L'assistance lors de la présentation sur le Grand Paris à la Mairie du IIIe arrondissement (Photo VlM)
Dommage qu'il n'y ait eu qu’une soixantaine de participants à la réunion organisée à la mairie du IIIe à le demande de la Maire de Paris afin de faire connaitre les grandes lignes du futur Grand Paris préalablement à des réunions de concertation et des ateliers auxquels pourront partiociper les parisiens.
Après une courte introduction, Pierre Aidenbaum, assisté de Christine Frey, élue qui est aussi conseillère régionale, a donné la parole à Didier Bertrand directeur de la mission métropole du Grand Paris à Héléne Chartier, chargée de mission. Tous deux ont dressé le "portrait" de la future métropole.
Que retenir de cet exposé détaillé ?
La métropole est un « vieux » sujet puisque les premières prémisses remontent à 1934 avec le plan Prost, un des premiers plans officiels d’aménagement au monde. Ensuite ont été créés les 8 départements d’Ile France, les villes nouvelles et ce n’est qu’en 2001 qu’a débuté une coopération entre les maires concernés sous l’égide d’une instance de dialogue informelle, la Conférence Métropolitaine. En 2007/2008, l’Etat se saisit du dossier avec la création d’un secrétariat d’État dédié et une équipe d’architectes est mandatée pour réfléchir au projet du Grand Paris. Parallèlement les élus créent le Syndicat d’Etudes Paris Métropole. Après quelques aléas et les changements politiques c’est le législateur qui intervient et dès le 1er janvier 2016, Paris Métropole, une nouvelle instance politique, verra officiellement le jour.
Que recouvre Paris Métropole ?
La future métropole qui regroupera les Hauts de Seine , la Seine Saint-Denis, le Val de Marne et Paris s'insère comme intercommunalité au sein de la Région Ile de France. Elle englobera 124 communes sur les 1200 d’Ile de France, sur une étendue de 762 km2 (7 fois la superficie de Paris) où vivent 6,7 millions d’habitants (dont un tiers à Paris). Tous les départements de la Région n’intégreront donc pas cette nouvelle structure et les grandes communes limitrophes qui aujourd’hui ne font pas partie du périmètre (Roissy, Orly, Argenteuil…) ont une option pour l’intégrer. Les compétences de cette instance porteront sur toutes les questions relatives aux transports (avec la création d’une nouvelle intercommunalité qui est le chantier prioritaire), au logement et à l’aménagement du territoire, à l’environnement et au développement économique. En 2016 seront lancés les projets stratégiques touchant ces sujets. En 2018, ces projets devraient être adoptés, les transferts de compétence réalisés et en 2020 il sera procédé à l’élection des membres.
Quelles conséquences attendre ?
Plusieurs instances sont en effet prévues, le Conseil de la Métropole formé de 337 élus (dont 90 pour Paris), nombre non encore définitif (sachant que la région Ile de France compte 200 élus) et les Conseils des Territoires. En effet la Métropole sera découpée en Territoires d’au moins 300 O000 habitants, qui seront les instances intermédiaires entre la Métropole et les Conseils Municipaux. Les Territoires auront comme compétences les opérations d’équipement de proximité, l’aménagement local, le PLU, la collecte des déchets, l’eau, l’assainissement, la voirie, le stationnement et l’action sociale. Par ailleurs une instance consultative, le Conseil de Développement,regroupant des partenaires sociaux, culturels et économiques, sera créé afin de faire des propositions au Conseil de la Métropole. Il convient de noter que pour la Grande Couronne (qui est hors de la Métropole), les intercommunalités qui ne forment pas au moins 200 000 habitants devront se regrouper jusqu’à atteindre au moins cette taille.
Il a été dit clairement que le budget évalué à 4,1 milliards € serait assuré par la fiscalité et les dotations de l’État, sans augmentation ni création d’un nouvel impôt pour les particuliers.
Bien sûr la montée en puissance de cette réforme sera lente et longue car les modifications que la création de la Métropole entraîne seront lourdes et profondes mais, comme l’ont dit les intervenants, la Métropole parlera d’une seule voix, traitera les dossiers pour le compte de toutes les communes et structures qui la formeront, ce qui ne peut que donner du poids face aux agglomérations étrangères qui sont depuis longtemps en ordre de bataille, notamment en matière d’attractivité économique. La nouvelle métropole va devenir après son rodage un sérieux concurrent.
Il faut espérer cependant que cette évolution respecte l’un de ces buts affichés, à savoir qu’elle soit source d’économies et non de hausses des dépenses. Seul l’avenir y répondra.
Dominique Feutry