Seybah Dagoma et Pierre Aidenbaum, au siège de l'association
Seybah Dagoma et Pierre Aidenbaum, candidats du Parti Socialiste aux postes de députée et suppléant aux législatives de Juin dans la 5ème circonscription, qui comprend les IIIe et Xe arrondissements dans le nouveau découpage, nous ont rendu visite le 5 avril au siège de l'association, où ils ont été reçus par des membres du bureau et par le président.
On a dit quelques mots de ce découpage étrange qui a semblé inévitable compte tenu de la petite taille des arrondissements du centre de Paris. Pour le regretter, car il fait fi de l'unité historique, architecturale et sociale des quatre arrondissements qui le constitue.
La candidate Seybah Dagoma a 33 ans. Elle est avocate de profession, en "disponibilité" pour se consacrer à la carrière politique. Elle est en effet conseillère de Paris, élue du 1er arrondissement, Adjointe au Maire de Paris en charge de l'économie sociale et solidaire. Le parti socialiste l'a choisie pour défendre ses couleurs et son programme aux élections législatives qui se dérouleront en juin.
Quant à Pierre Aidenbaum, déjà suppléant de la députée "Parti de Gauche" actuelle, Martine Billard (*), maire du IIIe depuis 1995 et conseiller de Paris, ré-élu en 2001 et en 2008 au premier tour, on ne le présente plus. Rappelons quand même qu'il est par ailleurs président du bailleur-social RIVP (régie immobilière de la ville de Paris) et signataire d'un appel paru en 2012 dans "Libération" qui défend la création d'un état palestinien libre et indépendant aux côtés de l'état d'Israël.
Mme Dagoma affirme que son action à la mairie de Paris a conduit au retour à l'emploi, depuis 2008, de 10.000 personnes grace à ses mesures en faveur de l'insertion et de la création d'entreprises, notamment "l'appel à projets" financé en partie par la Ville de Paris et par l'attribution de "micro-crédits". Son intervention a souvent permis le sauvetage d'entreprises en panne de repreneur en recourant aux SCOP (sociétés coopératives de production).
Elle fera campagne sur les thèmes du logement, de l'éducation, de la santé et de l'emploi. Elle considère que l'Etat n'affecte pas suffisamment de moyens à l'école, à la justice, et à la police dont elle souhaite qu'elle mette en oeuvre une nouvelle "sécurité de proximité". Pour corriger la situation, 1.000 postes pour la justice, la police et la gendarmerie devraient être créés chaque année.
La question sur le financement de ces moyens supplémentaires conduit la candidate à évoquer une "réforme de justice fiscale" qu'un gouvernement socialiste serait amené à conduire, dans le but évident d'augmenter les recettes. Car elle convient que le spectre de la dette plane sur nous tous et sur tous les programmes politiques "responsables". Elle s'en prend aux "niches fiscales" (reste à définir lesquelles) et aux allègement dont a bénéficié l'ISF en 2011, qui ferait ainsi un retour en force.
A propos de la construction, la prochaine législature se donnerait un objectif de création de 2,5 millions de logements neufs en France. La loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) serait amendée de façon que l'obligation des communes à créer des logements sociaux passe de 20 à 25% avec des sanctions renforcées en cas d'inexécution.
Ce dispositif serait complété par des mesures contraignantes à l'égard des loyers. Elle suggère un "encadrement". A ne pas confondre avec le concept de "blocage" (dont on lui faisait remarquer qu'il n'avait donné aucun résultat dans le passé, en matière de modération des prix ou des loyers).
S'agissant plus spécifiquement de notre ville, nous avons insisté sur le danger d'un Paris excessivement festif et sur la nécessité de brider le développement anarchique des locations meublées courte durée. Nous avons soulevé la question préoccupante de la pollution de l'air aux particules fines, danger mortel pour les bronches en particulier celles de nos enfants (en trois mois, à fin mars, nous avons absorbé la totalité de la quantité annuelle acceptable).
Nous avons exprimé l'avis que poursuivre la densification de Paris intra-muros était une forme de suicide collectif car habitat et activité économique s'entretiennent l'un l'autre dans une forme de surenchère qui s'inspire de la course à l'échalote. Le concept de "Grand Paris" (UMP) ou "Paris Métropole" (PS), de ce point de vue, est probablement la meilleure façon d'éviter une faillite annoncée.
Elle votera l'augmentation résolue des sanctions contre les terrasses et étalages qui débordent et contre les tags. Dont acte. Notre paysage urbain en a bien besoin.
On peut visier son site seybah dagoma
Une fois élue, ce que nous lui souhaitons, elle aura sa permanence et rendra des comptes.
(*) Pierre Aidenbaum nous demande de préciser qu'il a été le suppléant de Martine Billard, quand elle s'est présentée aux législatives de 2007 sous l'étiquette des "Verts", au terme d'un accord passé avec le Parti Socialiste. Martine Billard a quitté les "Verts" pour rejoindre le "Parti de Gauche" de Jean-Luc Mélanchon (NDLR).