Antennes relais de téléphone mobile sur les toits parisiens
Après des négociations difficiles qui ont débuté à l'automne, la Mairie de Paris et les opérateurs de téléphonie mobile se sont mis d'accord sur une nouvelle charte dans laquelle ces derniers acceptent que les seuils d'exposition aux ondes soient abaissés de 20 % tout en sachant que l'arrivée de Free mobile et des 4G (nouvelle génération de standards pour le très haut débit mobile, très attendue par les entreprises), vont entraîner une augmentation de nombre d'antennes sur les toits!
Le seuil de 5 volts par mètre d'exposition défini par la charte de 2006 devrait donc diminuer et nécessitera de modifier toutes les antennes existantes. Soulignons néanmoins qu'un seuil dérogatoire est prévu pour la 4G fixé à 7 volts et sera rediscuté chaque année. Le mode de calcul du niveau d'exposition est conforme à celui de l'Agence nationale des fréquences. Vouloir réduire le seuil d'exposition est donc louable (mais nous sommes loin du seuil maximal de 0,6 volt par mètre fixé par la conférence citoyenne de 2009, mesure votée alors à l'unanimité par le Conseil de Paris), la conséquence est que le nombre d'antennes va encore s'accroître.
Il est prévu qu'il augmente de 8 pour cent, soit 200 antennes supplémentaires. Nos toits seront alors couverts de 2550 antennes ! Or nous ne savons pas vraiment quelles sont et quelles seront les conséquences sanitaires de cette nouvelle pollution par les ondes? Le doute est entretenu sur ce sujet car les enjeux économiques sont considérables.
Antennes relais le long d'une cheminée
Certains riverains n'ont pas hésité à s'organiser en empêchant ici ou là l'installation d'antennes sur leur immeuble ou en saisissant la justice. Notre quartier n'échappe pas aux antennes de téléphonie mobile et bien qu'il soit difficile de connaître leur nombre exact, nous pouvons facilement l'estimer entre 100 et 120 qui s'ajoutent aux antennes de télévision, aux paraboles...
Il est important de souligner que la charte reste avant tout un engagement moral. D'ailleurs la Mairie de Paris étudie, avec la région, la création d'un organisme qui serait chargé de surveiller les ondes sur le modèle d'Airparif pour la pollution de l'air. Des mesures seront réalisées dans les 1.200 établissements particuliers que sont les crèches, les écoles, etc... au rythme d'une vérification tous les trois ans. Une campagne d'information sera lancée dans la capitale et des rendez-vous périodiques seront organisés avec les opérateurs. Comme ce dossier est très sensible nous serons nécessairement amenés à en reparler.
Dominique Feutry