Gabriel Millot, Commissaire Central du IIIe, dans son bureau, hôtel de police de l'arrondissement
Le IIIe est connu comme un arrondissement relativement calme. C'est sans doute l'une des raisons qui font que les commissaires centraux n'y officient que deux ou trois ans. Pour avoir apprécié avec beaucoup d'entre eux leurs qualités humaines et professionnelles, nous avons donc eu assez fréquemment l'occasion de regretter leur départ.
Pour l'heure, M. Millot est bien installé dans ses fonctions. Nous nous en réjouissons car le dialogue avec lui est fructueux.
Nous avions identifié quelques foyers d'instabilité. Au premier chef, le squat du 28 rue de Montmorency. Le sujet a été largement traité dans notre article du 31 mars. Il s'agit d'un dossier qui est resté exemplaire jusqu'au début de l'année : convention d'occupation précaire accordée par le propriétaire aux squatters dans l'attente du démarrage des travaux, accord entre le propriétaire et le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum pour que des logements à caractère social soient offerts après réhabilitation (loyers de 17 €/m²) et promesse donnée par les squatters de libérer l'immeuble au début de l'année.
La moitié des occupants a joué le jeu. Une autre moitié a décidé de s'enraciner dans les lieux, rompu tout contact et s'est engagée dans des activités nocturnes et bruyantes qui ont incommodé les habitants des immeubles voisins, au point de les conduire à signer des pétitions et à porter plainte.
La bonne foi des squatters ne pouvait plus dès lors leur servir de défense. Hier matin, 26 mai, de bon matin, la police est intervenue avec l'accord de la préfecture et de la mairie pour déloger les occupants. Il n'y a pas eu d'incident. Les travaux de réhabilitation vont commencer dès le 31 mai, selon les propriétaires de l'immeuble.
Autre foyer de tension : le "Café Marais", 10 rue des Haudriettes. Paisible lorsqu'il fait restaurant (une carte généralement appréciée), il devient insupportable lorsqu'il loue sa salle pour des soirées privées jusqu'à 2h00 du matin. On assiste alors à des bacchanales effrénées avec musique techno sans retenue, des allées et venues entre la salle et la rue, l'occupation du trottoir, les cris des plus excités ... Un scénario que les riverains de la rue connaissent trop bien. Les plaintes ont été nombreuses. Samedi 22 au soir, une patrouille de police est intervenue et a dressé procès-verbal. Le bar encourt une amende. Il est surtout menacé désormais de fermeture administrative.
L'abcès autour de "La Trinquette", 67 rue des Gravilliers, dont nous avons parlé dans notre article du 3 mars, n'est pas percé mais Gabriel Millot y voit clair désormais. Il y a, selon lui, plusieurs sources de nuisances qui prennent le relais l'une de l'autre. Il faut rappeler que dans cette portion de la rue, on ne compte pas moins de quatre débits de boissons : "Andy Walhoo", le "404", "le Derrière" (sic), "la Trinquette", dont les contributions au bruit ambiant se succèdent ou se cumulent, et même un cinquième qui a récemment attiré l'attention de la police pour tapage nocturne : le "Canard Pékinois". On a envie de dire à la police, en pastichant Arnaud Amaury, légat du Pape, au siège de Béziers contre les "hérétiques" en 1209 : "verbalisez les tous, Dieu reconnaîtra les siens !"
Les habitants des Gravilliers quant à eux ne se démobilisent pas. Ils l'ont dit au Maire Pierre Aidenbaum qui fait une nouvelle tentative d'apaisement dans une lettre datée du 17 mai (voir ci-dessous). Le dossier reste chaud.
Il FAUT les appeler (01 42 76 13 00)et c'est inexact de dire qu'ils ne viennent jamais. Ils viennent au contraire souvent mais vous ne constatez pas forcément leur passage.
N'hésitez pas à nous décrire votre problème avec plus de précisions.
VlM
Rédigé par : Vivre le Marais ! | 03 juin 2010 à 18:55
Que dire, si ce n'est que les policiers du 3ème arrondissement sont extrêmement mobilisé dans la journée pour verbaliser les automobilistes pour défaut de paiement du stationnement.
En revanche le soir je ne les vois que très peu dans les rues. Dès lors on ne s'étonnera pas trop que de nombreux abus soient constatés le soir dans nos rues.
Il m'est arrivé des les contacter quelque fois en leur demandant de bien vouloir calmer un tapage nocturne (2 heures ou 3 heures du matin quand même, je ne les déplace pas pour rien). Et bien, jamais ils ne sont venus.
Qu'en penser ?
Rédigé par : thierry | 03 juin 2010 à 18:23
Tout ceci me rappelle le différend qui m'a opposée à l'exploitant du bar installé en bas de chez moi, dans mon immeuble, qui bénéficie d'une autorisation d'ouverture de nuit dont il se sert pour transformer son établissement en boîte de nuit. J'en ai demandé la communication (j'ai dû passer par la CADA pour cela) et j'ai été à cette
occasion plus qu'étonnée de constater que cette autorisation ne mentionnait
aucune restriction en ce qui concerne la diffusion de musique, autre que celle de ne pas gêner le voisinage.
Après avoir en vain tenté de régler la situation à l'amiable, j'ai fait appel au bureau d'action contre les nuisances de la préfecture de police (01 49 96 35 06). Là, a commencé un processus incluant la prise de mesures acoustiques permettant de constater et de mesurer les émergences sonores, suivie de l'injonction délivrée à l'exploitant de faire
réaliser une étude d'impact. Puis, au vu des résultats de cette étude, une autre
injonction a été délivrée à l'exploitant, aux fins cette fois de le contraindre
à faire réaliser les travaux préconisés par l'étude. Je dirais pour l'instant, le résultat, récent, est assez satisfaisant
en ce qui concerne les nuisances occasionnées par la diffusion de musique à
l'intérieur de notre immeuble. Tout cela pour témoigner de l'efficacité réelle et de la qualité des interventions du bureau d'action contre les nuisances et bien sûr aussi, pour apporter un peu d'espoir ! Cela dit, je demeure prudente
pour la suite, et il me semble que la solution vraiment idéale serait
d'interdire à des établissements qui ne sont effectivement pas des discothèques et qui n'en ont pas l'infrastructure, de diffuser de la musique surtout la nuit et bien sûr de soumettre cette
autorisation de diffusion à un contrôle drastique et préalable de leur installation acoustique et de l'environnement. On en est loin.
Claire U.
Rédigé par : Claire U. | 28 mai 2010 à 11:58
0n pourrait ajouter à ces points chauds le Darling, au coin de la Rue du Grenier St-Lazare et de la Rue Beaubourg: généralement calme dans la journée et le soir, il s'anime en fin de semaine, pour des soirées qui se prolongent parfois jusqu'à 9h du matin (le record)
et qui bien sûr se déroulent au son d'une musique disco pas nécessairement tonitruante, mais dont les basses font vibrer les murs des riverains. Et bien sûr, on profite des habituels fumeurs sur le trottoir...
J'ai téléphoné au commissariat qui est tout près, sans savoir le résultat de ma démarche, et je serais curieuse de savoir ce qu'en pense M. Millot...
Rédigé par : Marie-Anne Stoeber | 28 mai 2010 à 11:05