Jardin intérieur du musée Carnavalet (photo M.C)
Dans un article assez dense révélé par un de nos lecteurs, la Tribune de l’Art datée du 1er décembre porte une critique appuyée sur les orientations muséales prises par les responsables du musée Carnavalet à l’occasion de sa rénovation.
Le principal reproche vise la réduction du nombre de pièces qui seront exposées. D’après plusieurs déclarations des responsables reprises dans l'article, la baisse serait de 15 à 35%. L’explication tient au parti pris adopté, à savoir « présenter un parcours complet du mésolithique au XXIe siècle » et non plus montrer un maximum d’œuvres qui favorise plus certaines périodes riches en collections par rapport à d’autres plus pauvres. Pour la direction du musée c’est plus cohérent et davantage en phase avec les pratiques des grands musées de ville en Europe.
L’article de la Tribune de l’Art souligne aussi, malgré cette réduction du nombre d’œuvres exposées et donc des surfaces qui pourraient être libérées, le choix de ne pas étendre pour autant la surface destinée aux expositions temporaires.
Il s’étonne de l’achat d’œuvres contemporaines alors que le budget achat serait mince (40 K€) obérant les possibilités d’achat d’œuvres plus anciennes et historiques. Il pointe l’entrée dans le musée de bornes Vélib’ qui auront bientôt disparu du paysage parisien.
Il pose la question de l’intérêt de créer un restaurant à l’intérieur du musée dans un quartier où il y en a beaucoup. Des espaces réservés à la location sont prévus, l’Orangerie serait intégrée dans ceux-ci. Sur le plan architectural, l’architecte en charge des travaux ne prévoit pas de réel changement structurel.
Comme pour toute rénovation, les critiques ne manqueront pas de se manifester. Mais n’est-il pas préférable d’attendre le résultat de tous ces aménagements pour émettre une opinion ?
Dominique Feutry
Désolé Madame Guillaume, mais quel langage prétentieux !
"Les oeuvres déroulées devant nous en état de grâce..."
"Paris qui nous rassemble..."
Et une citation qu'il faut lire trois fois pour bien la comprendre.
Quant aux oeuvres prêtées à d'autres musées pour éviter de dormir dans des réserves, je vous prends au mot: elles dormiront 95% du temps dans des réserves.
Hélas, on a souvent pu le constater, plus le propos est abscons, plus le contenu culturel est faible...
C'est bien à un véritable appauvrissement qu'il faut se préparer dans la quantité des oeuvres présentées aux visiteurs de Carnavalet.
Rédigé par : Jérôme Plousseau | 05 décembre 2017 à 15:48
L’article tire une sonnette d’alarme dans la mue qui sera opérée mais le musée Carnavalet ouvrira ses portes en 2019, soyons patient avant de juger sur les œuvres qui seront déroulées devant nous en état de grâce.
Ce nouveau musée restauré imposera forcément une mise en question sur Paris qui nous rassemble. Les œuvres présentées seront réduites pourquoi pas, si le but est de mieux les expliquer, les croiser en les reliant les unes aux autres. Les œuvres restantes et non présentées : les Mobiliers, les peintures et arts décoratifs, peuvent faire l’objet de location à d’autres musées en France ou à l’étranger et éviter ainsi dormir dans des réserves.
Présenter Paris du Mésolithique au XXIéme siècle,c’est rééquilibrer les périodes avec un Parcours chronologique et/ou chrono thématique en privilégiant les œuvres de Paris du Moyen Age au XX et XXI siècle au détriment de la Surreprésentation de Paris au XIX siècle et qui s’arrêtait en 1920.
La spécificité de ce musée de ville, est de présenter les « visions diverses académiques ou classiques de Paris, sur son histoire, ses monuments, son territoire, mais aussi sur ses ruptures », (Paris dans les années 1970/1975), sur ses débats d’idée (Tour Montparnasse..) et sur ses transformations à l’aide d’un fonds photographique, de maquettes et d’archives.
C’est un Pari ambitieux pour un musée d’art et d’Histoire et, « Répondant à l ‘appel des vrais musées – qui répondait à celui des vrais créateurs…. L’art qui appelle et ordonne cette vaste résurrection n’est pas celui que nous pouvons le plus aisément définir ; c’est le notre, et pour distinguer l’extérieur d’un aquarium mieux vaut n’être pas poisson." André Malraux, Le musée imaginaire collection Folio Chp 1, p17
+ Valérie Guillaume, directrice du Musée Carnavalet avec You tube
https://www.youtube.com/watch?v=3IXgIvb4AzI
JP 75003
Rédigé par : JP 75003 | 05 décembre 2017 à 13:22
Pour avoir pratiqué pendant des années les ateliers de dessin de Carnavalet et, à cette occasion, avoir eu la chance de découvrir la richesse de ce musée dans ses moindres recoins, je crois qu'on peut sérieusement redouter l'effet d'une "modernisation" de sa muséographie.Le charme de ce lieu apprécié par les étrangers qui sont captivés par cette sorte de "théâtre des merveilles", c'est la variété, la qualité et l'abondance des oeuvres présentées dans un décor qui, à la fois, les valorisent et les respectent. Il serait infiniment triste que ce lieu perde son âme.
Rédigé par : Martine Blatin | 04 décembre 2017 à 15:31
C'est hélas bien dans l'air du temps: on méprise le visiteur en décidant pour lui ce qu'il peut voir. Le reste demeure en réserve, accessible et connu seulement de quelques privilégiés conservateurs. Moins on montre de pièces, plus on se gargarise de propos fumeux cachant un mépris pour le visiteur qui n'aurait pas la capacité d'apprécier l'abondance...
Rédigé par : Jérôme Pl | 04 décembre 2017 à 15:08
A la lecture de cet article, je ne décolère pas ! Les cuistres vont encore frapper ! Universitaires fatigués et autres songe-creux sont appelés pour revoir la "muséographie" ! Le résultat est couru d'avance : vitrines en plexiglas et en inox pour faire moderne et suppression de pièces qui pourraient paraitre anecdotiques aux yeux des intellectuels salonards (c'est bien un "n" et pas la consonne suivante...) qui ont la charge d'éduquer le vulgum pecus que nous sommes. A vomir !Tout le charme de Carnavalet va disparaitre. Tirons la sonnette d'alarme tant qu'il est encore temps!
Rédigé par : Adhémar Alamanivel | 03 décembre 2017 à 19:35
"Mais n’est-il pas préférable d’attendre le résultat de tous ces aménagements pour émettre une opinion ?" Certainement pas. Ce n'est pas quand le mal est fait qu'il faut réagir si non, on arrive à des erreurs comme dans celles du musée Picasso et de son "jardin". Les sonnettes d'alarme se tirent avant l'accident, pas après.
Rédigé par : Munstead | 03 décembre 2017 à 18:00
Le musée Carnavalet était si charmant, avec la chambre de Proust et son côté un peu vétuste.
Rédigé par : Adrien | 03 décembre 2017 à 16:05