Ces deux images et le tableau illustrent le jugement réservé que nous portons sur le dossier : en haut, à gauche, le déploiement de forces de l'ordre sur tous les accès à la "zone interdite", au-dessous la foule des promeneurs du dimanche, en bas, un tableau d'analyse de l'air de Paris que nous devons à l'organisme officiel AIRPARIF.
Au passif de l'expérience, dont nous avons reconnu au départ qu'elle allait dans le sens de l'histoire, les moyens considérables que la police doit mettre en place chaque dimanche. Il ne fait aucun doute que nous payons cher cet effort, soit directement par leur financement, soit indirectement par un déficit de moyens disponibles pour assurer l'ordre et la sécurité en semaine.
Qu'en disent les personnes concernées ? pour faire simple : les bars-restaurants se réjouissent d'un afflux de consommateurs. Les autres commerces, la mode notamment, affirment que leur chiffre d'affaires est moins bon car les promeneurs ne sont pas des acheteurs. Quant aux riverains, ils se plaignent de l'absence du bus 29 pour aller au marché Bastille le dimanche matin et affirment qu'ils se barricadent chez eux l'après-midi pour éviter d'affronter une foule qui les dérange.
Si on s'en tient à ces constatations, on est "pat", pour reprendre un terme qui est bien connu des joueurs d'échecs.
Nous pensons qu'il faut battre les cartes à nouveau. Les données de pollution d'AIRPARIF nous en fournissent l'occasion. Que lisons-nous sur le document plus haut : on s'est débarrassé du dioxyde de souffre. Très bien. On contient bien le monoxyde de carbone. Tant mieux, il tue de façon foudroyante. Mais le benzène, C6H6, qui est 2,7 fois plus lourd que l'air, cancérigène, "puissant toxique cardio respiratoire", on nous dit sans rire, qu'il est inférieur aux valeurs limites "sauf à proximité du trafic" !
On le connaît bien. C'est lui entre autres qui se dépose en crasse sur les stores de magasins, les murs, les tentures et le mobilier de nos appartements. Et au fond de nos bronches.
Même déclaration à propos des particules "qui pénètrent jusqu'au poumon profond et sont potentiellement toxiques ou cancérigènes". Tout va bien sauf à proximité de la circulation ! Et pour les oxydes d'azote, il y aura dépassement si rien n'est fait sur la circulation dans le centre de Paris (autre document AIRPARIF : évaluation de l'impact, sur la qualité de l'air, des évolutions de circulation mises en oeuvre par la mairie de Paris entre 2002 et 2007)
Sur ce dossier, nous nous interrogeons sur l'attitude de la Mairie de Paris qui donne le sentiment de vouloir étouffer le problème. Il est impossible d'obtenir (nous l'avons essayé) que des mesures soient faites aux heures de pointe et dans les rues étroites de nos quartiers, envahies par des véhicules polluants. On donne de la nourriture BIO aux enfants des écoles mais on ne se préoccupe pas de ce qu'ils respirent.
Il faut le savoir, AIRPARIF dispose sur Paris de cinq "stations de mesure permanentes", seulement. Pour ce qui nous concerne, la plus proche se trouve en hauteur (2,7 mètres), sur l'esplanade totalement dégagée des Halles ! C'est clair, on ne cherche pas à connaître la pollution dans les rues encombrées, car les politiques ne veulent pas de décisions drastiques qui réduiraient la circulation des véhicules motorisés. "Il n'est pas question de faire du centre de Paris un sanctuaire !" On répond à une question sérieuse par une formule assassine, car chacun sait qu'un sanctuaire est un lieu épouvantable.
Il vaut mieux laisser les gens s'asphyxier. Ils ne s'en apercevront pas tout de suite et après nous, le déluge.
Seul Denis Baupin, qui joue les anachorètes à l'Hôtel de Ville sur le sujet en prêchant dans le désert, avance des mises en garde et des propositions. Personne ne l'écoute sérieusement. Les 23, 24 et 25 mars, le quotidien "Le Parisien" a porté le sujet sur le devant de la scène. Nous ajoutons notre modeste contribution pour qu'il ne la quitte pas. On aimerait que notre députée, Martine Billard, Verte elle aussi, lui prête main forte et soutienne notre position.
Pour revenir sur la piétonnisation du centre historique de Paris, à la lumière de ce qui précède, la question relative à la rue des Francs-Bourgeois devient parfaitement dérisoire. Il est indispensable d'aller beaucoup plus loin, de façon à réduire sensiblement la circulation des voitures et des deux-roues motorisées sur l'ensemble du Marais. Et pas seulement le dimanche. Tout le temps.
