Nous avons rappelé dans un article en date du 26 juillet dernier que notre quartier méritait davantage de verdure qu'il n'en disposait actuellement. Madame Monique Saliou, Adjointe au Maire du 3e en charge de l’Espace public, a souhaité apporter la réponse ci-dessous que nous publions dans son intégralité.
"J’ai souhaité réagir à l’article intitulé « La verdure dans le Marais » dans lequel se trouve l’idée que nous (le 3e arrondissement) serions les enfants pauvres de Paris en matière de verdure. Je me réjouis que la préoccupation de son auteur rejoigne la mienne : nous avons besoin, à Paris, de ces lieux de calme et de sérénité que sont les espaces verts. Sommes-nous si mal lotis dans le Marais ? Je rappelle que la Ville, dans son ensemble, a fait de gros efforts pour améliorer le cadre de vie de tous. Les Parisiens disposent de 480 parcs et jardins, et depuis 2001, 32 hectares d’espaces verts nouveaux ont été livrés. Le 3e comptabilise, quant à lui, 5 jardins (Hôtel Donon, Archives Nationales, Musée Carnavalet, Anne Frank, Madeleine de Scudéry) et 6 squares (du Temple, Emile Chautemps, Georges Cain, Léopold Achille, Léonor Fini, Pauline Roland). Parmi ceux- ci, trois au moins ont été ouverts récemment : le jardin Anne Frank qui offre aux enfants du quartier un lieu de jeu particulièrement bienvenu dans une partie très minérale de l’arrondissement ; le jardin Madeleine de Scudéry ouvert en 2009 ; le jardin des Archives Nationales réouvert en 2012. Enfin les amateurs de jardin peuvent exercer leur passion dans deux jardins partagés, le Potager des Oiseaux et le jardin partagé Anne Frank. J’ajoute que dans ce quartier chargé d’histoire et où les contraintes architecturales sont fortes, ma préoccupation constante est de protéger le passé tout en répondant aux exigences du présent. Les aménagements réalisés visent l’adaptation de nos espaces verts aux besoins des familles et aux aspirations diverses de la population, de tous âges, qui fréquentent, nombreuse, nos jardins toute l’année et toute la journée. Je rappelle, à cet égard, que les horaires de fermeture du jardin Anne Frank ont été étendus l’hiver pour répondre aux besoins exprimés par les associations et les conseils de quartier. Ultime cause dé fierté, le square du Temple, vient de remporter le prix de la décoration durable, lors du dernier concours parisien des espaces fleuris.
Monique SALIOU, Adjointe au Maire du 3e en charge de l’Espace public
Paulownias en pleine floraison
Nous remercions Madame Saliou, lectrice de notre blog, pour sa réponse qui rappelle effectivement toute l'importance des espaces verts. Certaines imprécisions ont pu ainsi être corrigées notamment quant au nombre d'espaces verts situés dans le 3e arrondissement. Nous pensons que Paris comme beaucoup de villes ont fait des efforts sur ce plan mais que la tâche n'est pas terminée pour autant. Nous estimons en particulier que nos rues, placettes et certains espaces adaptés devraient être davantage plantés d'arbres. Quoi de plus harmonieux que des rangées d'arbres qui embellissent l'espace urbain ? Agréables à l'oeil, ces plantations participent à l'amélioration de l'hygrométrie et de la qualité de l'air en absorbant le CO2. Elles agrémentent nos quartiers et sont aussi le signe d'une réelle prise en compte des enjeux écologiques. Des actions ont été menées en 2002 dans la rue Beaubourg par exemple qui a reçu des chênes verts, mais ils ne sont plantés que de façon parcellaire et pas sur toute la longueur de la rue. Signalons que ce type d'arbre ne perd pas ses feuilles en hiver. Alléchés par ces initiatives d'alors, les parisiens auraient aimé qu'il y en ait beaucoup plus.
Arbres rue Beaubourg
Malheureusement cette première action n'a pas été suivie de suffisamment d'autres aussi visibles, tout le moins dans notre secteur. Or les statistiques de la Mairie de Paris qui possède cinq Divisions des Plantations indiquent qu'au-delà des remplacements, 9000 arbres supplémentaires sont plantés chaque année dans la Ville. Bien sûr, nous connaissons et imaginons assez bien les contraintes techniques qui peuvent exister. Un arbre ne peut pas être planté n'importe où ! Entre les câblages et tuyaux souterrains, les lignes de métro, le mobilier urbain, la largeur insuffisante des trottoirs ou des rues, les risques liés à la croissance des arbres et de leurs racines, les contraintes sont nombreuses.
La rue de Turenne entre la place des Vosges et la
rue de Bretagne serait transformée avec de arbres
Nous savons aussi que le si bel exemple de plantations réussies rue du Trésor ne peut pas être dupliqué partout. Toutefois, sans vouloir transformer toutes les rues du Marais en espaces forestiers, nos élus doivent être particulièrement vigilants dans ce domaine. L'attente des parisiens de notre quartier de pouvoir disposer de davantage de verdure, en complément de celle déjà offerte par les parcs et jardins et les fleurissements installés ici ou là, est réelle. Alors plantez-nous encore des arbres !
Dominique Feutry