Mur pignon du 97 rue Vieille du Temple, 2 rue des Quatre-Fils (IIIe)
Cette devise aux relents soixante huitards figure en certains lieux. La photo de ce coin du IIIe montre s'il en est besoin que les gens qui sévissent ici ont pour leur part la langue bien pendue. Que veulent-ils dire ? Eux seuls le savent. Peut-être....
Ils soutiennent (ou fustigent) une loi (HADOPI) qui peine à trouver son contenu entre le parlement, le conseil constitutionnel et la commission européenne, ils souillent gratuitement des armoires électriques qui ne leur ont rien fait, ils nous gratifient de cinq affiches sauvages, pour le cas où une seule n'aurait pas suffi à nous convaincre (bravo le matraquage !), d'éclats de bombes de peinture qui isolées pourraient être décoratives, mais hélàs elles ne sont pas seules .... Enfin, des signes cabalistiques hideux et anxiogènes remplissent le peu d'espace laissé libre. Et voilà le travail ! Un vrai massacre. Avec sa tête ronde et somme toute sympathique, un oiseau "Birdy Kid" semble se demander ce qu'il fait dans cette galère.
Sur le parvis du pan coupé, une cabine téléphonique recouverte d'affiches subit sa part d'outrages.
On ne peut pas dire grand chose à la Ville de Paris et à son service de nettoyage des murs et du mobilier urbain dans ce cas précis. Il y a à peine un mois, une suite était donnée à notre réclamation concernant l'état de ce mur. (Mode d'emploi : cliquer ici) Le prestataire de services de la mairie intervenait pour repeindre le mur dans son intégralité. Peu de temps après, les souillures ré-apparaissaient. A notre demande renouvelée, la mairie répond que le propriétaire de l'immeuble refuse désormais sa remise en état (pourtant gratuite), par crainte d'une dégradation de l'enduit du mur.
Les vandales ont gagné.
On en est là. Le gérant de la brasserie "La Perle", juste en face, s'en est ému. Il nous a promis d'intercéder auprès du propriétaire pour qu'une solution soit trouvée. Ce bar n'a pas que des amis autour de lui. Son succès de fréquentation le soir le rend bruyant et soulève des protestations justifiées. Ses bons offices, s'ils débouchaient sur une solution durable, seraient assurément portés à son crédit.
Il reste qu'il est regrettable que nous citoyens en soyons réduits à régler ces problèmes par nous-mêmes. La Mairie de Paris reconnait son impuissance et n'a pas réussi à ce jour à avancer une solution durable qui attaquerait le problème à sa base : analyse et correction du comportement des acteurs, politique ciblée sur les outils (bombes, feutres, solvants etc...), alourdissement des peines (à ce jour, un flagrant délit donne lieu, en pratique, à un simple rappel à la loi dont l'auteur se moque éperdument et même s'enorgueillit). Qu'on ne nous dise pas que c'est liberticide. Le droit de propriété fait partie de notre constitution. En s'y attaquant, on doit savoir à quoi on s'expose.
Commentaire de Jean-Fançois Leguil-Bayart, Directeur de recherches au CNRS et riverain
Vous faites preuve de beaucoup de
mansuétude à l'égard du gérant de La Perle ! Et vous le confortez
dans la position qu'il s'est construite sur l'espace public ! Il
s'affirme comme shérif du quartier, occupant le trottoir, saturant
la nuit de ses nuisances diverses et variées, postant ses vigiles
sur la voie publique, et imposant à la rue Vieille-du-Temple des
décorations de Noël qui ont d'ailleurs endommagé les façades des
immeubles sur lesquelles il les avait fait installer sans jamais
demander l'autorisation des copropriétés concernées... J'ajoute
que la furia des artistes de rue qui se déchaînent sur le mur
aveugle en question n'est pas complètement étrangère à la présence
des centaines de consommateurs qui s'amassent sur la voie publique
chaque soir.
En tout état de cause, ce n'est pas à un riverain de faire la loi. La solution est assez simple. La
Ville de Paris, et le propriétaire de l'immeuble, pourraient déjà introduire un référé contre "BirdyKids" que
l'on retrouve aisément à « 81Store », 21 rue des Capucins, 69001
Lyon, pour affichage illégal, et même publicité illégale, et
dégradation de bâtiments publics et privés, et faire exiger
d'elle, par voie de justice, et sous astreinte, le retrait de ces
panneaux publicitaires. Car il ne s'agit que de cela : les "trois
jeunes créateurs lyonnais", bien connus dans cette ville au
demeurant, commercialisent leurs oeuvres dont ils font la
promotion marchande sous couvert d'art street "à portée de tous"
(sic), ainsi que le démontre leur website : http://birdykids.com/
La Ville de Lyon s'est pour sa part résolue à saisir les tribunaux
:
http://streetart-paris.fr/2013/04/birdy-kids-envahie-paris-et-le-marais-rencontre/
Qu'attend la Ville de Paris pour faire de même? Que le Marais soit
entièrement recouvert de ces horribles bestioles? Cela ne tardera
pas...