Le passage des Arbalétriers (IIIe) et le pavage qui fait débat (Photo VlM 21 sept. 2018)
Le 17 septembre nous donnions sur ce blog la parole à Yves Di Maria qui détaillait ses griefs à l'encontre du CCS (centre culturel suisse) accusé de ne pas avoir respecté la décision de justice qui l'obligeait à refaire le pavage du passage à l'identique. D'autres riverains l'avaient rejoint dans sa protestation.
Cet opinion n'est pas partagée par tout le monde. D'autres riverains déclarent qu'ils approuvent la démarche du CCS et celle du maire du IIIe et de l'ABF (architecte des bâtiments de France) Sophie Hyafil.
Parmi eux, Stéphane Dufour, copropriétaire du passage et par ailleurs rédacteur en chef de France-Info. Nous reproduisons le message qu'il vient de nous adresser :
Je réponds tardivement à votre envoi de la copie du Canard enchaîné concernant le passage des arbalétriers, et je vous remercie de cette attention.
Moi-même fidèle lecteur du Canard, je regrette toutefois un article à charge, n’ayant pas sollicité de points de vue différents de certains riverains, dont je fais partie.
Je formulerai d’ailleurs directement cette remarque à mes confrères.
En effet, sur le fond, je ne suis pas choqué du parti pris choisi concernant les pavés. L’ensemble est propre et harmonieux et n’a rien à voir avec « un carrelage de salle bains » dénoncé par certains. Les suisses, dont les différentes équipes depuis presque 20 ans que je réside sur place, se sont toujours avérées être des voisins charmants et soucieux des nuisances que leur activité peut engendrer. Les procès d’intention qui leur sont aujourd’hui adressés me paraissent disproportionnés et indécents. Depuis plusieurs années, ce passage était délabré et peu entretenu. Cette situation est aujourd’hui révolue et on ne peut que s’en féliciter.
Pour ce qui est relatif à l’authenticité des matériaux choisis ou à leur conformité avec l’esthétique du moyen-âge, j’observe simplement que la lumière électrique, les fenêtres à double-vitrage ou les canalisations visibles de tout à l’égoût sont autant de critères anachroniques eux-aussi et qui pour autant ne semblent choquer personne.
Je tenais donc à vous faire part de ces quelques remarques.
Vous remerciant une nouvelle fois pour votre intérêt sur ce dossier,
Je vous prie de croire, cher Monsieur, en l’expression de ma considération la meilleure.
Stéphane Dufour
Il est exact qu'à considérer le résultat, on est davantage choqués par l'état des façades de la rive ouest, honteusement taguées, que par l'esthétique de la chaussée et ses pavés retaillés. Il n'en reste pas moins qu'il y eu de la part du CCS un comportement empreint de légèreté à ne pas respecter la décision de justice et avoir agi sans consultation préalable de l'ABF et des riverains maîtres d'ouvrage.
GS
Bonjour,
Hier, vers 16 H, je suis passé devant le passage des Arbalétriers, la grille était fermée avec chaine et cadenas. Fini les visites improvisées ?
JP 75003
Rédigé par : jp75003 | 25 septembre 2018 à 08:24
Pour répondre à M. Hugues, vous savez je suis une jeune retraitée et je ne pense pas avoir une tête à vandaliser les rues. Mais lorsque j'habitais rue des francs bourgeois les choses étaient plus simples, on circulait, les gens se parlaient et on ne mettait pas les belles choses dans des vitrines fermees a clé. Eliane.
Rédigé par : voker eliane | 23 septembre 2018 à 11:00
Je réponds à Voker Eliane pour lui dire que si c'est pour qu'il soit plus que jamais livré aux tagueurs qui l'ont défiguré, il est préférable qu'il reste privé et visible à loisir depuis la rue des Francs-Bourgeois
Rédigé par : Hugues | 23 septembre 2018 à 09:54
J'ai vécu tout à côté pendant des années. L'année dernière, j'ai voulu y retourner mais une dame s'est mise à crier depuis sa fenetre et a menacé d'appeler la police si je ne partais pas avec mon vélo.Je n'ai pas voulu faire d'histoire et je suis partie. Avant on ne voyait pas ça. La restauration a l'air très jolie. J'espere que ça redeviendra public un jour. Eliane
Rédigé par : voker eliane | 23 septembre 2018 à 09:33
Il est en tout très appréciable que nos amis de "Vivre le Marais" nous offrent ici un espace d'expression, ou chacun peut intervenir avec la sérénité et la maîtrise de soi qui conviennent à ce type d'exercice.
