Les conséquences funestes du budget participatif : un rue livrée aux incitations consuméristes et farfelues de quelques commerçants ? Des tonneaux qui occupent indument l'espace public et repoussent la circulation vers le trottoir d'en-face qui n'a plus de bordure de protection. Un trottoir occupé à 100% par des tables et des chaises en guise de terrasse… Une clarification s'impose.
Les habitants de la rue Beautreillis, notamment des n° 13, 15, 16 et 17, ont aujourd'hui le sentiment de payer très cher leur manque de vigilance lorsque le réaménagement de cette rue a fait l'objet d'un projet éligible au "budget participatif". Les photos qu'ils nous adressent parlent d'elles-mêmes : il apparait clairement que les quelques commerces qui sont là ont su capter à leur avantage le fameux budget pour étendre leur emprise sur le trottoir et la chaussée.
Dans un premier temps, ils ont eu l'idée saugrenue de placer sur la chaussée et sur les trottoirs des tonneaux coupés en deux, avec l'objectif vraisemblablement d'y placer des fleurs. Nous rappelons avec insistance que végétaliser une ville c'est créer des espaces de respiration puis des parcs et des jardins. L'installation de jardinières n'est qu'un ersatz de piètre qualité environnementale.
Une habitante du n° 17 de la rue nous alerte :
"Je récapitule ce qui arrive à cette rue depuis presque un an, avec ce "budget participatif" de 280.000 € de la mairie de Paris :
- Réunion à la mairie en avril, convoquée en catimini, j’étais une des rares habitantes de la rue. Je vous avais interpellé à l’époque.
Nous avions compris que la rue devait devenir piétonne comme la rue St Antoine à hauteur du métro et de l’église St Paul [zone de "rencontre". NDLR] - Après des semaines de travaux en deux étapes, coté pair de la rue, le trottoir a été élargi ce qui est bien surtout pour les clients qui attendent à l’entrée du Théâtre. Le dindon, c’est le patron du "Dindon en laisse" qui attendait ces travaux pour agrandir sa terrasse...
Côté impair, on a tout cassé pour simplement abaisser les trottoirs, ce qui gêne le nettoyage car l’eau des caniveaux ne coule plus, et permet aux voitures de stationner sur les trottoirs en les rendant impraticables aux piétons. [il faudrait mettre des potelets ! NDLR]
Le seul qui ait gagné c’est le restaurant le "Vin des Pyrénées", il a refusé le stationnement devant son magasin des vélos et patinettes qui était prévu, espérant pouvoir faire une terrasse qui lui été refusée, pourtant il semble avoir ses entrées à la mairie, puisque maintenant il obtient le feu vert pour installer des tonneaux devant chez lui et devant le 17 et le 15 au niveau de nos bateaux rendant impossible l’entrée d’un camion, notamment des pompiers, sachant que ces immeubles ont des bâtiments sur cour. - De son côté, le conseil de quartier Arsenal (*) milite pour un grand charivari dans les rues du quartier en inversant le sens de circulation de plusieurs rues dont la rue du Petit Musc avec le risque de créer plus de trafic encore chez nous. A vouloir tout inverser on va finir par marcher sur la tête !"
Un habitant du n°16 fait remarquer que les véhicules qui s'engagent dans la rue la parcourent désormais à grande vitesse car le trottoir a été abaissé au niveau de la chaussée. Il craint pour ses enfants qui l'empruntent régulièrement.
Le moins réticent des riverains vit au n° 13 : "Je ne sais quoi penser du choix de ces contenants. Bizarrement, ce n’est finalement pas si incongru ni si laid que ça, une fois la première surprise passée. Moins en tout cas que cette drôle d’installation végétalisée déposée rue de l’Hôtel-Saint-Paul. Ce qui est à craindre, c’est plutôt le manque de suivi dans le soin à apporter à ces plantations hors-sol par les services municipaux".
Nous attendons du Maire Ariel Weil, candidat "Paris en commun (Anne Hidalgo)" à la mairie de Paris-centre, qu'il prenne la mesure de la situation, et des mesures pour que les règles d'occupation de l'espace public soient respectées et que l'esthétique du nouveau paysage urbain ne soit pas galvaudée au profit d'activités marchandes qui semblent bien avoir tiré les ficelles du réaménagement.
GS
(*) Les propositions du conseil de quartier Arsenal pour "améliorer" la circulation dans la rue :
Inverser le sens de la circulation de la rue du Petit Musc sur toute sa longueur entre le Quai des Célestins et la rue Saint Antoine, ce qui entraînerait la création d’un feu tricolore à l’intersection de la rue du Petit Musc et de la rue Saint Antoine, la suppression du feu tricolore à l’intersection du Quai des Célestins et de la rue du Petit Musc et la modification du système de détection d’ouverture du portail par la gestionnaire du parking au n°7 de la Rue du Petit Musc. Cette solution peut cependant générer un trafic important dans la rue du Petit Musc (délestage de la rue Saint-Paul) ainsi que rue Beautreillis.
