Agents de la Mairie de Paris chargés d'informer le public sur la "journée sans voiture" (Photo VlM)
Tout véhicule à moteur était interdit ce 27 septembre 2015 dans Paris. Pas seulement les voitures mais aussi les motos dont on sait qu'elles sont aussi polluantes et affreusement bruyantes et dangereuses.
Nous sommes d'accord avec la Maire de Paris Anne Hidalgo quand elle dit que c'est un signe donné en faveur de la lutte pour l'amélioration de la qualité de l'air. Un signe, car l'impact de cette journée isolée sur les indices de qualité de l'air est évidemment négligeable. Mais la société a besoin de "signes", comme elle besoin de repères pour guider sa conduite.
Voici deux photos qui illustrent le calme qui régnait en fin de matinée dans le IVe, au voisinage de l'Hôtel de Ville.
Rue de Rivoli (IVe), dimanche 27 septembre 2015 (Photo VlM)
Rue des Archives (IVe), dimanche 27 septembre 2015 (Photo VlM)
Sur le fond, que doit-on en conclure ?
D'abord, éviter les extrêmes. Ces rues désertes ne sont pas un idéal pour une ville comme Paris. Nous avons toujours soutenu qu'il fallait réduire la circulation des véhicules à moteurs, en commençant par le centre historique, autant pour améliorer la qualité de l'air que pour faire bénéficier la population d'un cadre de vie plus favorable, mais il faut éviter cependant de le piétonniser.
La vue de foules qui se bousculent dans des voies qui leur sont exclusivement réservées a toutes les raisons de nous inquiéter.
Christophe Najdovski, chargé de la Voirie auprès de la Maire de Paris, publie cette photo sur Facebook comme un trophée. Elle n'a rien pourtant pour nous faire rêver....Veut-il nous faire tomber de Charybde en Scylla ?
Dans le brouhaha de cette initiative d'Anne Hidalgo, il n'est pas simple de se forger une opinion éclairée. Pour ce qui nous concerne, au nom de notre objectivité qui n'a pas de raison de se démentir aujourd’hui, nous disons que le "signal" est bon, que l'image donnée d'un Paris "libéré" du flot de véhicules à moteurs est réjouissante MAIS que les débordements de foule et les comportements grégaires ne correspondent ni à la vocation de notre ville-capitale ni aux attentes des parisiens.
Que faut-il alors pour Paris ?
Nous rappelons notre "programme", en insistant sur sa cohérence : (1) désengorger Paris en facilitant le déplacement d'activités économiques et figer la densité d'habitants à Paris au profit des constituants du "Grand Paris". Veiller au rapprochement des emplois et de l'habitat pour réduire les besoins de transports ; (2) mettre sur un même plan voitures et deux-roues motorisés pour maitriser la progression anarchique des motos et scooters. Ceci implique l'application du contrôle technique et la tarification du stationnement sur les trottoirs, mesures éternellement différées sous la pression du lobby des "Motards en Colère" (qui ne décolèrent de toute façon jamais car c'est leur état statutaire !) (3) réduire progressivement la présence du diésel en commençant par les véhicules les plus anciens et enfin (4) cesser de mettre tous les projecteurs sur Paris en oubliant sa banlieue (JO de 2018 et 2024, Expo Universelle de 2025, Roland Garros, tours monumentales Triangle et autres ...)
Aucune de ces mesures n'est mise en œuvre par la municipalité en place. A croire qu'elles sont insensées. Nous vous laissons juges sachant que des élections approchent...
Gérard Simonet