Alors que nous sommes heureux de voir enfin sur Paris le retour du soleil annonçant le printemps, ce constat est gâché par les alertes à la pollution lancées par Airparif et la Préfecture de Police qui impose des mesures de réduction de la vitesse des véhicules.
Chaque fois que le soleil brillera et que le vent aura disparu la pollution devra t-elle battre des records ?
Comment cela est-il admissible alors que nous sommes face à un grave problème de santé publique ?
Le plus dangereux concerne les particules fines (composés solides en suspension émis par la combustion) très petites, quasi invisibles, elles peuvent entraîner des maladies sérieuses. Le niveau d'alerte aux particules fines (dues aux engrais, au chauffage au bois, aux transports diesel ...) est atteint dés lors que la concentration atteint 80 microgrammes de PM10 (particules de diamètre inférieur à 10 microns) par mètre cube d'air. Or ce niveau est dépassé depuis 3 jours en Ile de France selon les mesures d'Airparif et le centre de Paris, notre quartier en particulier, est plus pénalisé du fait de ses rues étroites.
Cette situation n'est hélàs pas exceptionnelle. Rappelons que la France dépasse chaque année les normes européennes en matière de pollution atmosphérique. Elle est poursuivie à ce titre devant la Cour de Justice de l'Union Européenne. Les spécialistes s'accordent à dire que notre pays est passé d'une pollution aigûe, caractérisée par de fortes concentrations, à une pollution plus faible mais chronique et grave elle aussi, malgré la volonté de nos élus de réduire la circulation automobile.
Pollution par les gaz d'échappement des véhicules
Les candidats à la Mairie de Paris souhaitent encourager des transports moins polluants. Ils proposent le « zéro diesel en 2020 » pour les poids lourds circulant dans Paris voire leur interdiction ainsi que pour les cars de tourisme. Mais ces mesures sont bien timides. Les bus tout électrique sont à l'ordre du jour mais quand ?
Les annonces faites récemment par le Ministre des Transports visant à intensifier le nombre de zones 20 et 30 km/h, à créer un stationnement dit "très gênant" afin de protéger les piétons et cyclistes et au final de favoriser les vélos, ne seront pas de leur côté d'un grand effet. Elles font même déjà l'objet de critiques.
Nombreux sont donc ceux qui estiment en revanche que parmi les principaux remèdes, la taxation du diesel est nécessaire car il est à l'origine d'une part importante des concentrations de particules et bénéficie cependant d'une fiscalité favorable.
Dominique Feutry