Bonjour.
A lire toutes ces réactions il est évident que la mairie de Paris se contre-fiche totalement des habitants, permettant a des commerçants de s'accaparer l'espace public a leur seul intérêt . La création du "budget participatif" a permis a une petite caste d'habitants d'imposer a la majorité pas toujours mise au courant des "projets" qui allaient impacter longtemps leur tranquillité ; cela est de mise dans toutes les Arrondissements parisiens , cela va de l'élargissement des trottoirs faisant disparaitre des places de stationnement (tout le monde ne peux se payer une place de parking, quand elles existent dans le quartier), des places de livraisons , ce qui oblige les livreurs a rester au milieu de la chaussée pour leur travail, occasionnant de la sorte des concerts d'avertisseurs ou bien la mise en place de piste cyclable en sens inverse dans des rues ou il est pratiquement impossible pour un véhicule de ce garer pour laisser passer le cycliste , des projets de fleurissement du bas des arbres qui pour beaucoup ressemble plus par la suite a des parcelles ou pousse n'importe quoi et accumule des déchets en tout genre......
L’embellissement d'une ville commence par avoir des trottoirs en bon état (ce qui n'est absolument pas le cas actuellement), idem pour les chaussées qui pour certaines ressemblent de plus en plus a chemin vicinaux , des services de nettoyages compétents , efficaces , qui n'a pas vu des balayeurs appuyer sur leur balai plastique fumant tranquillement en attendant que le temps passe ou bien un camion balai passer juste avant le camion poubelle alors que l'inverse est préférable , des encombrants partout sur les trottoirs qui même signaler par internet aux services compétent restent des jours avant leur enlèvement; le temps ou le nettoyage de la ville se faisait la nuit ou au petit matin est bien loin .
Rédigé par : Poulbot | 05 février 2020 à 16:51
Bonjour,
Des tonneaux qui occupent illégalement l'espace public ......devant un établissement " Vin des Pyrénées !
Et pourquoi pas des lits sur les trottoirs pour les établissements qui proposent du mobilier ?
Rédigé par : ThierryA | 05 février 2020 à 10:39
Je me demande qui compose ces "conseils de quartier" et comment être informée de leur tenue car j'ai l'impression que ce sont toujours des décisions saugrenues, souvent nuisibles et éloignées de l'essentiel qui y sont prises par quelques uns pour tous les autres. Cet aménagement de la Rue Beautreillis est effectivement consternant et le Vin des Pyrénées et ses tentatives d'obtenir une terrasse en profitent largement au détriment du voisinage et de l'ambiance du quartier. D'autre part depuis la réfection consternante de la place de la Bastille, la Rue Beautreillis qui était assez calme est devenue l'itinéraire report, la encore au détriment du voisinage. Enfin, inverser le sens de la Rue du Petit musc est idiot car elle est une des seules qui permette de rejoindre le quai des célestins et que supprimer cet accès serait embouteiller encore plus le quartier.
Une extrême minorité ne peut en permanence décider pour les autres
Rédigé par : Marie | 04 février 2020 à 00:34
Réponse à M. Pierre Lucot : Nos colonnes vous sont ouvertes. Vous pouvez y déposer votre réponse si vous avec quelque chose à ajouter au message du maire.
Rédigé par : Vivre le Marais | 03 février 2020 à 16:20
Apparemment les agents de la ville de Paris n’ont rien vu ou ont-ils reçu la consigne de ne rien voir? Inutile de vouloir créer une police municipale si c’est pour faire semblant.
Rédigé par : Gilbert | 03 février 2020 à 13:57
Bonjour
En tant que président du Conseil de Quartier de l'Arsenal, celui-ci étant mis en cause dans votre article par "une habitante du n°17 de la rue Beautreillis", je vous demande un "droit de réponse" afin de vous permettre d'informer vos lecteurs en toute objectivité.
Pierre Lucot
Rédigé par : Pierre Lucot | 03 février 2020 à 11:33
La rue de Lappe déménage rue Beautreillis, c'est bien ça ? Merci le budget participatif !
Les limonadiers ont bien compris que sous prétexte de piétonisation, ils peuvent créer des rues de la soif là où ils veulent.
Rédigé par : Gervais | 03 février 2020 à 08:58
Date d'écriture ?
Rédigé par : Briac | 03 février 2020 à 02:58
Bonjour, on ne compte pas les voitures de police garées en face sur le trottoir pour aller se chercher des pâtes au restaurant chinois de l'angle (délicieuses au demeurant).
Rédigé par : sandra | 03 février 2020 à 01:04
Dans le même genre, au 20 rue Saint Paul, l'hôtel "Charles V" a carrément installé deux gros pots de fleurs et une sorte de barrière devant l'hôtel alors qu'il s'agit d'une place de livraison. De quel droit un hôtel privatise t-il ainsi la rue ?
Rédigé par : Adrien | 03 février 2020 à 00:42