On va nous demander : "et comment faites vous ?". Nous répondons que c'est à la Mairie de Paris, qui dispose des moyens d'étude et de réalisation, et de l'exemple de toutes les villes qui ont résolu le problème de leur centre historique, de prendre une décision et de la mettre en oeuvre.
De notre côté, nous avons choisi d'agir. Notre association va se doter d'un détecteur portatif agréé, avec lequel nous pourrons procéder à des mesures ponctuelles, dans les rues, dans les cours, et au niveau du sol pour reproduire les conditions dans lesquelles un enfant respire. Nous respecterons les règles de l'art en la matière, de façon que nos mesures soient opposables à ceux qui sont responsables de la santé publique.
Je suis totalement pour la réduction de la pollution générée par TOUS LES ENGINS A MOTEUR en ville...et ailleurs ! Néanmoins, que peuvent faire les malheureux parisiens condamnés à rejoindre leur lieu de travail "hors les murs" en voiture pour la seule raison qu'ils n'ont aucun autre moyen ? Les automobilistes pollueraient moins si tous ceux qui traversent Paris pour aller de banlieue nord à banlieue sud, et autres traversées qui NE DEVRAIENT PAS SE FAIRE, pouvaient éviter de traverser Paris dans les bouchons : Quid des travaux que la Mairie a entrepris SIMULTANEMENT ET SCIEMMENT PARTOUT DANS PARIS et qui créent des embouteillages monstres ? Quid des axes de contournement de la métropole ? Quid des transports en commun transverses ? Quid des milliers de motards qui ont abandonné POUR CETTE RAISON leur véhicule à quatre roues, et qui adoptent soudainement un comportement totalement incivil, dangereux et hors-la-loi dès lors qu'ils enfourchent leur cheval d'acier, infligeant à tous pollutions et nuisances décuplées : beau résultat de la politique de dissuasion de la Mairie de Paris à l'égard de l'automobiliste...Je vois quasiment tous les jours voitures en dépassement d'horodateur verbalisées par des agents zélés, q'uon aimerait voir s'occuper un peu plus des deux roues qui ROULENT TROP VITE ET A CONTRE-SENS SUR LES TROTTOIRS, souvent en insultant les piétons pas assez prompts à les laisser envahir leur espace, jamais je ne vois les deux roues verbalisées : effet du hasard, malchance, ou volonté délibérée des pouvoirs publics de laisser s'installer l'anarchie absolue ? Les statistiques d'accidents ne sont pas encore assez parlantes ?
Signé : "un piéton en colère"
Rédigé par : Monique B-F | 12 novembre 2009 à 21:15
En centre-ville, n'en déplaise à ceux qui parlent se "sanctuaires", la majorité de la population est composée de piétons, d'enfants, de femmes avec poussettes, de retraités, de gens qui ne peuvent pas ou ne veulent pas sacrifier au Dieu Tuture. Vous n'avez décidément pas compris qu'un automobiliste en ville est un criminel : il occupe de l'espace vital, il gaspille de l'énergie, du temps, il fait du bruit, il agresse visuellement, parfois physiquement, c'est très souvent un délinquant routier (non respect des règles élémentaires, même de courtoisie), et surtout il pollue, et est responsable directement de dizaines de morts par an (insuffisances respiratoires, cancers). Les transports publics non polluants, qu'il faut privilégier, ont la grande vertu de chasser totalement ou partiellement la voiture des rues où ils circulent et de faire râler les idiots qui ont pris leur bagnole pour traverser la ville. Quand l'homo automobilus se sera mis cela dans sa tête de primate, et cessera de juger des aménagements urbains à la seule aune du désagrément que ça colle à son tas de ferraille, le monde se portera bien mieux, et le centre historique sera devenu vivable. Le Marais est un lieu de vie et de promenade, pas une autoroute, et la voiture individuelle (Mimile tout seul dans son 2 tonnes pour aller acheter des clopes) doit disparaître le plus possible de cet espace.
Rédigé par : marius | 27 avril 2009 à 08:17
Sur le sujet de la pollution, les conclusions tirées de l'étude réalisée sur le quartier St-Merri/Beaubourg par les architectes du CSTB sont pour le moins surprenantes : à part quelques axes noirs (rues de Rivoli ou du Renard) nous vivons dans un quartier "protégé", une sorte de micro-climat en somme. Et les habitants des rues "calmes" seraient plus enclins à se plaindre du bruit, les nuisances sonores peu nombreuses se révélant comme les plus mal supportés... (ce qui n'est pas totalement faux, mais très minimaliste par rapport à la réalité du quartier !)
