Le centre national d'art et de culture Georges-Pompidou côté Beaubourg/Renard (IVe)
Inauguré en 1977, cet édifice qui interpelle a suscité une controverse en raison de sa conception et de son esthétique. L'agence d'architectes Renzo Piano, retenue par l'établissement public chargé de conduire le projet, fit le choix de reporter sur l'extérieur toutes les servitudes qui encombrent généralement les bâtiments qui accueillent du public : escaliers, ascenseurs, tuyauteries, passerelles.... et les éléments de la construction qui participent à la résistance de la structure.
En ce qui nous concerne, nous avons fait le choix de débattre du sujet avec la modération qui nous caractérise. Notre regret est le prix payé pour cette réalisation : disparition de plusieurs rues caractéristiques du vieux Paris aux noms fleuris (Brisemiche et Taillepain, de la Cour du Mort, Vieilles Étuves St Martin, Cul de Sac Berthaud, Pierre au Lard...) et bon nombre des immeubles XVII/XVIIIèmes qui les bordaient.
Rue du Grenier St Lazare, rive nord pleine de charme, à gauche, immeuble 35 rue Beaubourg, à droite
Il est heureux que cette politique de démolition ait laissé assez de vestiges du passé (rues St Martin, du Grenier St Lazare....) pour garder la mémoire de l'urbanisme de cette époque et au-delà (l'immeuble art nouveau du 35 rue Beaubourg, par exemple, qui a échappé in extremis au massacre...).
Les choses étant ce qu'elles sont, nous éprouvons de l'admiration pour les concepteurs du centre Pompidou, et nous considérons que le service rendu à la population des parisiens et des visiteurs du monde entier par ce lieu d'exposition et de création au service des arts plastiques et de la musique (IRCAM) est immense. Nous aurions aimé tout autant qu'il soit implanté dans une zone où sa construction n'ait pas causé de destruction massive et où son esthétique avant-gardiste se soit mieux intégrée au paysage.
A l'image de la "Cité des Arts et des Sciences" de Valencia (Espagne) créée à la fin des années 90 par l'architecte Santiago Calatrava sur un site de 35 hectares de terrain vague en périphérie de la Ville, sur le lit de la rivière Turià, asséchée depuis 1957.
La cité des Arts et des Sciences de Santiago Calatrava à Valencia (Espagne)
Au-delà de ces réflexions, s'agissant du centre Pompidou, on se souvient que la construction a subi une large restauration 27 mois durant de 1997 à 2000, 20 ans seulement après son inauguration en 1977. Apprendre aujourd'hui, vingt ans plus tard à nouveau, qu'une deuxième restauration d'envergure de 3 à 4 années doit être entreprise soulève des doutes quant à sa conception, aux choix des matériaux et des interrogations sur le coût de cette intervention qui pourrait tourner autour de 250 Millions d'€.
Officiellement, il s'agit de traiter la corrosion et l'usure de la structure. On parle aussi de désamiantage et de mise aux normes environnementales, de sécurité et d'accessibilité. Soit ! Il reste des doutes sur les véritables raisons de cette annonce qui en a surpris plus d'un et le risque qu'un fort ressentiment s'exprime de la part des commerçants du quartier des Halles qui souffrent déjà de la pandémie...
GS
Mais n'oubliez pas : même Notre-Dame serait un tas de cailloux si régulièrement on n'en changeait pas des pierres qui s’effritent, seules les pierres volcaniques comme celles de la cathédrale de Clermont-Ferrand sont imputrescibles.
C'est le propre de notre société que du matériel soit installé et pas ou peu entretenu ensuite, combien d'installations en pannes jamais réparées ? sauf la pub toujours propre et jamais en panne, bizarre non ?
Rédigé par : cemekepirketou | 29 janvier 2021 à 22:56
Malheureusement, la BPI et le Centre Pompidou n'ont jamais été véritablement entretenus. Alors un jour on se réveille et on s'aperçoit de l'ampleur des travaux à faire...
Rédigé par : Adrien | 28 janvier 2021 à 04:04
Descendant la rue Beaubourg des Arts et Métiers, j'aimais bien faire comparer pour mes amis visiteurs, les arcs-boutants de Notre Dame avec les tuyaux à l'extérieur du Centre Pompidou, tous les deux construits pour prendre le poids du toit et afin d'ouvrir l'intérieur. Je pense que le temps nous montre lequel entre les deux est la meilleure solution. (Pardon pour les fautes du français.)
