Rue Pastourelle (IIIe) le long de la poste. Un espace "pacifié" (Photo VlM)
Il y a cinq ans seulement, c'est avec répugnance qu'on empruntait cette portion de la rue. Les murs tagués de l'immeuble de la poste, leur saleté, les épanchements d'urine d'animaux à quatre (et à deux) pattes faisaient frémir. Le décrochement au fond débouchait sur une impasse car les arcades qui suivaient sous l'immeuble d'angle avec la rue du Temple servaient de logement de fortune à une foule de gens qui en étaient dépourvus (de logement tout autant que de fortune) et y vivaient dans des conditions d'hygiène et de salubrité déplorables.
Les bâtiments qui abritent la poste ont été ravalés. Ils restent staliniens dans le style mais le fait qu'ils soient propres aujourd'hui crée dorénavant une ambiance générale qui incite à l'effort de chacun pour l'amélioration du cadre de vie et de travail.
L'immeuble 18ème siècle aux arcades a été réhabilité. Propriété de France Telecom-Orange, il a été cédé à un promoteur qui en a fait des logements de bon standing. Le Maire Pierre Aidenbaum obtint à cette occasion qu'une part de la surface soit réservée à des logements sociaux haut de gamme. Les arcades ont été fermées. Elles ont laissé la place à des locaux commerciaux élégants. L'esthétique du quartier y a beaucoup gagné.
Par contrecoup, la rive paire de la rue s'est métamorphosée. Il faut s'y arrêter et lever les yeux pour découvrir le charme de ses immeubles dépareillés et la variété des activités commerciales qui s'y exercent en rez-de-chaussée.On voit ici à quel point l'incohérence peut s'avérer harmonieuse et le désordre créatif.
Ici au n° 22, un immeuble séduisant en dépit de son étroitesse, enchâssé dans deux autres immeubles de taille et de style différents. En bas, le "Comptoir Horloger du Marais" (Photo VlM)
On trouve successivement un parfumeur, l’État Libre d'Orange à l'angle de la rue des Archives, puis un bar-restaurant, "Le 16", un artisan en métaux pour la bijouterie, Clémentine SNBP, au 32 et au 34 un artiste en objets de terre cuite (Terra Cotta) et un encadreur, un atelier de dorure et un marchand de vins.
A gauche l'atelier de dorure-argenture-placage "l'électrolyse du Marais" au 40, et à droite le marchand de vins "Soif d'Ailleurs" au 36. (Photos VlM)
Le prix de l'originalité va au voisin de "L'union Européenne de l'Or :"Que du Bluff !" qui propose des "tableaux de vos animaux de compagnie par un peintre de talent"
On ne peut pas ici les citer tous mais tous sont intéressants. On va finir la courte promenade avec le bar qui fait l'angle avec la rue du Temple, "Le Roi de Pique". Rénové récemment lui aussi, il jouxte un autre local inoccupé pour le moment qui affiche une décoration du genre "street-art" qui pour une fois est suffisamment inspirée pour s'intégrer dans son environnement.
On le voit, rue Pastourelle aujourd'hui, la mono activité ne sévit pas !
Gérard Simonet