Une mémoire complète des 20 dernières années ne peut toutefois occulter la très longue présence, au bout du passage, des établissements Lissac, dont l'activité incessante dès 6 heures du matin, jusqu'à 20 heures le soir, a rythmé la vie de cette petite artère. L'arrivée des équipes matinales, les livraisons par camionnettes ou par coursiers en scooter, ont en effet alimenté le quotidien des lieux, dans des proportions incomparables avec celles, aujourd'hui, du paisible centre culturel suisse. Mais cette activité faisait partie intégrante de la vie du quartier et avait au moins le mérite d'assurer une surveillance quasi-permanente du site ainsi que son entretien, à l'exception de la nuit et des jours fériés.
Puis, un jour de 2006, Lissac s'en est allé en banlieue, et le passage est tombé dans la torpeur. Parfois, au début, certains riverains se retrouvaient sur place avec gants et sacs poubelle pour nettoyer et enlever les détritus. Cette habitude n'a hélas pas duré. C'est fort dommage car il y avait là, au delà d'une démarche citoyenne, une forte convivialité, qui se terminait souvent autour d'un verre ou d'un repas. Faute d'occupants, est arrivée une population nouvelle, faite de curieux, de touristes, de cyclistes déposant leur vélo, mais aussi il est vrai de tagueurs ou de noctambules. Personne n'a jamais nié les nuisances qui pouvaient en découler pour les occupants les plus proches.
Pour autant, le vide s'est installé. Il a laissé la place pour certains à une lassitude teintée d'amertume, pour d'autres à l'invective, voire aux insultes lancées au tout venant depuis une fenêtre, assorties d'une hargne procédurière.
Alors qu'on le veuille ou non, l'âme du passage est aujourd'hui suisse. Et c'est tant mieux, car eux seuls ont su ces dernières années préserver l'harmonie du site.
Rédigé par : dufour | 21 septembre 2018 à 17:38
Habitant à deux pas du passage, je me permets d'apporter mon grain de sel Je trouve que le résultat est plutôt beau et respecte l'idée des pavés dans le passage ET surtout j'ajoute que marchant mal avec une béquille, j'apprécie hautement la platitude du passage qui, dans son ancienne configuration, constituait un exercice d'équilibrisme. Comme quoi il faut aussi penser aux personnes à marche difficile!
Rédigé par : marie-françoise masfétu-klein | 21 septembre 2018 à 15:43
La moutarde me monte au nez en lisant monsieur Dufour alors permettez-moi de lui répondre:
Monsieur Stéphane Dufour, où étiez-vous pendant 20 ans quand ce passage historique dont vous êtes, donc, un des copropriétaires était vandalisé par les graffitis, dévasté par les camions de livraison du CCS, quand le portail rouillé et brinquebalant était anonymement privé de poignées et de clés pour empêcher qu’on ne le ferme aux taggeurs, quand il était transformé en pissotière la nuit et lieu de prédilection pour tous les braillards du Marais, leurs mégots, leurs conversations téléphoniques, leurs préservatifs (hé oui ! )?
Où étiez-vous quand j’essayais de mobiliser les copropriétaires pour sauver ce Passage historique de cette honte, quand j’appelais à l’aide la Mairie de Paris, les services du Patrimoine, la préfecture de police, les associations ... en vain ?
Où étiez-vous quand j’appelais en conciliation les 4 syndics de copropriété pour essayer de leur faire entendre raison : en vain . Où étiez-vous quand j’ai du saisir à mes frais la justice pour réussir à faire fermer le portail la nuit pour protéger ce petit passage un minimum?
La colère me prend lorsque j’entends vos propos hypocrites justifiant votre indifférence de copropriétaires pendant 20 ans, trop heureux que ce soit le Centre culturel Suisse, simple locataire, qui finalement vous débarrasse de vos responsabilités et assume à votre place votre responsabilité de copropriétaire même si c’est, en définitif, un travail de cochon bien cimenté qui n’a d’autre but que de permettre le retour de la circulation de ses énormes camions (sous les fragiles encorbellements) que nous avions réussi à empêcher en nous y opposant quasiment au corps à corps ...
Le Centre culturel Suisse a défiguré l’aspect du Passage historique des Arbalétriers en profitant, entre autres, de l’aubaine que l’indifférence et la mollesse de copropriétaires comme vous lui ont offert sur un plateau. Vous le félicitez maintenant pour faire bonne figure et avoir l’air présent. Vous ne l’avez jamais été.
Dormez tranquille monsieur Dufour, je parie que vos fenêtres ne donnent pas sur le Passage des Arbalétriers. Je ne vous y ai jamais vu ..
Rédigé par : Marie Taillet | 21 septembre 2018 à 14:23