Interpellation d'un cycliste (Photo Le Monde)
Le Conseil National de la Sécurité Routière (CNSR) qui s’est réuni lundi dernier recommande « d'étendre aux agglomérations le principe d'amendes minorées adaptées aux cyclistes » en se fondant sur un dispositif qui a été expérimenté à Strasbourg qui a abaissé le nombre d’accidents de bicyclettes de 37% sur un an.
Ainsi il ne sera plus possible de passer un stop ou un feu rouge en bicyclette, sans risquer un PV au même titre que les automobilistes ou les cyclomotoristes. Le code de la route est le même pour tous. Le Conseil rappelle en effet que147 cyclistes ont été tués, la mortalité suite à des accidents de bicyclette est en hausse de 6 % cette année, Il est aussi réclamé par les spécialistes et surtout les membres du CNSR que soit mise en œuvre au titre de la prévention une campagne de sensibilisation sur le respect des règles de conduite.
Notons que la Préfecture de Police de Paris a mené fin septembre une opération de sensibilisation pour informer les cyclistes des dangers de la route. 2013 avait vu 679 accidentés cyclistes et un tué. Les 7 premiers mois de 2014 totalisent déjà 450 blessés soit 800 probables en année pleine !
Une infraction au Code de la route commise avec un vélo n’a aucun effet sur le retrait de points sur le permis. Mais un cycliste peut être verbalisé de 11 € pour une infraction de 1ère classe et de 22 à 35 € pour une contravention de 2 ème classe. Ces montants devenant 90 à 135 € pour une infraction de 4 ème classe et être majorés si le « verbalisé » ne s’exécute pas pour payer dans un délai de 45 jours.
Eclairage intéressant, une étude d’ OpinionWay / MMA sur un échantillon de plus de 2 100 cyclistes révèle que 60 % d’entre eux se sentent plus en danger à vélo qu'à pied ou en voiture et 46 % disent avoir déjà eu au moins un accident. Parallèlement ces cyclistes avouent à 88 % avoir commis une infraction. 71 % ne cachent pas avoir circulé sur les trottoirs, 42 % avoir grillé les feux rouges et 49 % avoir emprunté des sens interdits.
N’est-ce pas le sentiment d’immunité et un certain égoïsme ambiant qui expliqueraient ce phénomène ? Il n’empêche que si davantage de contraventions sont dressées et si les forces de police en ont les moyens alors peut-être aurons-nous une circulation plus respectueuse de la part de certains cyclistes qui sans scrupule roulent où bon leur chante. Une façon de réconcilier les piétons et les cyclistes qui estiment alors que s’y ajoute la question des motos (voir notre article du 4 décembre 2014), que l’espace réservé aux marcheurs a souvent été amputé au profit des adeptes du vélo.
Dominique Feutry