Rédigé par : John Davidson | 28 janvier 2021 à 03:02
Opéra Bastille : "Seulement quelques mois après son ouverture, les pierres attachées à la façade du bâtiment commencent à se fissurer et se détacher.....(d'où les fameux filets.) Il faudra attendre près de 14 ans pour que les travaux puissent être entamés. Il aura également fallu plus d'un an pour que la couleur des sièges soit choisie (F.Mitterrand a fini par dire : Noir. OUF!) etc ...Arche de la Défense : Alors que l'ascenseur n'a jamais vraiment fonctionné (ce qui est quand même ennuyeux compte tenu de la hauteur) et que les personnels du Ministère de ?? ont du être déménagés rapidement pour cause de danger...etc , la Grande Arche rouvre en 2017 après 8 ans de travaux .... pour ???? Concernant Beaubourg, il semblerait malheureusement que la principale chose à préserver soit l'escalator qui mène à la terrasse qui permet aux touristes de contempler les toits du vieux Paris !!!! Et hors la Bibliothèque bien sûr qui est très fréquentée. Triste mais....
Rédigé par : Elisabeth | 27 janvier 2021 à 21:50
En effet, vos propos sont modérés. Cette verrue en plein coeur de Paris est une horreur qui nous ferait même regretter l'architecture soviétique... c'est tout dire. Sans parler des "expositions": si l'art et la peinture modernes (Kandinsky, Picasso...) ont fini par trouver leur place au milieu de cet enchevêtrements de tuyaux, on se demande souvent ce qui motive les pouvoirs publics à imposer (à quel prix d'ailleurs ?) des tas de tissus ou des objets moches et banals, en essayant de les faire passer pour de "l'art". Pourquoi ne pas profiter de cette fermeture pour raser ce tas de ferraille et remettre la beauté au coeur du projet ? Avec 250 millions d'euros il y aurait déjà de quoi faire !
Rédigé par : Hugues | 27 janvier 2021 à 18:04
La question qui se pose plutôt dans l'immédiat, c'est de savoir comment une telle décision a pu être prise sans la moindre concertation, en ignorant les dégâts causés aux commerçants du quartier qui sont déjà mal en point depuis un an (le centre étant entouré de palissades pour d'autres travaux), en ignorant donc le quartier, l'arrondissement, le secteur centre et son équipe municipale, et la Mairie centrale.
Il faut faire ces travaux, bien entendu, mais comme le cabinet du Ministre devenu la Ministre dans l'intervalle l'a admis, y a une solution alternative consistant à concilier les travaux avec le maintien d'une ouverture partielle. Cela durerait plus longtemps, ce serait plus compliqué, cela coûterait un peu plus cher, mais les dégâts sur l'économie locale seraient limités. Une fois de plus le Centre Pompidou se comporte comme une institution hors sol.
Alors Madame Bachelot, on revoit sa copie ?
Rédigé par : Alain Genel | 27 janvier 2021 à 18:03
J'aimerais comprendre en quoi la rénovation de 1997 n'a pas été sufisante ...
Rédigé par : Vincent | 27 janvier 2021 à 17:56
C'est l'éternel problème Français, on construit des bâtiments administratifs ou autres ( gares, musées , Églises modernes ) et on néglige l'entretien pendant des années.
Après on arrive à des extrêmes qui coûtent souvent plus cher que de raser et reconstruire.....
Pour Beaubourg, pourquoi ne pas fermer étage après étage, vu que le principal des travaux est en extérieur.
Le Grand Palais et Beaubourg, et sûrement d'autres vont fermer.
Quand va t'on arrêter la destruction de Paris.
Qui va vouloir encore venir visiter notre ex belle Capitale ?
Rédigé par : Antoniazza | 27 janvier 2021 à 17:49
C'est révélateur de tous ces bâtiments contemporains, leur durée de vie est limitée à quelques décennies, il faut intervenir massivement tous les 20 ans et les détruire, comme les Halles, au bout de 40 ans...
Ce n'est pas du tout durable!
Et si on revenait à du développement durable en matière d'architecture?
Rédigé par : JeromePl | 27 janvier 2021 à 17:05