C'était en 2010 dans le IVe. Bache plastique gonflée comme une baudruche pour accueillir plus de monde, règle "un tiers/deux tiers" à l'avantage des piétons ignorée, profusion d'ardoises et de mobilier de desserte sur l'espace public .... On avait affaire à l'archétype de l'exploitant désinvolte. Histoire sans paroles (19 juin 2011).
Novembre 2011. La terrasse est désormais délimitée par des parois rigides. C'est un progrès considérable pour les piétons et pour le paysage de la rue qui avait trop souffert de ces "rideaux de douche" inesthétiques en plastique. Même dans le Marais, secteur sauvegardé où les exigences en matière d'urbanisme sont fortes, ils avaient fleuri ça et là.
Pour autant les dispositions du nouveau "règlement des étalages et terrasses" de la Ville de Paris, en vigueur depuis le 1er juin 2011 et auquel nous avons été associés dans le cadre de "Vivre Paris !", sont-elles respectées ?
Pas vraiment. Voici ce que nous constatons : des tables et des chaises ajoutées au-delà de l'espace autorisé, plusieurs ardoises et du mobilier de décoration au carrefour, emprise de la terrasse en équerre non conforme : elle occupe la moitié environ du trottoir et les deux tiers - au lieu du tiers - de l'espace "utile" (qui s'entend hors obstacle, ici le pied d'un feu rouge). La largeur minimum de 1,60 mètre pour les piétons n'est pas respectée.
Entrée de l'établissement Retour "en équerre"
Que penser du résultat ? Incontestablement, il y a un progrès. Cela étant, la Direction du Permis de Construire et du Paysage de la Rue de la Mairie de Paris, doit-elle tolérer voire régulariser ce qui est en contradiction avec le règlement ? Pourquoi pas si on cède à l'esprit de tolérance qui caractérise la majorité d'entre nous, certainement pas si la Directrice de l'Urbanisme entend faire respecter l'image qu'elle a donnée d'elle-même en déclarant en juin avec fermeté que son nouveau règlement, contrairement à celui de ses prédécesseurs, serait LUI appliqué.
Nous reconnaissons qu'il n'est pas raisonnable de donner un signal qui sera immédiatement interprété par les exploitants comme une invitation à s'affranchir des contraintes du règlement. Dans le cas présent, la mairie peut considérer que l'emprise ne dépasse pas la moitié de la largeur du trottoir et qu'à ce titre elle peut déroger à la "règle générale". Il reste le feu rouge qui réduit considérablement le passage. Doit-on engager des dépenses publiques pour le déplacer ou le supprimer ? Elargir le trottoir ?
Cette affaire a valeur de test et il faut reconnaitre qu'elle n'est pas facile à régler. Le "conseil de rue des Archives" mis en place par la Maire du IVe Dominique Bertinotti, qui rassemble des habitants, des commerçants et des associations, se réunit prochainement. Nous suggérons qu'il émette un avis.