Exemple typique de terrasse de la rue Montorgueil (IIe). Pour circuler, les passants doivent aller sur la chaussée, où de nombreux véhicules circulent
Cette affaire est une saga. Elle a germé et grandi autour du fait que la rue est "piétonne". Piétonne certes, mais "à circulation réglementée". En effet, sont autorisés les véhicules de livraisons, de secours, de service, les voitures des riverains .... Quant aux deux roues, il n'y a aucun moyen de les arrêter.
La rue possède des trottoirs. C'est du reste le seul endroit où les piétons, notamment les plus fragiles, sont à l'abri du danger, qui est permanent.
Depuis quelques années, les terrasses ont fleuri. Il saute aux yeux qu'elles en ont pris à leur aise pour ce qui est des dimensions. Le Maire du IIe a décidé alors de poser des pastilles au sol pour visualiser leur emprise. C'est là qu'on a constaté l'ampleur des dégats. Mairie et police ont décidé d'intervenir. Les commerçants ont brandi l'anathème habituel : "C'est la mort du quartier !". En même temps, certains d'entre eux décidaient de poursuivre la mairie en justice, revendiquant toute la largeur du trottoir au motif que les piétons "pouvaient se contenter de la chaussée".
Le Tribunal Administratif vient de statuer en rejetant leurs requêtes qui demandaient l'agrandissement des terrasses au-delà des limites autorisées.
L'argument selon lequel "si les piétons ont du mal à circuler, ce n'est pas en raison des terrasses mais du passage de véhicules" n'a pas été retenu par la Cour.
Ce jugement est important car il apporte une clarification à ceux qui voient l'autorisation de terrasse comme un droit alors qu'il s'agit d'une tolérance consentie de façon personnelle, précaire, temporaire et révocable par l'autorité municipale qui est seule habilitée à décider de son attribution en fonction de "l'intérêt public".
Il conforte "Vivre Paris !" dans sa détermination d'exercer un recours contre le nouveau règlement des étalages et terrasses, en vigueur depuis le 1er juin 2011, dans sa disposition qui accorde aux terrasses, dans les rues piétonnes, tout l'espace de la rue sous déduction d'un passage de quatre mètres pour les véhicules autorisés. Une rue de douze mètres de large serait ainsi bordée de terrasses de quatre mètres de part et d'autre. Une vraie calamité pour l'esthétique et un réel danger pour les piétons qui perdraient tout refuge.
Il y a une leçon importante à tirer de cet épisode de la résistance des habitants à l'envahissement des terrasses : les actions conjointes de la police et de la municipalité portent leurs fruits. Si localement les choses se passent mal, c'est que l'un ou l'autre de ces acteurs a choisi de fermer pudiquement les yeux.
Je réponds au "président des amis du quartier Montorgueil"
Les immeubles d'habitations situés dans des rues trop bruyantes sont désertés par les habitants et peu à peu remplacés par des locations en meublés : les touristes s'accommodent peut-être de quelques nuits blanches, mais personne ne peut supporter ça à l'année. Malheureusement, ce ne sont pas les touristes qui font une ville, mais les "vrais gens", ceux qui ont un boulot, ceux qui font des études, ceux qui ont une famille à nourrir et des bébés à endormir le soir, ceux qui ont des problème de santé et voudraient pouvoir se reposer, tous ces gens qui pour une raison ou une autre ont la bizarre prétention de pouvoir habiter et vivre normalement dans leur appartement. Monsieur le président, vous serez bientôt le président des amis du musée Montorgueil et non plus des amis d'un quartier qui est en train de perdre son "habitabilité" et donc son charme à toute vitesse !
Rédigé par : Elisabeth Bourguinat, secrétaire de l'association Accomplir | 29 mars 2012 à 17:54
Le prix dans tous les quartiers de Paris a augmenté mais beaucoup plus là où les gens peuvent vivre tranquilles. Votre raisonnement malheureusement ne tient pas. Il faut que vous acceptiez que les riverains soient respectés. Le respect réciproque est la condition indispensable au "vivre ensemble"
Rédigé par : Vivre le Marais ! | 29 mars 2012 à 17:42
NON Mais je rêve
savez vous cher résident propriétaire que votre quartier à une valeur foncière grâce a la dynamique du quartier.
Savez vous que de nombreux étranger lorsqu'ils viennent à paris passe automatiquement dans votre quartier.
Si on suit votre raisonnement : PAS DE TERRASSE? PAS DE CAFÉ DONC ?.
Si tel est le cas combien pensez vous vendre votre biens demain ?
40% moins cher évidemment Vu que le quartier n'aura plus la même attractivité.
ON MARCHE SUR LA TETE
Rédigé par : président des amis du quartier Montorgueil | 29 mars 2012 à 16:07
Quelles conséquences de ces jugements vis à vis des voisins des requérants dont il est soutenu (mais sans preuve) qu'ils auraient des autorisations de terrasses plus larges dans des configurations équivalentes à celles qui ont suscité les recours.
A priori, 2 hypothèses :
1/ Les différences de largeur s'expliquent d'après les conditions du règlement municipal régissant les autorisations de terrasses. Auquel cas, chacun restera comme il est aujourd'hui.
2/ Les situations sont bien équivalentes. Auquel cas les établissements voisins auraient bénéficié de "tolérances". Autrement dit, ils sont dans l'irrégularité. La Ville devrait donc alors modifier ces autorisations pour les rendre conformes au règlement municipal et veiller à ce que les nouvelles dimensions soient respectées. Finies dès lors la spirale infernale vers le bas qui vient de "tolérances" anciennes "imposant" selon certains (on ne dira pas qui...) à l'administration d'en créer de nouvelles ! Vive l'égalité et merci aux élus capables de forcer le respect de réglementations que la Ville elle-même a créées !!
Rédigé par : Mélusine | 07 février 2012 à 15:49
A mon sens, il faudrait conclure par : "…les actions conjointes de la police, de la municipalité ET DE L'ASSOCIATION VIVRE PARIS (ou "DES ASSOCIATIONS DES HABITANTS) portent leurs fruits."
Rédigé par : John D. | 07 février 2012 à 15:04
Un petit détail pour compléter votre article, les deux roues non motorisées sont autorisées dans tout le quartier piéton. Il existe bien des panneaux réglementaires en début de zone. Il ne s'agit donc pas d'une zone piétonne.
Claire
Rédigé par : Claire MATHIS 47 rue Berger 75001 | 07 février 2012 à 14:10
Si j'en juge par l'impunité dont continuent de jouir la Perle, 78 rue Vieille-du-Temple, et, désormais, le Saint-Gervais, au coin de ladite rue et de la rue des Coutures Saint-Gervais, en dépit des démarches persistantes des riverains, il ne reste plus qu'à identifier qui, du commissariat ou de la mairie du III°, "a choisi la passivité ou la complaisance"!
Rédigé par : jean-françois bayart, directeur de recherche au CNRS | 07 février 2012 à 13:55
Bravo au maire du IIe et au Commissaire! En espérant que les responsables des autres arrondissement suivront les mêmes règles en oeuvrant ensemble !
Rédigé par : Esten | 07 février 2012 à 13:52