Cette enseigne et son mauvais calembour rue du Temple (IIIe), défigure une très belle façade Louis XIV aux fenêtres cintrées et garde-fous en fer forgé, sobres et élégants.
Le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais est exigeant en matière d'enseignes et devantures. Il a pourtant un défaut : une prescription de trois ans fait qu'on ne peut rien exiger des réalisations anciennes quelque hideuses qu'elles soient. Le commerce ci-dessus en est l'illustration et il n'est pas le seul.
Le restaurant "Mandarin Rambuteau" (IVe) accumule à lui seul toutes les irrégularités (taille des lettres, couleurs agressives, tubes néon, enseigne en drapeau au-dessus du plancher du premier étage), il y a eu récemment un ravalement complet de l'immeuble. Le gérant est resté sourd aux attentes des habitants, à commencer par ceux du premier étage qui souffrent pourtant chaque nuit du clignotement des néons.
Le secteur le plus touché est celui de la rue du Temple, dans sa partie nord et la fameuse rue des Gravilliers, bien connue pour ses grossistes-importateurs de maroquinerie. Les signes encourageants viennent notamment de cette rue. Au-delà de l'hôtel à la mode, Jules & Jim, qui a remplacé l'immeuble "Pochat" au n° 11, on découvre aujourd'hui des locaux que les entrepôts de sacs ont abandonné et qui se préparent à accueillir de nouvelles enseignes, en respectant cette fois les normes imposées par le PSMV.
Bel ensemble façade-magasin qui ne manque pas de classe, 16 rue des Gravilliers (IIIe)
Ces normes ont été rassemblées dans un triptyque que l'association a édité il y a quelques années. On les retrouve dans les "liens utiles" du blog sous le titre "enseignes & devantures du Marais". L'une des conditions à respecter est d'inscrire la devanture dans l'architecture de l'immeuble quand ce dernier est de qualité. C'est ce qu'on constate au-dessus en observant que les vitrines s'inscrivent sous le linteau et autour des piles de la façace. Ce serait indispensable a fortiori s'il s'agissait de formes cintrées.
Il y a plein de bonnes surprises aussi dans la rue Pastourelle qui la prolonge et conduit à la Poste : c'est un lieu discret qui ne manque pas de charme cependant, en dépit de l'immeuble stalinien qui borde sa rive impaire, ancienne propriété de France Telecom. Nous y avons remarqué deux magasins au moins, dignes des annales de la revitalisation du quartier.
Façade et devanture du 30. Portail cintré, grandes fenêtres avec garde-corps au premier étage, local à gauche dont l'entrée se caractérise par un beau linteau et deux piliers en bois bruts. Un regret : le magasin de droite avec son rideau métallique et son coffrage inesthétique. Il a lui aussi vocation à se transformer.
Magasin d'or au 42, qui se distingue pas une porte d'immeuble simple mais ouvragée, une devanture inscrite dans l'architecture en pierres apparentes et une enseigne parallèle à la fois discrète et raffinée, bien en phase avec l'objet du commerce.
Gérard Simonet
IMPORTANT : Rejoignez l'association ! Notre force est dans le nombre. Pour devenir membre, cliquez ICI et complétez le bulletin d'adhésion.
On peut aussi se retrouver et partager sur Facebook !