Un conseil d'arrondissement s'est tenu le lundi 29 juin à 19h00 en mairie du IVe, sous la présidence de Dominique Bertinotti.
Nous avons relevé une information qui nous désole : le nouveau règlement de décembre 2007 sur la publicité, qui devait garantir un meilleur respect du paysage urbain en réduisant le caractère invasif des panneaux et enseignes, a été rejeté par le tribunal statuant en appel. La Ville envisage d'aller en cassation mais, pour le moment, les lobbies du commerce ont gagné la bataille. On se réjouira, dans le Marais, de bénéficier d'un règlement spécifique qui, s'il était complètement appliqué, apporterait une protection que Paris dans son ensemble n'a pas.
Ces débats sont intéressants mais ils ont été supplantés par l'affaire clochemerlesque de la rue Rambuteau. (voir articles précédents des 16 et 19 juin). En réponse à un voeu de la Verte Corine Faugeron, qui proposait de transformer toute la rue Rambuteau, de Sébastopol à Archives, en espace "de rencontre" (circulation contingentée, vitesse limitée à 15 km/h, mélange véhicules/piétons ....), de façon à assurer cette "unité" que certains voudraient recréer, Dominique Bertinotti, non sans panache, a défendu "son approche" et pas "sa solution". Elle ne veut s'interdire aucune piste, et à ce titre, elle a refusé la demande de Mme Faugeron d'éliminer d'emblée toute option visant à rétablir une circulation là où elle disparu depuis 1977.
On a appris qu'une nouvelle réunion se tiendra le 9 juillet, en mairie du IIIe, pour écouter à nouveau les riverains et constituer un "conseil de rue". Ceux qui se sentent concernés ont naturellement tout intérêt à s'y rendre.
On est en droit de s'interroger, toutefois, sur la démarche. Ce type d'instance n'a aucune existence légale. On pourrait en dire autant des conseils de quartiers, qui ne représentent personne et n'ont aucun pouvoir, mais au moins leur acte de naissance figure dans la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain). Au-delà, c'est l'auberge espagnole : chaque maire décide d'une charte qui ne s'inscrit dans aucun cadre juridique.
Là nous allons plus loin. Le "conseil de rue" serait le fruit de la démocratie participative que prône Ségolène Royal, l'inspiratrice de Mme Bertinotti. Rien ne le réglemente. Elle en fait pourtant la cheville ouvrière de sa démarche. On remarquera au passage que la rue Rambuteau est pour moitié sous la responsabilité du Maire du IIIe, Pierre Aidenbaum, qui pourrait bien invoquer un autre mentor. On va voir comment cette contradiction sera surmontée.
A propos de "l'unité" de la rue qui fait figure de religion, Mme Bertinotti nous la présente comme le présupposé du cabinet qui a été chargé de l'étude. Il s'agit du CSTB (centre technique et scientifique du bâtiment), un EPIC (établissement public industriel et commercial) dont le sérieux n'est pas discutable. Ce sont des architectes-urbanistes compétents qui sont parvenus à cette conclusion.
Nous ne sommes pourtant pas obligés d'y adhérer. "L'unité d'une rue" n'est pas un postulat qui s'impose au raisonnement. El les urbanistes, même compétents, font souvent des erreurs, comme celles qui ont conduit à la construction du "Quartier de l'Horloge" (**), la piscine St Merri, la Cité des Arts ou le gymnase Michel le Comte (il serait cruel de poursuivre le décompte).
Nous avons un souhait : que le bon sens l'emporte et que les habitants aient le libre choix, sans manipulation, d'exprimer ce qu'ils veulent. Pour notre part, qui représentons une sensibilité qui traverse les courants politiques et milite pour une meilleure qualité de vie, notre choix est fait : qu'on laisse les abords de Beaubourg tranquilles et qu'on requalifie le tronçon Beaubourg-Archives en élargissant les trottoirs à la manière de la rue de Bretagne (IIIe). Roulez tambours !
(**) clin d'oeil à nos amis de l'ASSACTIVE qui font tout pour l'humaniser
Post-scriptum du 2 juillet 2009 :
Corine Faugeron, maire-adjointe du IVe et élue Verte de l'arrondissement, nous demande de publier la mise au point suivante :
Citation
A propos du règlement de la publicité, en réalité le recours des lobbys a été rejeté et le Maire de Paris aurait pu décider de le mettre immédiatement en action tel qu'il avai été voté. Il en a décidé autrement sous prétexte de " respect des procédures démocratiques" et pourtant rien n'obligeait à redémarrer à zéro avec tous les risques que cela comporte. Cette situation explique la réponse un peu alambiquée de la Maire d'autant plus qu'elle était tout à fait en accord avec le premier règlement.
