Avec 2.243.833 habitants en 2010, soit 21.289 hab/km² (source INSEE), Paris se distingue avec une densité d'habitants record en Europe. C'est l'une des plus fortes également dans le monde. Hors bois de Boulogne et de Vincennes qui font partie de la commune mais ne sont pas habités, la densité avoisine les 24.000 hab/km². Dans le Marais, notamment dans la partie nord-ouest du IIIe, on atteint des densités de 45.000 hab/km² (source APUR).
Paris est de surcroît la ville la plus visitée du monde. 29 millions de touristes s'y sont rendus en 2012, peut-être 35 millions en 2013. Sur la base de 3 nuitées par personne, ce sont près de 300.000 personnes qui gonflent chaque jour la population parisienne. Des gens que l'on retrouve dans les rues, dans le métro, dans les magasins et ailleurs, que nous accueillons avec sympathie mais qui rendent la concentration humaine encore plus forte dans l'agglomération de Paris intra-muros.
Notre réseau de transport (métro, bus, tramway) a beau être le plus vaste et le plus performant du monde, avec deux lignes entièrement automatiques, il est hélas saturé. Le taux de particules fines dans l'atmosphère, produit essentiellement par les véhicules à moteur diésel, dépasse de beaucoup les normes admises et fait courir un risque élevé de cancers à la population.
L'activité économique est beaucoup plus élevée à Paris que dans la couronne, qui elle abrite 10 millions de personnes environ. Le niveau de l'emploi alimente en permanence une très forte demande de logements à Paris. C'est l'amorce d'une spirale qui, si on s'y hasardait, contribuerait à augmenter à son tour l'activité, elle-même génératrice d'un besoin additionnel de logements.
C'est ce qu'on appelle une réaction en chaine en physique nucléaire. Elle conduit à l'explosion atomique.
Pour se garder de cette issue fatale, il faut donc sortir de la spirale. Au lieu de construire dans Paris de nouveaux logements, sauf situations locales particulières, il est préférable d'encourager et d'inciter des déplacements d'activités vers la périphérie. Le Grand Paris pourrait être une bonne réponse à ce défi, pour autant qu'ils soit mis en oeuvre avec intelligence.
Les effets attendus sont importants : relachement de la pression sur les prix de l'immobilier à Paris, baisse de la pollution due aux déplacements (voitures, motos et camions), moins d'embouteillages dans les rues et de bousculade dans les transports en commun, bref une meilleure qualité de vie pour tout le monde.
Au cours de sa réunion du 13 janvier, la "Plateforme des associations parisiennes d'habitants" a reconnu cette évidence et se propose de le faire savoir aux candidats aux élections municipales de Paris.
Claude Birenbaum
Président de la Plateforme des associations parisiennes d'habitants (dont "Vivre le Marais !" est membre)