Le Carreau du Temple, 2 rue Perrée (IIIe), son bar "Le Jules" et l'emplacement de sa terrasse controversée (Photo VlM)
A la suite d’un appel à candidatures auquel ont répondu 75 personnes et de la sélection par un jury composé de représentants de la Ville et du Conseil d'administration de la SPL (Société Publique Locale) Carreau du Temple, Pierre Aidenbaum, président de cette dernière, va proposer au prochain conseil d’administration de nommer deux codirectrices Sandrina Martins et Lucie Marinier à la tête de l’établissement. Elles remplaceront Thierry Herzog qui assurait l'intérim depuis le départ de l'ancien directeur Jean-Luc Baillet qui a été récemment débouté de ses demandes par le tribunal à la suite de son licenciement (voir notre article du 28 juin 2014).
Sandrina Martins et Lucie Marinier ( Photo DR et LP/Philippe Baverel.)
Toutes deux nous dit-on sont des spécialistes de la production artistique, de projets culturels et de la gestion. Sandrina Martins arrive de Marseille où elle a été directrice de projets à Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture, pendant quatre ans. Quant à Lucie Marinier elle était secrétaire générale du Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris après avoir été chargée de mission culture auprès de l'ancien Maire de la capitale.
Le commentaire accompagnant leur nomination est ainsi libellé "... Leur vision d’un lieu laboratoire de la ville de demain, de rencontres et de découvertes, d’innovations pluridisciplinaires, en lien avec les associations et les habitants du quartier, a parfaitement répondu aux préoccupations de la Ville de Paris et aux caractéristiques du Carreau du Temple".
Nous restons dubitatifs sur ce communiqué. Le vrai problème aujourd'hui n'étant pas uniquement d'équilibrer le budget de l'institution (qui va d’ailleurs devoir avec cette décision rémunérer deux têtes au lieu d'une) mais de pouvoir y parvenir avec le moins de désagrément possible pour les habitants du quartier et sur ce plan il y a loin de la coupe aux lèvres...
Nous espérons que cet objectif figurera en bonne place dans la fiche de fonction des intéressées à qui nous souhaitons pleine réussite dans leur nouveau challenge.
Dominique Feutry
Le Maire du IIIe arrondissement, Pierre Aidenbaum, nous a demandé, en date du 16 mars, de publier le texte suivant:
"Sur votre article publié le 13/03 sur la nomination des deux directrices pour le CDT : une fois de plus, Monsieur Feutry, vous vous appuyez sur des approximations et des jugements de valeur plutôt que de mener la mission d'information à laquelle vous prétendez : contrairement à ce que vous indiquez, Monsieur Jean Luc Baillet n’a pas été licencié mais révoqué par le conseil d’administration de la SPL du CDT . Dans son jugement rendu le 20/02/2015, le tribunal du commerce a débouté entièrement Jean Luc Baillet de l’intégralité de ses demandes et l’a condamné à payer 3000 € d’article 700 au Carreau du Temple et aux dépens.
D’autre part, vos opinions sur la nouvelle Direction du CDT - qui vous laisse "dubitatif" d'après ce que je lis - me semblent plus relever d'une opinion que d'un fait. En l'occurrence, vous ne l'ignorez pas, la nouvelle direction satisfait pleinement tous les critères de bonne gestion et, dès la première année, le budget de la SPL a été parfaitement équilibré. Vos approximations et jugements de valeur gagneraient à être appuyés sur la réalité. A cet égard, je vous redis ma disponibilité totale pour répondre à vos interrogations et éclaircir certains points et dans ces conditions on gagnera en qualité des débats"
NDLR: "Licenciement" ou "révocation " peu importe, là n'est pas le débat. L’important est bien, en ces temps de restrictions budgétaires, d'assurer l’équilibre budgétaire de l'institution sur le moyen et le long terme. Il est d'ailleurs difficile de présager ce qu'il en sera avec le nouveau binôme annoncé. Alors qu'il n'est pas encore aux manettes, il est même hasardeux d'affirmer que "la nouvelle gestion satisfait pleinement tous les critères de bonne gestion".
Quant "aux opinions...qui semblent plus relever d'une opinion..."(?), nous ne nous résoudrons jamais à ne pas en émettre, bien au contraire, que ce soit à l'aune ou non des faits. En l'occurrence, il est peu probable que les riverains s'agitent pour le plaisir, sinon notre association ne serait pas autant sollicitée. Cela montre bien qu'il y a un problème et qu'il ne pourra pas être indéfiniment ignoré. Nous n'avons jamais vu des personnes s'agiter pour le plaisir, sinon sur des pistes de danse. Le sujet est sérieux, il ne doit pas être banalisé, ni pris à la légère.