Berges rive droite au Pont Marie. Calme et méditation face à l'Île Saint-Louis
Beaucoup vont dire que la justice a été bafouée, puisque bien que l'arrêté de piétonisation des berges ait été rejeté deux fois en première instance et en appel par le Tribunal Administratif, la Maire de Paris Anne Hidalgo vient d’annoncer aux parisiens qu'en application d'un tout nouveau jugement les berges sont définitivement réservées aux piétons et aux circulations douces.
La contradiction n'est qu'apparente et souligne qu'il n'y pas de justice absolue mais une justice relative. Dans cette affaire, pour son premier arrêté la Maire avait choisi comme fondement de sa décision l'amélioration des chiffres de la pollution. La méthode et les résultats fournis n'ont pas été jugés convaincants par le tribunal. On connait en effet le débat contradictoire qui existe autour de ces mesures que les uns et les autres se jettent régulièrement au visage...
La Maire a donc choisi un autre fondement, qui avait de plus le mérite de ne pas nécessiter de décision du conseil de Paris : évoquer le classement des rives de Seine au patrimoine mondial de l'UNESCO et plaider que cette distinction n'était pas compatible avec la présence de véhicules motorisés dans le paysage.
Sur cette base-là le Tribunal l'a suivie.
Sur le fond, on sait que le sujet divise même ceux dont on pense qu'ils devraient logiquement le soutenir, à savoir les riverains qui vivent au voisinage de la Seine. Et d'opposer le report de la circulation, dont ils souffrent notamment sur les quais hauts, à l'évaporation partielle du trafic dont se prévaut la mairie, et du raisonnement dans l'abstrait que les difficultés de circulation finiront inévitablement par modifier les comportements de tous les acteurs qui contribuent au respect de l'environnement.
Loin de moi l'idée de me livrer à des comparaisons qui apparaîtraient saugrenues mais Albert Einstein a publié sa théorie de la relativité sur des supputations qui avaient le mérite de la logique, de la raison et de la beauté. C'est par la suite qu'il s'est appuyé sur des expériences qui en ont confirmé la pertinence. Des expériences dont la dernière sur les ondes gravitationnelles a eu lieu 100 ans après, en 2016 !
Qu'en est-il réellement ? Bien malin qui peut le dire. Nous continuons cependant à faire le constat que la baisse du nombre de véhicules dans nos quartiers est une réalité et que toute mesure qui vise à réduire le nombre de véhicules thermiques (autos, camions, motos) contribue à l'amélioration de l'air que nous respirons et va ainsi dans le sens de l'Histoire. Une Histoire qui portera un jour un jugement définitif et absolu. Soyons patients !
Il est amusant à ce propos de se dire que la Maire de Paris vient de faire un cadeau à ses opposants politiques. Chacun y allait de ses déclaration d'une bouche imitant le derrière des poules pour expliquer ce qu'ils feraient s'ils prenaient le pouvoir. Il leur suffit maintenant de répondre que la justice s'étant prononcée, ils regrettent de ne pouvoir revenir en arrière en affirmant bien sûr qu'ils s'y seraient pris autrement s'ils avaient été aux manettes...
Gérard Simonet
A JP 75003 : Être cassant n'est pas le signe de la raison.
Le boulevard Beaumarchais a toujours été très largement au-dessus des limites de bruit acceptable, tout comme d'autres j'en conviens. Est-ce une raison pour trouver ça normal?
Et depuis la rentrée c'est encore plus odieux tant pour ceux qui y travaillent (pas que les commerçants!) que pour ceux qui y vivent,tout ça par périodes de 15 j.
La place sera à votre gout? tant mieux pour vous, on va remplacer les voitures par les fêtes comme à République!?
Ne vous étonnez pas d'un certain désabusement quand ceux qui sont surs d'avoir raison s'imposent à ceux qui vivent la montée continue des nuisances diverses.
On ne créé pas une place de détente, de promenade et de verdure mais un espace de récréation.
On peut avoir une autre idée de la Ville que ce bétonnage constant.
Rédigé par : Catherine | 02 novembre 2018 à 10:51
Les travaux Place de la bastille intéressent, en tout cas, la presse qui les décrit en termes négatifs comme d’habitude, suite à des entretiens de style « micros trottoirs ». Si les travaux en cours bloquent le Bd Beaumarchais depuis 2 mois une cellule de soutien psychologique pour les riverains peut être créée.
