Ex Bar en cours de transformation en magasin de mode 40, rue Vieille du Temple (IVe) (Photo VlM!)
Qu’il s’agisse des commerces des principales artères du Marais ou des nouvelles implantations dans les rues proches du Marché du Temple dont on nous dit qu’il exerce une grande attractivité sur le secteur du prêt-à-porter, nous constatons tous les jours des nouveaux travaux de transformation et de réaménagement de magasins (lire notre article du 12 mars 2013).
Cet état de fait traduit le désormais continuel « turnover » qui caractérise la vente de proximité qui doit faire face à la fois à la crise économique, à la concurrence de la vente par internet, à l’évolution des goûts et des modes de consommation des clients mais aussi à un phénomène nouveau. Il s’agit de la volonté de plus en plus marquée des enseignes d’exploiter en direct des magasins sous leur nom, de façon à améliorer leur marge faute de pouvoir améliorer leur chiffre d’affaires. Bien entendu cette tendance ne se fait pas au bénéfice des clients car les prix ne baissent pas pour autant.
Magasin en cours d'aménagement rue des Guillemites (IVe ) (Photo VlM!)
Ces travaux menés ici et là donnent il est vrai du travail aux entreprises spécialisées de rénovation et d'installation de boutiques. Nous sommes cependant étonnés de la rapidité avec laquelle ces changements sont opérés et du peu de temps, malgré les prix très élevés du quartier, pendant lequel ces fonds de commerce restent vacants. Nous assistons, sans vraiment nous en rendre compte, à une évolution nouvelle de la manière de faire des affaires. Une grande mobilité, sorte de « zapping » de l’exploitant de telle sorte que si le lancement d’une activité ne réussit pas, la fermeture est immédiate malgré la qualité de l’emplacement et la place est reprise pour vendre d’autres produits. Le cas extrême étant celui où l’exploitant du point de vente reste le même mais les biens proposés à la vente sont autres!
Le phénomène pourrait être assimilé à une sorte de bal où les temps des danses ne sont plus respectés afin de laisser place à un emballement qui donne le tournis.
La boulangerie fermée du 52, rue des Gravilliers (IIIe) (Photo VlM!)
Le plus triste de cette frénésie concerne les commerces de bouche. Ils disparaissent les uns après les autres car ils ont bien du mal à trouver un repreneur pour y maintenir la même activité. Celle-ci est souvent jugée trop pénible. Nous en voulons pour preuve la dernière boulangerie de la rue des Gravilliers (IIIe), au N° 52. Elle a fermé (elles étaient 3 dans un passé récent) il y a quelques semaines. Les riverains craignent, à leur grand dam, qu’elle ne devienne un commerce de gros, une galerie d'art ou pourquoi pas une boîte de nuit...Nul ne sait en réalité ce qu’il adviendra…?
Nous espérons seulement que la Mairie du IIIe restera vigilante et fera tout son possible pour que cette boulangerie revive !
Dominique Feutry