Nuit sur fond d'orage dans le Marais. Photo A.U. droits réservés
Préparez vous cette année encore à subir cette initiative, dérivée des "états généraux de la nuit" qui se sont tenus l'an dernier à l'Hôtel de Ville.
Le message des organisateurs aux parisiens était clair : si vous voulez dormir la nuit, entre le 14 et le 20 novembre, partez de Paris. Les réactions indignées de "Vivre Paris !" les ont conduits, à 9h52 le 12 novembre, à retirer cette déclaration. Les commentaires de "Vivre Paris !" n'ont cependant pas été publiés ce qui a fait dire à nos amis que la Mairie de Paris ajoutait la censure à l'outrance. On note toutefois qu'à 12h09, ces commentaires apparaissaient enfin !
On peut voir cette annonce sur le site de la mairie de Paris, rubrique "BLOGS", article "POUSSE LE SON" (sic). La phrase retirée était : "c’est du 14 au 20 novembre alors si vous avez envie de passer des nuits calmes mieux vaut poser tout de suite votre semaine de vacances au fin fond de votre campagne préférée."
Bien que la phrase en question ait opportunément disparu, l'entourage du Maire de Paris n'a pas hésité pas à évoquer des déplacements de population. Bigre ! Dans quel système de pensée vivons-nous à Paris ?
Merci quand même au directeur de la publication du site d'avoir retiré ces propos méprisants qui sonnaient très mal aux oreilles des parisiens.
Au même moment, on nous annonce la création d'une "Association de Médiation pour un Usage Optimal de la Nuit (AMUON)" avec comme objet - pas très clair - de "permettre l'ouverture d'un dialogue à travers une médiation innovante, mieux adaptée aux aléas de nuits capitales pas comme les autres".
On observe que ses dirigeants sont tous des professionnels du spectacle et de la nuit.
Pour faire bref, on crée le bazar et simultanément un organisme pour atténuer les effets du bazar. On peut être sûr dans ces conditions d'avoir le bazar ; il y a fort à craindre qu'il s'avère ensuite impossible de gérer la relation avec les riverains. Et on trouve naturellement, dans les sources de financement de cette association, une fois de plus et malgré la crise, des subventions d'origine publique, notamment de la commune, c'est-à-dire nos impôts.
Voilà à quoi certains adjoints de Bertrand Delanoë consacrent leur temps : tout faire pour développer la fête la nuit à Paris, en ne se préoccupant de la qualité de vie des parisiens que pour leur dire : "dégagez".
En cette période où la situation de notre pays est grave, on est rassuré de constater qu'il y a au sommet de la capitale, des gens qui se préoccupent de questions sérieuses. Il est clair qu'en proposant à notre jeunesse des nuits endiablées arrosées d'alcool, ils éliminent leurs angoisses et les préparent efficacement à un avenir meilleur.
Post-scriptum # 1 du 16 novembre 2011
Nos craintes étaient fondées. Une subvention de 50.000 € a bien été attribuée à l'association "Nuit Vive" qui organise les "Nuits Capitales". Voir Délibération Conseil de Paris
Il est intéressant, du reste, à la lumière de ce qui se passe aujourd'hui, de relire les débats de juin 2010 autour de la conclusion d'une convention avec l'association "Nuit Vive" car ils rendent bien compte de la dérive festive impulsée par le Maire de Paris en 2010 et en désigne les acteurs : MM. Ian Brossat, président du groupe communiste et élu du XVIIIème arrt, Mao Péninou, élu du XIXème, Maire-Adjoint chargé du "Bureau des Temps", Christophe Girard, Maire-Adjoint à la Culture, élu du IVe, Jean-Bernard Bros, maire-Adjoint chargé du Tourisme, élu du XIIIème.
Parmi ces promoteurs de l'agitation nocturne et du bruit qui l'accompagne, Yves Pozzo di Borgo, élu "Nouveau Centre" du VIIe, a fait figure de moine convers en surprenant son auditoire par son revirement. Il est vrai que depuis le plaidoyer de sa collègue de la mairie du VIIe Martine Namy-Caulier, élue UMP, en décembre 2009 pour "plus de tolérance quant à la verbalisation excessive des étalages et terrasses" (voeu déposé puis retiré en catastrophe !), on ne sait plus bien à Paris qui se sent responsable de défendre la qualité de vie et la santé des parisiens.
Intéressé par l'association : Cliquez ICI
A propos de ceux qui veulent changer les règles : je peux vous affirmer que c'est déjà en route :changer les règles au profit des professionnels de la musique amplifiée et au détriment de la santé publique.
Claire Beaussart
Rédigé par : claire beaussart | 16 novembre 2011 à 08:48
Pourquoi pas nous faire porter aussi une étoile de riverain afin de mieux nous stigmatiser et nous déplacer. On pourrait proposer d'ouvrir le Vel d'Hiv pour y parquer les habitants récalcitrants le temps des différentes férias qu'organise la Ville de Paris.
