Hôtels XVIIe de la place des Vosges (IIIe et IVe). Peut-on les imaginer avec des façades transformées ? (Photo VlM)
Dans un communiqué de presse du 4 novembre dernier, l'Association des Architectes du Patrimoine (AAP), l'Association Nationale des Architectes des Bâtiments de France (ANABF) et les Associations Nationales du G8 on publié un communiqué de presse mettant en garde sur les dangers du projet de loi sur la transition énergétique concernant le patrimoine.
En effet, dans son article 3, le projet de loi pévoit que l'on ne puisse "s'opposer à la mise en oeuvre d'une isolation en saillie des façades et par surélévation des toitures des constructions existantes."
Pour les spécialistes, tout en reconnissant que l'amélioration de la performance énergétique des immeubles est souhaitable, ce point de le loi est néfaste pour notre patrimoine car, disent-ils, "l'emballage" d'un bâtiment ancien (c'est-à-dire le nouvel aspect des façades modifiées pour permettre de meilleures performances énergétiques des immeubles) revient à gommer leurs spécificités architecturales qui sont pourtant les témoins de notre histoire et des styles propres à chaque époque.
Aussi, que les sites soient des monuments historiques, qu'ils soient protégés, inscrits ou classés, personne ne pourra plus s'opposer à "l'emballage" des bâtiments avec les conséquences visuelles que l'on imagine au sein même de structures qui n'auront pas été emballées par exemple.
Les signataires du communiqué, ce qui tombe sous le sens, demandent que les dérogations actuellement prévues par le code de l'urbanisme soient reprises et que tout projet d'isolation, "d'emballage" de tels bâtiments soit précédé d'une étude par des professionnels et soumis à l'avis conforme des services compétents en matière d'architecture du Ministère de la Culture.
Notre patrimoine est précieux, il est une des grandes fiertés de la France et un atout maitre dans la compétition internationale, ne le gâchons pas. Nous qui, dans le Marais, cotoyons chaque jour des monuments historiques, ne pouvons qu'être d'accord avec cet appel des associations de spécialistes.
Dominique Feutry