De l'enclos du Temple, la ville fortifiée de l'ordre des Templiers, il ne reste aujourd'hui qu'une des tours de garde qui jalonnaient la muraille. On la voit ici dans l'angle supérieur droit du triangle dont la base borde la rue [Charlot] (IIIe) (plan de Michel Etienne Turgot, 1739)
Le 1er février de cette année, nous consacrions un dossier à la tour oubliée, enfouie à l'intérieur d'un ensemble immobilier peuplé de décombres. Reportage du 1er février 2009
Nous sommes en mesure, à ce jour, d'apporter un certain nombre de précisions.
Cet ensemble immobilier se compose de trois bâtiments auxquels on a accès par la porte du 73 rue Charlot (IIIe). Ils occupent actuellement tout l'espace délimité par le triangle de la photo. La tour est à l'angle supérieur droit, prolongée par une portion de muraille. Elle est creuse. A l'intérieur de sa concavité, de l'autre côté, rue de Picardie, le "Café Rouge", a installé une banquette en arc de cercle sur la quelle on peut s'attabler tout à loisir pour prendre un repas (voir photo ci-dessous).
Les propriétaires, qui sont une dizaine, ont décidé il y quelque temps de vendre l'un des bâtiments, celui justement qui abrite la tour, afin de financer la réhabilitation des deux autres. C'est un particulier qui s'est porté acquéreur de "l'immeuble à la tour", pour son usage personnel. Il semble clair que la muraille figure dans les parties communes aux trois immeubles mais le statut de la tour nous a paru incertain.
L'objectif des propriétaires est de mettre la tour en valeur. Un projet a été déposé en 2004. Il permettait de visualiser depuis l'entrée la tour et la muraille.
Plan de 2004 et état actuel. L'ouverture panoramique à gauche sur le plan permettait de voir la tour et la muraille dans son prolongement. Le passage de gauche, très étroit, n'offre pas de vue sur la tour. Le passage de droite sera condamné (cliquer dans les photos pour agrandir).
Il semble que les Bâtiments de France aient favorisé ce projet mais que la Mairie de Paris, direction du permis de construire, l'ait refusé sur le fondement que l'état de l'immeuble ne permettait pas d'en affaiblir la structure en pratiquant une ouverture de cette importance. Actuellement, l'Architecte des BdF demande que le passage de gauche soit élargi de 40 centimètres, en rognant sur la droite, ce qui n'apporte malheureusement rien à la visibilité des parties intéressantes.
Il est donc probable que la jouissance de ces vestiges restera le privilège des occupants. Nous avons la consolation de savoir qu'ils existent et que nous avons pu y accéder.
Gérard Simonet
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