Les travaux se termineront en 2020 place de la Bastille avec pour objectif, entre autre, de rendre plus de 50% de l'espace aux piétons. Il était temps, la traversée de cette place était infernale. De plus Il y a eu des négociations avec les commerçants pour que les travaux s’arrêtent durant le service de midi. Donc il n’y pas trop de conséquence sur la clientèle…
Les travaux de voirie ne se font pas fait en 1 jour.
Rédigé par : jp 75003 | 01 novembre 2018 à 12:04
Ceux qui vivent un "enfer" de bruit, de pollution et d'embouteillages en continu, en ce moment, ce sont aussi les riverains de la place de la Bastille!
Les travaux en cours bloquent le Bd Beaumarchais depuis 2 mois. Mais ça intéresse qui?
L'enfer est pavé de bonnes intentions, on le sait, et à Paris les initiatives de la Mairie se suivent et se ressemblent.
Rédigé par : Catherine II | 31 octobre 2018 à 19:36
Adrien devrait prendre connaissance des 17 pages du Tribunal dont voici les extraits les plus pertinents :
1) Sur la préservation du site classé, le Tribunal précise
« L’arrêté contribue à la préservation et à l’intégrité de ce site classé. Cet objectif n’est pas amoindri par le fait que les monuments remarquables d’un point de vue historique ou architectural de la rive droite se situent sur les quais hauts dans la mesure où l’interdiction de la circulation automobile permet, du fait d’un accès aux berges de Seine, de bénéficier d’une vue dégagée sur les monuments tout aussi remarquables de la rive gauche et de l’île de la Cité et met en valeur, depuis la rive gauche, la perspective sur ceux de la rive droite. Si la portion de voie interdite à la circulation intègre également des tunnels ne présentant pas en eux-mêmes un intérêt historique ou architectural, ces derniers n’ont été inclus dans le périmètre que pour rendre effective l’interdiction de circulation. De même, le fait que le tracé des voies concernées par l’interdiction déborde la zone protégée par l’Unesco ne suffit pas, lui seul, à remettre en cause la nécessité de la mesure »
2) Sur les nuisances sonores, le Tribunal précise :
« S’agissant des nuisances sonores, l’observatoire du bruit en Ile-de-France, l’association Bruitparif, constate une augmentation significative du niveau sonore au droit des immeubles situés sur les quais hauts du fait du report de la circulation automobile sur cette voie. Toutefois, ces nuisances restent limitées à ce seul secteur géographique et, ainsi que le souligne l’observatoire, il peut y être remédié par un ensemble de mesures et des aménagements ciblés. »
3) l’impact sur les commerces, le Tribunal précise
« Quant aux incidences négatives sur les commerces du centre-ville, elles ne sont pas suffisamment caractérisées par la situation d’un seul commerce ou les craintes exprimées par les gérants de quelques enseignes lors de l’enquête publique organisée en 2016. Il s’ensuit que les sujétions créées par l’arrêté ne sont pas telles qu’elles porteraient à la liberté de circulation et aux droits des riverains une atteinte disproportionnée au regard des buts poursuivis par cette décision ou que ces buts auraient pu être obtenus par des mesures moins rigoureuses. »
Rédigé par : jp75003 | 31 octobre 2018 à 10:14
Ce n'est pas définitif car il y aura appel. Hidalgo en sait quelque chose... Elle ferait mieux de faire profil bas ou du moins de manifester un peu plus de prudence...
Rédigé par : Adrien | 31 octobre 2018 à 01:50
Les fumeurs étaient Rois et ils ont perdu la bataille depuis longtemps. La voiture était Reine maintenant la tendance est la baisse du nombre de véhicules.
Un exemple parmi tant d’autre, Singapour a limité le quota de voiture en circulation et pour une voiture à la casse, une autre pourra circuler.
Comme le précise THM dans son message « Que ceux qui pestent et tempêtent veuillent bien considérer qu'il semble qu'on en ait bel et bien fini, par exemple, avec les masses de véhicule embouteillés klaxonnant dès le matin et perdant toute contenance…. » Aussi avant de pester contre la décision prise par le Tribunal Administratif, avez vous pris connaissance de son contenu ? Dans son ordonnance, le juge du Tribunal Administratif estime que :
1) « les arguments des requérants ne permettaient pas de caractériser un doute sérieux quant à la légalité de ce projet pouvant justifier sa suspension ».