Mots-clés : requalification rue Rambuteau, plateau Beaubourg
Par ailleurs, je m'étonne que Monsieur Aidenbaum ait accepté de se laisser embarquer la-dedans!
Rédigé par : Cath | 05 juillet 2009 à 09:37
Il faut croire que madame Bertinotti a une conception toute particulière de la démocratie.
Quant aux riverains, je crois qu'ils sont franchement lassés de devoir se battre contre des projets aussi abracadabrants et ubuesques que celui-ci. Quelle perte de temps.
Rédigé par : Cath | 05 juillet 2009 à 09:33
Je ne comprends pas les raisons qui conduisent la maire du 4e à avoir eu une attitude aussi courroucée à l'égard de Corine Faugeron qui est son adjointe lors du conseil d'arrondissement du lundi 29 juin....
On est en droit de se demander si la majorité municipale a encore un minimum de cohérence dans le 4e arrondissement.
De mon point de vue, il est évident (je l'ai déjà écrit en commentaire sur le blog de la maire) que ne serait-ce qu'au niveau des symboles il n'est pas admissible d'envisager de rendre à la circulation automobile une voie qui est piétonne depuis plus de 30 ans.
Cela va contre le sens de l'Histoire.
Rédigé par : Emmanuel Delarue | 03 juillet 2009 à 19:06
Les Verts vont au bout de leurs convictions sans parler d’unité de la rue mais en invoquant la santé publique et la qualité de la vie en cohérence avec les politiques votées parfois à l’unanimité en conseil de Paris.
Je vous fais suivre notre communiqué
Corine Faugeron
Jeudi 2 juillet - 17h30 - 50 rue Rambuteau (devant le MK2 Beaubourg) Action des Verts Paris centre.
Réouverture à la circulation automobile au pied de Beaubourg : les Verts s’opposent à cette éventualité
Les mairies du 3e et 4e arrondissement ont lancé une concertation et engagé une étude dans laquelle est envisagée la réouverture à la circulation automobile de la partie de la rue Rambuteau dite "du plateau Beaubourg", située entre la rue du Renard et la rue Saint Martin. Cette voie, piétonne depuis 1977 permet des déplacements sécurisés pour les piétons, devant le cinéma, les commerces et pour les cheminements vers le quartier de l’horloge.
Munis de cadres en bois de la taille d'une voiture, les militants Verts du centre de Paris vont circuler jeudi 2 juillet à partir de 17h30 rue de Rambuteau afin de montrer concrètement aux usagers de l'une des rues les plus piétonnes de Paris les conséquences en terme de partage de l'espace public qu’aurait la réouverture de cette rue à l'automobile.
A cette occasion, les Verts Paris Centre rebaptiseront la rue de Rambuteau en "Rue du pot d'échappement".
Alors que les nuisances de la circulation automobile dans une ville aussi dense que Paris sont connues - pollution sonore, santé publique, , consommation énergétique...- les Verts rappellent les objectifs que s’est donnée la municipalité en matière de mise en accessibilité de l’espace public conformément à la loi de février 2005 et en matière de lutte contre le réchauffement climatique tels qu’énoncés dans le plan de déplacement et le Plan Climat de Paris. Ils demandent le maintien du caractère piéton du plateau Beaubourg et l’étude de son extension jusqu’au boulevard Sébastopol. Les Verts demandent que cette étude de piétonisation soit également étendue rue Quincampoix ainsi que sur la portion de la rue Saint-Martin comprise entre la rue aux Ours et le rue Rambuteau.
Plusieurs responsables politiques parisiens Verts seront présents :
Corine Faugeron, Maire Adjointe du 4e arrondissement
Denis Baupin, adjoint au maire en charge du plan climat
Jacques Boutault, maire Vert du 2e arrondissement et conseiller de Paris
Sylvain Garel, co président du groupe Verts au conseil de Paris.
Corine Faugeron
Rédigé par : Corine Faugeron | 01 juillet 2009 à 07:22
Votre critique de l'instauration de "conseils de rue" est parfaitement justifiée : la restriction de périmètre géographique pour l'étude de projets dont l'impact concerne au minimum des quartiers entiers est pour le moins curieuse.
Thomas G.
Rédigé par : Thomas G. | 30 juin 2009 à 20:26