Monsieur Delanoë, vous êtes épris d'un fascisme festif qui me semble bien éloigné des idées de "gauche".
Rédigé par : Jean-Marc Ballanger | 15 novembre 2011 à 20:29
"C’est du 14 au 20 novembre alors si vous avez envie de passer des nuits calmes mieux vaut poser tout de suite votre semaine de vacances au fin fond de votre campagne préférée…" : Nos amis de la mairie de Paris savent-ils que de nombreux parisiens résidant dans des "zones non calmes" n'ont pas d'autre choix que celui de quitter la capitale lors de la Fête de la Musique ? L'institutionnalisation d'une idée intéressante au départ a transformé la" fête" en un cauchemar redouté, sans aucune règle du jeu et sans aucun respect des règles élémentaires de civilité. Conséquence : ce n'est pas politiquement correct de l'affirmer et pourtant, sans qu'on n'en parle dans les médias, la fête de la musique implique souvent un réaménagement du calendrier personnel ainsi que l'engagement de frais coûteux d'hôtel pour être en mesure de dormir ! Et qui a pensé aux malades, aux personnes qui ne peuvent pas se déplacer ou qui n'ont pas les ressources de se payer une nuit calme d'hébergement en plus d'un loyer ?
Une fois dans l'année, c'est déjà une de trop, et voilà que la mairie de paris nous invite tout simplement à reproduire la chose à une plus grande ampleur ?!
Les riverains des lieux concernés par ces formes bruyantes de festivité se parlent entre eux, ils se concertent, ils ne sont pas contents, ils se rappellent qu'ils sont aussi des électeurs... Amis de la Mairie de Paris, il est plus que temps de réagir, dans le bon sens...
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jean-françois révah
Rédigé par : jean-françois révah | 14 novembre 2011 à 17:54
A propos de l'article de "Métro" du 14 novembre, si le journaliste avait poussé plus loin sa réflexion,il aurait pu signaler que "Les Pierrots de la Nuit" ne sont ni bénévoles, ni payés par les cabaretiers mais payés par nous puisque subventionnés par la Mairie par l'intermédiaire d'AMUON.
Alix
Rédigé par : alix | 14 novembre 2011 à 11:11
En tant que membre représentant du Réseau "Vivre Paris !" de la formation que la Ville intitule "Comité de suivi des EGN", il y a de quoi s'indigner :
- Alors que, depuis les EGN de novembre 2010, nous avions demandé d'être informés préalablement sur les actions et subventions de la Ville en faveur de l'animation nocturne;
- Alors que le chercheur en sociologie à qui la Ville a demandé de suivre le processus de ces EGN a défendu la légitimité de cette demande lors de la réunion de suivi de juillet 2011,
- La Ville nous a encore pris par surprise, échafaudant le projet avec l'association "Nuits Vives " qu'elle soutient depuis l'aube de la programmation des EGN de 2010.
De plus en plus, ces EGN se confirment comme une opération de pure communication.
Qui a donc pu croire que cela ne se verrait pas ?
Si rien ne compense le mal fait, il sera difficile de participer sereinement aux futurs comités de suivi des EGN.
Rédigé par : Confirmation de la déception sur la démarche EGN | 14 novembre 2011 à 11:00
On se demande vraiment quelle mouche a piqué la mairie de Paris? Apparemment, ce n'est pas la mouche tsé-tsé, qui donne la maladie du sommeil... Monsieur Delanoë semble avoir gardé un très mauvais souvenir de Rodez où semble-t-il il a passé sa jeunesse. Paris n'en est pas encore là, il s'en faut, et il ne faudrait pas trop bousculer l'équilibre précaire entre les habitants et les commerces, pour conserver une diversité à laquelle la municipalité se dit attachée.
Rédigé par : Marie-Anne Stoeber | 13 novembre 2011 à 19:47
L'évolution de la mairie de Paris est vraiment surprnante. Élue sur un mandat clairement axé sur la vie locale, le bien être des habitants du centre etc, elle agit depuis quelque temps totalement à l'inverse. Que leur arrive-t-il donc au Chateau ? L'AMJON est évidemment une vaste plaisanterie, j'espère au moins que les membres du bureau sont bénévoles et ne bénéficient pas de subvention de fonctionnement. Ce serait le comble.
Rédigé par : Renato | 13 novembre 2011 à 12:04
Beaux esprits qui pensent que l'on peut poser des semaines de vacances à volonté... et partir dans sa campagne préférée.
Dans quel pays de cocagne vivent-ils ? Il doit vraiment faire bon avoir un emploi dans ces officines du maire de Paris.