2) Quant à l’argument avancé par le représentant des associations et des riverains à savoir que la fermeture des voies sur berges aux voitures entrainait un « impact sur la circulation automobile » ailleurs dans la capitale, en entraînant « plus de bruit et de pollution » sur certains secteurs. La réponse du juge est la suivante :
« La réduction à terme de la circulation automobile, de la diminution de la pollution de l'air, de la mise en valeur des berges de la Seine, inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, et du développement de l'attractivité touristique » constituent l'intérêt de la piétonisation.
Aussi, de la mise en valeur des berges de la Seine, inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO n’est pas utilisée comme « prétexte » pour arriver a ses fins » mais constitue bien l'intérêt même de la piétonisation des voies sur Berges.
Quant à l’argument "trop d’interdictions, trop de P.V et trop de places de stationnement disparues !" , c’est la tarte à la crème engrenée depuis les années 1980.
Bref rien de nouveau à l’horizon si ce n’est la bataille perdue de la « bagnole ».
Rédigé par : jp 75003 | 29 octobre 2018 à 19:56
"Qu'il semble qu'on en ait bel et bien fini, par exemple, avec les masses de véhicule embouteillés klaxonnant dès le matin et perdant toute contenance parce qu'il aurait fallu patienter à défaut d'emprunter les transports en commun...", en ce qui concerne les riverains de la rue du Renard, c'est loupé, on y est en plein dedans. Là, lesdits riverains font les frais de la fermeture des berges (qui bloque au niveau du Châtelet, mais aussi de la réduction de la rue de Rivoli à une seule voie (plus étroite d'ailleurs que la voie des vélos...), accélérant la congestion....
Rédigé par : HPL | 29 octobre 2018 à 11:04
Les berges sont peut être classées au patrimoine de l'Unesco mais ce que j'observe alors est un irrespect ce classement : des terrasses gigantesques devant les péniches bars, dont le mobilier est fait palettes de chantier entassées, c'est pas cher évidemment mais pas non plus très respectueux de l'esthétique environnante... cela complété par des amoncellements de fûts de bières et de cageots vides sur les côtés, à la vue de tous et en face, le long du mur du quai, des toilettes réservées à chacune de ces péniches; les exploitants n'allaient quand même pas utiliser de leur surface commerciale pour installer des toilettes alors on les a installées sur la voie publique!! Du mobilier urbain composé de traverses de chemin de fer, des pots avec des palmiers (!!) et maintenant un projet d'installation de piscines devant le Pont Notre Dame entre autres.
Voila pour le respect du patrimoine qui n'est qu'un prétexte à la réalisation à tous prix de ce caprice, c'est écœurant de mauvaise foi.
Pour le reste ca n'enlève rien au fait que la Mairie ait délibérément biaisé son étude d'impact, comme l'a affirmé explicitement le Tribunal administratif, minorant volontairement les reports de bruit et de pollution. Mais cette equipe schizophrène, préfère que certains habitants vivent dans la pollution et le bruit pour que ceux qu'elle préfère (les promeneurs, les amateurs de "mobilités douces (!!)", les touristes) puissent se divertir. Voila, comme si l'enjeu de Paris était d'organiser les loisirs.
Et dernièrs effet pervers, les rues avoisinantes qui étaient si calmes, non seulement reçoivent le trafic qui autrefois s'écoulait sur les voies sur berges, puisque les conducteurs cherchent maintenant à échapper aux embouteillages permanents sur les quais hauts, mais la nuit elles se transforment en urinoirs et vomissoirs à ciel ouvert pour tous les gens qui viennent picoler sur les quais, car c'est quand même ca l'utilisation majeure qui est faite des voies sur berges. Se promener là-bas au petit matin avant que les services de la propreté ne se dépêchent de tout nettoyer ( c'est d'ailleurs beaucoup mieux nettoyé que les rues où nous vivons!!!) est très instructif.
Non tout ca n'est ni fait ni à faire.
Rédigé par : Marie | 29 octobre 2018 à 10:54
Bon, OK pour le patrimoine de l'humanité. Parce que pour la diminution de la pollution, c'est raté. Les mesures de Bruitparif montrent que nous les habitants du 4e subissons encore plus de pollution qu'avant, du fait du report de la circulation sur les quais hauts. Et quant à descendre se balader sur les quais bas, rien qu'à l'idée d'avoir à subir la longue (en 2 fois) traversée des embouteillages irrespirables du quai haut, moi j'y renonce...
