Ces deux photos illustrent le propos de notre lettre ouverte aux Maires des IIIe et IVe arrondissements (*). A gauche, ce sont les immeubles XVIIe et XVIIIe siècles de la rue des Gravilliers, mis en valeur, ravalés, rehaussés de fleurs aux fenêtres pour certains. A droite, la partie basse de ces mêmes immeubles, qui abritent des commerces aucunement soucieux de l'esthétique et encore moins du respect des règles d'urbanisme du secteur sauvegardé où ils se trouvent.
Cette observation vaut pour de nombreuses rues du Marais, notamment la rue du Temple, y compris dans sa partie IVe arrondissement.
Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum a réagi. Voici sa réponse : lettre_p_aidenbaum.doc
Elle nous laisse perplexe car elle comporte des inexactitudes dont nous ne savons pas s'il faut les attribuer à une interprétation personnelle des règlements en vigueur ou à une attitude tactique à l'égard du gouvernement dans le contexte de la révision en cours du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais.
En effet, le renforcement des moyens des Architectes des Bâtiments de France (ABF) ne serait certainement pas inutile si on se rappelle qu'une seule personne a la charge des deux arrondissements du Marais, que les dossiers qui lui sont soumis sont nombreux et que la moindre audience au Tribunal de Grande Instance prend une demi journée ; le problème, toutefois, est ailleurs.
Si nous vivons une restauration à deux vitesses comme nous le montrons plus haut, c'est parce que trop de travaux de devantures sont effectués, sans demande d'autorisation à la Direction de l'Urbanisme de la Ville, point d'entrée de la procédure d'agrément. C'est l'Urbanisme qui transmet le dossier aux Bâtiments de France, le cas échéant, pour avis conforme. C'est toujours l'Urbanisme qui notifie la décision de la Ville à l'intéressé.
La situation que nous déplorons actuellement a deux origines. Il y a d'abord le passé lointain où personne ne se souciait du centre historique de la capitale. Nos quartiers en portent encore les traces. La prescription de trois ans sur les infractions au PSMV ne permet pas à la Ville ou aux ABF de réagir. En revanche, il y a le présent et les occasions offertes à la Mairie d'intervenir à l'occasion de tranformations ou lors d'un changement de propriétaire, pour que soient mises en conformité les devantures et les enseignes. La plupart de ces opportunités sont perdues car les travaux de modification sont effectués sans demande d'autorisation, et le délai de prescription commence dès lors à courir.
Etant donné le nombre de boutiques, seule une inspection systématique et une observation sur le terrain permettraient d'engager le processus de mutation des commerces vers des aménagements respectueux du cadre architectural du Marais. Nous demandons à la Mairie de Paris de prendre cette nécessité en considération et aux Maires d'arrondissements de nous soutenir, ce dont nous espérons bien convaincre le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum, en attendant que la Maire du IVe, Dominique Bertinotti, nous livre son opinion sur le sujet.
Celles ou ceux qui ambitionnent d'exercer aussi des fonctions dans les futures équipes municipales sont invités à s'exprimer là-dessus.
(*) voir note du 22 septembre 2007