Bouquinistes du quai de l'Hôtel de Ville (IVe) (Photo VlM)
A pareille époque l'an passé s'est tenu le premier "festival des bouquinistes" de Paris, issu de la constatation que cette activité doit être mieux connue au moment où l'électronique livre une concurrence farouche au livre.
Avec le printemps qui s'installe, les coffres des bouquinistes s'ouvrent comme des fleurs pour offrir aux passants leurs collections et le commentaire avisé, haut en couleur quelques fois, de la personne qui tient le stand. Ces gens sont des libraires professionnels conscients de leur devoir d'assistance et de conseil. A ceux qui cherchent un ouvrage rare ils apportent leur compétence et leur aide dévouée.
Jusqu'en 2009-2010, l'état de leurs coffres était indigne eu égard à leur rôle social et à la place qu'ils tiennent dans le paysage et l'esthétique des bords de Seine. Horriblement tagués, comme le rappelle la photo, ils semblaient frappés de malédiction.
La Mairie du IVe nous disait alors qu'elle ne pouvait rien contre ce qu'elle considérait comme une fatalité, indifférente à ce que ces coffres soient la pâture de vandales en quête de témoignages de leur capacité à nuire. C'est donc à l'Hôtel de Ville que nous sommes allés frapper. De manière assez irrévérente, nous le regrettons aujourd'hui, à l'égard de l'Adjoint au Maire chargé de la propreté à Paris à l'époque.... Il s'agissait de François Dagnaud, élu en 2014 maire du XIXe.
Magnanime, il nous a reçus, nous nous sommes excusés pour nos propos peu amènes et nous avons plaidé la cause d'une remise en état de ces coffres et de leur entretien. Un accord a été passé par la mairie avec le syndicat des bouquinistes et depuis on constate que leur état ne souffre plus que quelques exceptions ici ou là, rapidement corrigées par le service de maintenance. Nous avons découvert à cette occasion, en François Dagnaud, un élu connaissant ses dossiers, simple dans ses rapports et efficace dans l'action.
Mao Péninou a pris la suite de François Dagnaud en 2014. Il dirige actuellement les services de la propreté et de l'eau à l'Hôtel de Ville. Nos récents entretiens montrent qu'il est attaché à préserver ce qui est désormais un acquis important pour le paysage des bords de Seine et la profession de bouquinistes. Et un motif pour les habitants de se réjouir d'avoir été entendus.
Gérard Simonet