La ville de Boston a gagné : elle s'est sagement désistée de sa candidature aux Jeux Olympiques de 2024 !
Dans un article intitulé « Euro, JO, Expo universelle: la très ruineuse course des villes aux grands événements », Le Monde daté du 15 septembre commente à sa manière le lancement officiel de la compétition qui aboutira à la désignation de la ville gagnante pour organiser les Jeux de 2024. Alors que Boston et Toronto ont retiré leur candidature, le journal cite les exemples de Los Angeles, Barcelone, Pékin et Londres pour pointer du doigt les dépassements considérables constatés in fine par rapport aux budgets prévisionnels estimés à l’origine. Sotchi détenant la palme avec un coût initial multiplié par près de 5 à l’arrivée !
Comme nous l’avons déjà expliqué dans plusieurs articles de notre blog (7 novembre 2014, 13 et 23 février 2015, 28 juillet 2015), une ville comme Paris ne peut se permettre d’accueillir de grands événements compte tenu de sa configuration, la concentration de ses habitations, la densité déjà très élevée des touristes en temps ordinaire et des nuisances multiples que l’afflux de visiteurs va engendrer. Quant aux infrastructures, aux rénovations et aux équipements qui auront été réalisés, leur utilisation post jeux n’est pas évidente. Certains prétendent que réalisés pour l’essentiel en banlieue, ces investissements vont obliger les plus modestes à devoir se déplacer plus loin encore en périphérie de la capitale.
Le Marais de son côté a-t-il intérêt à ce que de telles grandes manifestations soient organisées ? Nous répondons « non », car sa sur fréquentation va empirer et les retombées économiques annoncées souvent sur des fondements insuffisamment étayés ne sont pas réellement prouvées. Des études « académiques » très fouillées fondées sur la mesure des retombées réelles pour les villes qui ont connu ces événements montrent en revanche que l’impact économique est très modeste quand il n’est pas négatif ! En regard, l’État, la Région et la Ville ont-ils les moyens de leurs ambitions et le contribuable déjà pas mal ponctionné ne va-t-il pas être mis à nouveau à contribution pour un bénéfice à démontrer, sinon tout relatif, nonobstant les coûts induits par les questions de sécurité, de pollution et bien d'autres ?
En d’autres termes, est-il alors raisonnable de vouloir organiser à Paris les JO, l’Exposition Universelle ou d’autres manifestations de même ampleur. Cela ne fait-il pas trop ?
Dans ces conditions, les opinions évoluant, nos élus ne devraient-ils pas prendre le pouls populaire et organiser en premier lieu un référendum, à l’image d’autres villes candidates aux JO ?