Nous avons souvent dénoncé le manque de toilettes publiques à Paris avec ses conséquences néfastes sur nos trottoirs (articles des 8 juillet 2013, 27 avril, 27 mai et 19 septembre 2014). Combien d’endroits sont en effet salis et imprégnés des cette odeur désagréable qui empeste sur des mètres à la ronde !
Voilà cependant que plusieurs grands quotidiens consacrent leurs colonnes à cette problématique. C'est donc que peu à peu on prend conscience de cette forme de pollution qui s'étend de plus en plus. Il est vrai que Paris compte 374 sanisettes pour une surface de 105 km2 et sur laquelle vivent 2,2 millions d’habitants plus le flot permanent et élevé de touristes. Un livre écrit par Cécile Briand intitulé « Où faire pipi à Paris ? » rappelle qu'en 1914, Paris comptait 4 000 places d'urinoirs et 112 pavillons de dames ».
L’article du Figaro daté du 2 mars fait référence à cet ouvrage de Cécile Briand qui recense aussi les lieux autres que les sanisettes où il est possible de se soulager gratuitement, les hôpitaux, les parkings, les gares ... et les cafés. Mais leur nombre diminuerait, comme dans toute la France, selon les statistiques de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris.
Dame pipi dans le métro en 1951 (Photo Willy Ronis)
Jean-Pierre Robin le journaliste qui a approfondi le sujet mentionne que dans certains pays, comme le Japon, il y a des toilettes accessibles et gratuites dans la plupart des commerces. Seulement voilà conclue-t-il, pour faire comme ces pays, il faudrait demander au privé d’assurer gratuitement un service public qui n'est pas dans les habitudes françaises. Il cite une ordonnance de Louis XV, jamais abolie, qui oblige chaque immeuble résidentiel de prévoir des latrines en rez de chaussée accessible aux passants !
Or conclut-il, il faudrait obliger les grand magasins comme la RATP à mettre des toilettes à la disposition du public...tout un programme qui demande une volonté politique qui fait défaut, à l'aune des nuisances nocturnes quotidiennes provoquées par des fêtards alcoolisés dont nombre urinent sur la voie publique.