Touristes avec leurs valises à roulettes qui s'acheminent vers leur location occasionnelle (Photo VlM)
Les chiffres viennent de tomber quant à l’influence de l’attrait touristique de Paris sur la hausse du prix de l’immobilier depuis 20 ans.
A partir des statistiques de l’INSEE, l’agence Data Publica, un éditeur de données, montre que 193 000 logements dans Paris intramuros sont soit des résidences secondaires, soit vacants, soit des logements occasionnels. Cela représente pas moins de 14% (1 sur 7) de l’ensemble des logements ! Encore s’agit-il d’une moyenne car si l’on détaille ces données alors nous découvrons que le Paris historique est davantage touché puisque le pourcentage monte à 30% pour le IVe et à 26% pour le IIIe.
L’explosion des locations de courte durée que "Vivre le Marais !" a dénoncé à plusieurs reprises (tout récemment le 13 mars 2012) est la parfaite illustration de ce phénomène alors que nombre de personnes ont des difficultés pour se loger dans le centre de Paris où un appartement sur 5 n’est pas une résidence principale. Certains médias avancent même le terme d’explosion à ce sujet. Pourtant la loi Duflot est restée timide sur ce plan puisque la seule disposition nouvelle pour les propriétaires bailleurs est d’être autorisés par le syndicat des copropriétaires à demander à la mairie le changement de destination du bien, du statut "d'habitation" à celui de "commercial".
On sait par ailleurs, en ce qui concerne Paris, que l'Hôtel de Ville est farouchement opposé à ce type de transformation et n'accorde le changement que si le bailleur offre en compensation des surfaces équivalentes ou supérieures en location longue durée. Cette condition n'est pas aisée à satisfaire en général. De plus, il faut savoir que si cette disposition n'est pas respectée, le bailleur encourt une amende de 25.000 €.
A ce stade, il apparait assez clairement que le problème n'est plus dans l'absence de règles mais dans la capacité des mairies à assurer le contrôle et la verbalisation et, pour les propriétaires mécontents, à oser se plaindre et à porter s'il le faut les affaires devant la justice ou simplement d'informer les mairies quand l'infraction est de leur ressort.
Data Publica pose la question de la régulation du marché pour éviter que le centre de Paris ne devienne un immense ensemble de résidences hôtelières. La ville de New York est souvent citée comme exemple, des taxes limitent les acquisitions de logements par les étrangers si ce ne sont pas des résidences principales. Un exemple à méditer. Plus simplement, et avec moins de risque que le principe de réciprocité nous pénalise, il suffirait d'augmenter de façon sensible les taxes locales (taxe d'habitation et taxe foncière) applicables aux résidences secondaires.
Dominique Feutry
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