Rédigé par : Monique Bernardon-Fontaine | 25 avril 2009 à 16:58
Une réunion d'évaluation s'est tenue en mairie du IIIe le 16 avril. Elle a confirmé nos analyses : les habitants sont restés discrets face à un groupe de commerçants qui ont exprimé une opposition farouche à la poursuite de l'expérimentation et a fortiori à sa pérennisation.
La réunion a tourné court et les participants se sont séparés sans conclure.
Cet évènement montre à quel point il est difficile d'obtenir un avis représentatif de la population sur un sujet qui oppose les uns et les autres.
Nous pensons quant à nous que les élus doivent écouter les opinions qui s'expriment et engager leur responsabilité. Nous nous sommes efforcés dans l'article ci-dessus de montrer que les enjeux vont bien au-delà d'une question de piétonisation d'un secteur le dimanche.
Rédigé par : Vivre le Marais ! | 22 avril 2009 à 21:41
Je repose la question à Monsieur Aidenbaum, quid du secteur Beaubourg-Temple ? Les engagements vont-il être tenus ?
Rédigé par : Catherine | 17 avril 2009 à 09:40
Pas une seule caméra sur le circuit du bus 29 , Bastille vers Saint Lazare...Alors que l'on veut aider les transports en commun...
De qui se moque t'on ? Punition ou incompétence ??
Rédigé par : theolandes | 16 avril 2009 à 12:42
C'est vrai ça ne sert à rien. Le Maire du 3ème avait roulé les habitants du 3ème arrondissement dans la farine. Peu avant les élections, grandes gesticulations, grand renfort de réunions tardives en Mairie, les habitants qui se déplacent pour rien, une étude commandée à l'APUR qui fait des propositions pleine de bon sens... Finalement rien n'est fait, rien n'a changé, absolument AUCUNE des préconisations de l'APUR n'a été prise en considération une fois les élections passées. Erik K a totalement raison. Monsieur Aidenbaum peut-il nous éclairer ?
Rédigé par : cath | 15 avril 2009 à 00:00
Encore une commisssion ! avant les élections, le maire du 3ème avait demandé à l'APUR, atelier parisien d'urbanisme de la mairie de Paris, de statuer sur la circulation dans le secteur Beaubourg Temple. En bons professionnels ils avaient fait des propositions éclairées. Le maire les a rejetées car elles le gênaient "politiquement". Autant dire de la commission en question que, ou bien elle obéit aux mairies car composée par leurs soins, ou bien elles vont dans un sens qui leur déplait, et leur conclusions subiront le même sort que celles de l'APUR.
Rédigé par : Erik K. | 12 avril 2009 à 13:55
"la Mairie de Paris qui donne le sentiment de vouloir étouffer le problème"... voilà qui semble surprenant. J'ai assisté il y a 8 jours au discours prononcé en salle des fêtes de l'Hôtel de Ville par Abbou Bouakkaz. J'avais cru comprendre que depuis 2001 une ère nouvelle et glorieuse de transparence avait commencé à Paris...
P.S. : Avez-vous des informations concernant la composition et les travaux de la Commission chargée de faire le bilan relatif à l'expérimentation de la piétonisation ?
Rédigé par : L'Indépendant du 4e | 12 avril 2009 à 11:34
Merci pour cette synthèse
qui recense certains éléments importants de la situation du centre de Paris
L'urbanisme des deux dernières décennies n'a pas été à la hauteur des enjeux de la région Ile de France ( Le Shema Directeur est d'ailleurs toujours sous presse ... )
Pour faire court il suffit de constater que l'on continue à tout faire pour que le centre de la région Ile de France reste au Châtelet comme aux moyen âge
Au lieu de créer un développement matriciel de la région avec plusieurs centres on en reste au shéma en étoile
Il est justifié de travailler en coopération avec la proche banlieue, il serait plus honorable et efficace que le centre se désiste de certaines prérogatives, et que le transfert d'activités se fasse. On pourrait envisager la décentralisation de PARIS en somme ! sinon les flux continueront a converger vers le même point
D'ou la nécessité d'une gestion de la région à une autre échelle ...
Rédigé par : MM | 10 avril 2009 à 10:27