Un enchainement de déclarations, et pas de n'importe qui puisqu'il s'agit du Président de la République et de la Maire de Paris, vient d'allumer la mêche à un sacré brûlot : les jeux olympiques à Paris en 2024.
Le "Huffington Post" s'en fait l'écho (lire l'article) avec assez de pertinence pour que nous n'éprouvions pas le besoin de le paraphraser sur le fond ou sur la forme. Le fait que Anne Hidago réponde du tac au tac à François Hollande qui a pris un risque de plus face aux citoyens, en dit assez long sur le désir de la Maire de Paris de garder le contrôle sur les destinées de sa ville. Dont acte.
Ces destinées justement parlons-en à la lumière du présent. Paris est endettée, Paris est saturée. Par une densité d'habitants qui avec 24.000 habitants au kilomètre carré est la plus élevée d'Europe, par un nombre croissant de visiteurs (35 Millions par an) qui font de Paris la première destination touristique du monde. Par des transports en commun qui sont excellents mais qui n'en peuvent mais, car en dépit de leur nombre et de leur productivité ils saturent à longueur de journée. Par une circulation automobile, alimentée par des véhicules venant de la petite et de la grande couronne, qui provoque des thromboses quotidiennes et place la ville, de plus en plus souvent, sous un dôme de pollution aux oxydes d'azote et aux particules fines qui angoisse une population qui craint pour sa santé. Sans compter les manifestations qui sont quasi quotidiennes.
Nous le disons sans relache : Paris étouffe, Paris explose. La solution est dans le "Grand Paris", cette "métropole" qui en principe fera ses premiers pas dès 2015 et devrait permettre de déconcentrer. Si on veut des jeux olympiques chez nous en 2024 cessons de considérer qu'il n'y a que Paris en France. Il y a sa périphérie et Il y a aussi de grandes métropoles en province qui sont loin de la saturation et qui au contraire de Paris pourraient mettre à profit l'évènement pour optimiser leur développement.
Anne Hidalgo s'est exprimée avec à-propos et sagesse. Elle a mis ses conditions : éthique et transparence, un modèle économique viable (allusion au désastre économique des JO d'Athènes), et respect absolu de l'environnement. Nous ajoutons, mais c'est sous-jacent à ses propos, nous semble-t-il : "à la condition que les parisiens, qui m'ont élue, le veuillent !"
Gérard Simonet