Explosion des deux-roues motorisés à Paris : "on ne l'avait pas vu venir !" (Denis Baupin, Adjoint au Maire de Paris pour la circulation et la voirie de 2001 à 2008, signataire de la "charte du motard", aujourd'hui Député Europe Ecologie-Les Verts)
L'association "Les droits du Piéton" qui fait partie du réseau "Vivre Paris !" dont "Vivre le Marais !" est membre, vient de saisir le Tribunal Administratif de Paris à l'encontre de la Préfecture de Police et de la Mairie afin que soit mieux réglementé le stationnement des deux roues motorisés et qu'il devienne payant avec des zones de stationnement dédiées.
Ce sujet n'est pas nouveau et depuis plusieurs années déjà il se pose à Paris comme à d'autres agglomérations. La question du stationnement des deux roues tient au fait qu'il existe 45 000 places qui leur sont réservées alors que 150 000 de ces véhicules circulent quotidiennement dans la capitale... le manque de places est criant.
Cette insuffisance d'emplacements dédiés explique l'existence de la circulaire du 1er avril 2008 de la Préfecture de Police recommandant à ses services de "faire preuve de discernement dans la verbalisation des deux roues en stationnement en appréciant s'ils occasionnent ou non une gêne au cheminement des piétons". De fait le stationnement sur les trottoirs est toléré si le fonctionnaire de police en juge ainsi. Or il est vrai que des abus sont constatés et qu'à l'inverse les motards estiment que le nombre de PV à leur encontre ne cesse d'augmenter depuis 3 ans ... comme ne cesse d'augmenter le nombre de motards.
"Vivre le Marais !" est saisi régulièrement de protestations contre la présence de deux roues motorisées gênant les piétons dans le quartier et nous les relayons au travers d'articles (26 février 2011, 20 août 2012, 19 février 2013) et auprès des autorités pour dénoncer ces situations. Les "machines" incriminées, souvent encombrantes, entravent la circulation et touchent plus particulièrement les piétons âgés, les personnes handicapées et les mères de famille avec des poussettes.
S'il y a verbalisation, le motocycliste risque au maximum de payer la mise en fourrière, soit 35 € auxquels s'ajoutent 45,70 € d'enlèvement plus 3 € par jour de gardiennage (JO du 8 mai 2012)!
La Mairie de Paris n'était pas favorable au paiement du stationnement des scooters et des motos, la preuve de son acquittement étant, selon elle, difficile à afficher sur ce type de véhicules. Elle semble changer d'avis si l'on en croit une déclaration récente de la candidate Anne Hidalgo. Il est vrai que le Maire de Paris a signé en 2007 avec les "Motards en colère" (qui n'ont pas décoléré pour autant depuis), une charte scélérate que la préfecture de police n'a pas voulu cautionner, grâce à laquelle les motards se sentent autorisés à remonter les files et à rouler/stationner sur les trottoirs.
De son côté, le groupe EELV a émis en décembre dernier, au Conseil de Paris, un voeu demandant l'interdiction du stationnement. Font-ils amende honorable eux aussi ? Il sera donc intéressant de connaître la décision du Tribunal Administratif. De toute manière la réglementation devra à l'avenir évoluer.
Dominique Feutry