Rédigé par : Cat | 29 octobre 2018 à 09:10
Le plan des édiles en rapport avec les voeux d'une bonne partie des habitants n'est pas seulement de limiter la pollution mais de réduire au maximum les déplacements automobiles carbonés intra muros
Que ceux qui pestent et tempêtent veuillent bien considérer qu'il semble qu'on en ait bel et bien fini, par exemple, avec les masses de véhicule embouteillés klaxonnant dès le matin et perdant toute contenance parce qu'il aurait fallu patienter à défaut d'emprunter les transports en commun, la dialectique de l'espace et du temps, plus de confort, station assise assurée, mais le risque - proportionnel au nombre des conducteurs du même type envers et contre tout ... tant pis pour les riverains ...
La marchandisation ne régresse nullement même si elle se spécialise unilatéralement sur la fringue, le commerce des yeux au détriment du commerce de bouche.
Hélas, ces progrès notables qui s'apprécieront dans la durée côté qualité de l'air et plaisir de vivre sont phagocytés, pour ce qui concerne le Marais par:
les virevoltages - le jour - de véhicules bobos, électriques, roulant à trop grande vitesse, sans foi ni loi sur les trottoirs, à contre sens, des deux côtés à la fois dans des petites rues à sens unique,
la "voyouserie" - la nuit- (on dit incivilité avec la bouche comme décrite dans l'article en référence) des buveurs de plus en plus jeunes et de plus en plus bruyants - malgré les sinistres chuteurs et autres pierrots de la nuit -
le tout dans une ambiance où les communautarismes jouent fièrement sur un registre hésitant entre l'exhibitionnisme et la provocation... Les décorations arc en ciel au ras du bitume suscitent plus d'intérêt que la lutte contre les déjections canines et les sanisettes à ciel ouvert à la sortie des nouveaux assommoirs (alcoolémie,décibels) avec ou sans backrooms
Après avoir vaincu l'hydre des véhicules polluants ( enfin, je ne peux plus utiliser même occasionnellement une voiture ancienne à esence, pot catalytique,parfaitement entretenue alors que les 4x4 Diesel du Sentier flambant neuf continuent à avoir pignon sur rue...)
il reste du pain sur la planche et il va falloir réglementer pour le moins sur les trotinettes libertaires et autres 2 roues, ah les anciens écartez vous pour laisser filer à sa guise la belle jeunesse cheveux au vent...
Et partout sur les murs les tags vils ou laids, parfois les deux qui empiètent sur notre périmètre visuel sans épargner les façades publiques ou privées, les murs de decrochement, les poteaux indicateurs et Jusqu aux plaques de noms de rue ...
on repeint on décore on agrémente sur un micro périmètre et tout le reste est peuplé d une myriade d intrus ...
Ensuite la phrase sur John Hamon, le vétéran de la décrépitude esthétique et morale ...
Et la triste pantomime .... de John Hamon et de ses émules Amis Jérômes Mesnager, Misstic au secours ! ils sont devenus fous de célébrer ou de tolérer tant de laideur, de médiocrité, en ne trouvant grâce qu'à l'inversion des valeurs...
Il est heureux que la préservation et la mise en valeur du patrimoine aient encore droit de cité jusque dans les tribunaux administratifs et la Mairie (qui ont pourtant sacrifié inutilement les serres de Formigé au nom du goût de la terre battue, il est vrai dans un autre quartier qui fait partie des poumons de Paris...
Rédigé par : TMH | 29 octobre 2018 à 06:50
C'est scandaleux d'utiliser l'UNESCO comme prétexte pour arriver a ses fins. La pollution de Paris n'a rien à voir avec cette institution honorable. Il serait plus intelligent de déclarer le Marais comme patrimoine de l'UNESCO que les berges de la Seine!
Rédigé par : Claudia Valeani | 28 octobre 2018 à 21:00
Tout le monde parle écologie , mais personne n’évoque les impacts économiques de cette décision sur la commercialité de notre capitale qui est en régression notoire ! Combien de magasins devront encore fermer pour que l’on se rende compte que le chaland ne veut plus venir à paris !
Trop de tracas , trop d’interdictions , trop de P.V et trop de places de stationnement disparues ! Et pendant ce temps AUCUN PARKING NOUVEAU DANS LA CAPITALE ! Nous allons devenir une VILLE MUSÉE sans aucun intérêt économique ! Ou bien une ville dortoir peut-être ?
Rédigé par : Jacques amster | 28 octobre 2018 à 20:45