Terrasse équipée de parasols chauffants au gaz
La Mairie de Paris a pris un arrêté le 6 mai 2011 qui interdit l’usage des chauffages au gaz extérieurs dans le cadre du nouveau règlement sur les étalages et les terrasses (voir notre article du 26 janvier 2013). Les installations nouvelles devaient recourir au chauffage électrique et les anciennes avaient jusqu’en juin 2013 pour se conformer au nouveau texte.
Cette décision de portée environnementale et sécuritaire, que nous avons soutenue dans le cadre de "Vivre Paris !", a été décriée par les organisations professionnelles, mais a été maintenue. Le Comité Français du Butane et du Propane (CFBP) a porté le litige devant le Tribunal Administratif de Paris. Ce dernier vient, par un jugement du 24 janvier dernier, d’annuler les dispositions prises par la Mairie. Le Tribunal argue du fait que la position de la ville ne reposait sur « aucune étude sérieuse sur le niveau et les effets des émissions de de dioxyde de carbone consécutives à l’usage de ces appareils ».
Parasols chauffants dans un passage parisien
Une étude conjointe de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) et du Réseau de Transport d’Electricité (RTE) effectuée en 2007 démontre par contre que les dispositifs au gaz ne sont pas plus polluants que les chauffages électriques. De surcroît la consommation de GPL et de gaz naturel n’émet pas de particules et peu d’oxydes d’azote appelés NOx. Sur l’argument des risques d’incendie et d’explosion, le tribunal a constaté au travers d’études qu’aucun incident significatif n’est arrivé avec ces chauffages au gaz.
Ce dossier est donc reparti à la case départ et la Mairie a l'intention de faire appel. En ce qui nous concerne, nous considérons qu'il est absurde de gaspiller des hydrocarbures pour chauffer l'atmosphère. Nous constatons de plus que ces chauffages permettent d’installer des clients aux terrasses pour qu'ils puissent fumer. C'est regrettable pour la santé publique. Le chauffage électrique, de ce point de vue, ne vaut pas mieux mais il a le mérite de ne rejeter strictement aucun résidu de combustion "in situ" et de ne pas contribuer au déficit de notre balance commerciale.
Dominique Feutry