Marais-Quatre nous communique : intervention du Maire au conseil d'arrondissement du 29 septembre 2014 à propos de la fermeture de la librairie Agora
"Le week-end dernier, nous avons appris avec consternation la fermeture brutale de la librairie Agora, située au 19 rue des Archives. Cette fermeture sèche et rapide suscite à juste titre l’émoi, tant cette librairie était connue et appréciée des habitants du Marais et au-delà.
En tant que Maire du 4e arrondissement, il m’est impossible d’empêcher ce type de ventes dans la mesure où elles concernent des locaux privés, qui n’appartiennent pas à la Ville de Paris. Les propriétaires privés n’ayant aucune obligation de prévenir les instances publiques d’une mise en vente, la Mairie très souvent prévenue au dernier moment, alors que la vente est déjà signée, ne peut imposer de repreneur au propriétaire.
Aussi, nous n’avons que très peu de marge de manoeuvre, lorsque la loi du marché et les aspirations individuelles tendent à favoriser la vente de fonds au plus offrant. La qualité n’entrant bien entendu pas en compte dans les critères des acquisitions.
Toutefois, il arrive que le bouche-à-oreille ou que l’alerte sonnée par les commerçants soient un bon relai permettant de reprendre la situation en main, comme ce fut le cas en 2013, lors de la fermeture de la librairie Mona Lisait. Alerté par les habitants et les commerçants, j’avais convaincu Le Merle Moqueur de reprendre le bail, afin de permettre aux habitants du Marais de ne pas perdre le précieux contenu de l’ancienne enseigne.
La Mairie peut en revanche agir là où elle est compétente c'est-à-dire sur l’espace public. C’est pourquoi, une fois informé de la vente d’Agora, j’ai très rapidement organisé une rencontre, rue des Archives, avec le Directeur Général de la société Médiakiosk, qui gère les implantations de kiosques de presse à Paris, les Services de la Ville et le Cabinet d’Olivia Polski, Adjointe à la Maire de Paris chargée du commerce.
Ensemble, nous avons identifié deux emplacements susceptibles d’accueillir des kiosques de presse, afin qu’une activité de ce type demeure autour de l’ancienne librairie : l’un devant le 16 rue des Archives, l’autre à l’angle de la rue des Archives et de la rue des Blancs Manteaux.
J’ai, dans la foulée, écrit personnellement à la Maire de Paris pour lui signifier mon intention d’obtenir très rapidement l’installation d’un voire de deux kiosques si possible. Je souhaite utiliser tous les moyens qui sont en ma possession pour obtenir ces kiosques.
En parallèle, et de manière plus générale, j’ai demandé à ce que le 4e arrondissement intègre le prochain programme Vital Quartier. Ce programme est mené par la SEMAEST, Société d’économie mixte qui appartient à la Ville de Paris qui intervient pour protéger et développer le commerce de proximité dans des zones déficitaires. D’ici là, j’ai obtenu de la SEMAEST qu’elle puisse intervenir dès aujourd’hui sur certains commerces ciblés et menacés. Je pense notamment à la Ville de Rodez (*) et la librairie de la rue Pavée que je souhaite absolument protéger."
(*) Il n'est pas fait allusion ici à la ville de Rodez dans l'Aveyron, à l'instar de Bertrand Delanoë qui en avait fait l'archétype de l'ennui, mais d'un magasin au 22 rue Vieille du Temple, "A la Ville de Rodez" spécialisé dans la charcuterie et autres produits fins du Rouergue (NDLR)