Un de nos fidéles lecteurs et membre actif de l'association, François Riche, qui s'est déjà exprimé à propos des "renards" de la rue Rambuteau, a découvert sur le net une anecdote concernant la rue Michel Le Comte (IIIe) dont il a souhaité nous faire profiter. Comme de surcroit celle-ci a un lien avec le Général de Gaulle, cette histoire tombe opportunément en ces temps d'anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale et de la libération de Paris. Nous reproduisons in extenso le texte explicatif qui nous est parvenu.
La rue Michel Le Comte est à l'origine d'une expression typiquement parisienne : "Ça fait la rue Michel". Liée directement à une autre expression : "Ça fait le compte", d'où le lien, par un jeu de mots, avec la rue Michel-le-Comte.
D'une manière plus explicite, faire la rue Michel veut dire : "c'est bon", "ça suffit", "ça va aller", "ça conviendra", cela fait mon affaire, "ça va le faire".
Le Général de Gaulle a déjà utilisé cette expression en public, selon Alain Peyrefitte (C'était de Gaulle, Tome I) : « Je prendrai l'opinion à témoin que j'avais raison. Bien sûr, je ne le dirai pas comme ça. Mais avec bonhomie, je tirerai les leçons de ces quarante jours d'éructations à mon égard, dont il ne reste maintenant plus rien que le ridicule de tous ceux qui s'y sont livrés, en Angleterre, en Amérique, chez nos partenaires européens et naturellement en France. « Au bout d'un mois, la force multilatérale américaine, personne n'y croit plus ; ça fait la rue Michel. L'entrée de l'Angleterre dans le Marché commun, ça fait la rue Michel ».
M. Peyrefitte remarque que le général de Gaulle semble employer l'expression à contresens pour dire «Ça fait chou blanc», et surtout pour la connotation d'une expression populaire (« avec bonhomie »).
Braucoup d'entre nous découvriront cette origine bien méconnue d'une expression en lien avec la rue Michel Le Comte...