Rédigé par : Réponse de L'Indépendant du 4e | 12 novembre 2011 à 19:24
Je suis scandalisée par les propos que j'ai pu lire sur le blog de la Mairie de Paris lequel propose aux parisiens de partir à la campagne .Au cours de Etats Généraux de la nuit, il avait été rappelé les 3 temps de la nuit :la nuit qui dort, celle qui travaille, et celle qui s'amuse.Il semble que certains aient oublié les 2 premieres lesquelles permettent à la nuit qui s'amuse d'exister ! Je suis née à Paris, ainsi que mes parents et Grand- Parents et je ne suis pas disposée à me laisser chasser par ces nouveaux fêtards ! Qu'ils aillent à Rodez !
Rédigé par : Européanne | 12 novembre 2011 à 17:40
A Catherine : le réseau "Vivre Paris !" est un réseau informel et non une association, et il ne peut donc pas demander de subvention à la Ville de Paris. De plus, même si c'était le cas, nous n'aurions aucune envie de nous mettre en quelque façon sous la dépendance de la Ville de Paris, à laquelle nous avons tant de choses à reprocher en ce moment... En revanche, je ne sais pas s'il est bien légal que la Ville verse des subventions à l'association Amuon, censément destinée à favoriser la médiation entre établissements de nuit et riverains, alors que cette association se réserve le droit de sélectionner ses adhérents et fixe la cotisation à 1000 euros, aussi bien pour des professionnels de la nuit qui font pour certains un chiffre d'affaires de plusieurs milliers d'euros par nuit que pour de petites associations de riverains avec des cotisations à 15 euros... Même si c'est légal, cela semble traduire le souhait de laisser les riverains en dehors de cette prétendue association de médiation. Nous poserons la question à M. Péninou, nous devons justement le rencontrer cette semaine.
Rédigé par : Elisabeth Bourguinat, secrétaire de l'association Accomplir | 12 novembre 2011 à 17:06
Vous n'avez qu'à demander une subvention à la mairie de Paris pour que Vivre Paris puisse payer sa cotisation de 1.000 € dans AMUON
Catherine
Rédigé par : Catherine | 12 novembre 2011 à 15:34
Le réseau "Vivre Paris !", qui comprend des associations d'habitants issues de 14 arrondissements parisiens, va demander à siéger dans l'association AMUON. Si l'AMUON est bien une association de médiation, elle doit comprendre des représentants des riverains ou alors elle trahit la définition même de son objet. C'est cette association qui se charge de mettre en place le fameux système des "pierrots de la nuit", cf ici : http://blogs.paris.fr/pierrotsdelanuit/, dispositif municipal central de la lutte contre les nuisances générées par l'explosion de l'animation nocturne à Paris, favorisée par de multiples subventions et encouragements municipaux... On peut douter de l'efficacité d'un tel dispositif, qui ne semble vraiment pas à l'échelle des 1000 établissements de nuit de Paris. C'est pourquoi il est important que nous puissions siéger dans cette association pour pouvoir veiller sur la mise en place de ce dispositif et avoir des informations de première main sur son efficacité.
Rédigé par : Elisabeth Bourguinat, secrétaire de l'association Accomplir | 12 novembre 2011 à 14:37
Deux remarques concernant l'Association de Médiation pour un Usage Optimal de la Nuit (AMUON) : association faux-nez des professionnels de la nuit. Les adhésions doivent être validées par le bureau, ce qui évite que des habitants (des gêneurs) ou des associations non amies n'entrent dans l'AMUON.
Et comme si cela ne suffisait pas, l'adhésion annuelle est fixée à 1000€ (mille euros!), ce qui limite d'entrée l'envie (et la possibilité) d'y adhérer en tant que particulier ou même en tant qu'association de quartier au budget limité.
Rédigé par : Gilles Pourbaix | 12 novembre 2011 à 14:00
Ce qui est le plus inquiétant, c'est cette volonté affichée de la Mairie de Paris de maltraiter les habitants de Paris.
Le bruit vous gêne? "Partez à Rodez" (dixit B. Delanoë en réunion de compte-rendu de mandat). Le bruit vous gênera pendant les Nuits Capitales? "Posez tout de suite votre semaine de vacances au fin fond de votre campagne préférée" (dixit blog.paris.fr).
Pourquoi cette stratégie d'exclusion? Pourquoi le gêné devient-il le gêneur?
Déplacer des populations, déporter celui qui gêne... l'histoire a déjà connu de tels excès. Merci...
Rédigé par : Gilles Pourbaix | 12 novembre 2011 à 13:50
J'ai de la chance, je suis dans le Midi à cette date; quel dommage de ne pas pouvoir profiter de ces Nuits Capitales ... chanter, danser ..... Le 104, encore une berlue qui nous coûte cher; le Maire s'en fiche, ce n'est pas lui qui paye!
Roseline
Rédigé par : Roseline | 12 novembre 2011 à 13:17