Parlux, 66 rue du Temple (IIIe), transmuté en "PAQUETAGE Outlet" tél. 01 40 27 96 72
Richard LIN, chinois d'origine par son père et natif du Marais, préside aux destinées de cette affaire qui était, il n'y a pas si longtemps, un commerce de gros en maroquinerie comme il en existe encore dans le secteur Beaubourg-Temple (IIIe pour l'essentiel et IVe). Encore, mais de moins en moins. Progressivement, les grossistes-importateurs migrent vers la périphérie de Paris, Aubervilliers notamment.
PARLUX, tel qu'il était il y a trois ans. L'enseigne en drapeau a perdu son nom et la boutique au-dessous s'est transformée en galerie d'art.
"PAQUETAGE", intérieur de la boutique. Madame LIN et leur fille Julie sont à l'accueil. Parquets, lambris et mobilier bois patiné en font un espace chaleureux qui n'a rien de commun avec l'univers spartiate des locaux de grossistes et de leurs cartons.
Pour Richard LIN, ce mouvement est logique. L'activité est devenue incompatible avec le caractère résidentiel du Marais, centre historique de la capitale, qui appelle la présence de commerces de détail. L'attractivité du Marais, qui s'exprime pleinement maintenant que sa mise en valeur est dans sa phase terminale, en fait le lieu à Paris où les firmes doivent être, à commencer par les plus prestigieuses.
Il attribue - sans doute exagérément - les changements à la politique de la Ville, qui a voulu et organisé le départ des grossistes sous l'effet des interventions de la SEMAEST, société d'économie mixte que la Mairie de Paris a dotée en capital pour acquérir des murs et des fonds de commerce, avec pour objectif d'y transplanter des commerces de proximité. On connait les résultats. Ils ne sont pas négligeables mais ils ne sont pas la seule explication à un mouvement qui est dans l'ordre naturel des choses.
On a toujours considéré en effet, que de grands bâtiments en proche banlieue, avec l'espace et l'accessibilité qu'ils offrent, sont mieux adaptés à l'exercice d'un commerce qui exige entreposage et livraisons massives. Cette prédiction se réalise mais on a quelque peu sous-estimé l'attachement des commerçants à leur domiciliation actuelle au coeur de Paris. On constate qu'ils partent mais gardent généralement un "pied-à-terre". L'évolution du prix au m² dans le quartier les incite à conserver un capital qui s'apprécie chaque année tout comme le droit au bail. De plus, et au prix d'un investissement modéré, un magasin ordinaire peut aisément devenir un "showroom" pour la mise en valeur des articles de leurs collections.
Richard LIN, quant à lui a pris cette option. Son affaire est à Fontenay-sous-Bois et il déclare sa boutique "Outlet". Ce qui veut dire "vente au détail sortie d'usine de fins de séries qui bénéficient d'un rabais de 40 % sur le prix en magasins". "Fins de séries" ne signifie pas qu'il s'agit de rossignols démodés mais réellement de produits de qualité dont il est resté quelques exemplaires à l'issue d'une campagne de ventes en magasins.
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