Rive droite aménagée, interdite à la circulation automobile (Photo Mairie de Paris - Luxigon)
Le projet d'aménagement de la Rive droite a donné lieu à bien des débats. A quelques mois de la fermeture à la circulation de la voie sur berge le long de la Seine, les avis restent partagés quant aux conséquences sur le réduction de la pollution au dioxyde d'azote et des émissions de particules. Dans un article que nous avons publié le 6 mai 2015, nous citions à ce propos les chiffres avancés par la mairie qui annonçait que la fermeture à la circulation de la rive gauche aurait réduit ces émissions de 15%.
Néanmoins un point reste flou, celui de l'impact sur la circulation de la fermeture de cette seconde voie sur berge. A ce propos dans le même article de notre blog nous écrivions : "Bien sûr on nous annonce le lancement d’études de circulation (Préfecture de Police et services ad hoc de l’État). La dimension Métropole (Communes limitrophes, STIF, voies navigables..) sera prise en compte car les parisiens ne seront pas les seuls impactés par ces évolutions." ll est difficile de savoir en lisant cette phrase en effet quelle proportion du trafic habituel du bord de Seine va se reporter sur les voies proches et quelles seront les conséquences sur les temps de transports du fait certainement de davantage d’embouteillages (et de pollution) et sur les transports en commun par exemple ... en un mot sur la vie des parisiens et des franciliens ?
Cette problématique est pourtant cruciale et se présente avec davantage d'acuité depuis les événements de janvier et de novembre 2015. Ceux-ci ont montré combien le temps d'arrivée des forces de police et des secours était primordial dans de telles situations. Or un fort trafic dû à la réduction du nombre d'axes de circulation rendra plus difficile ces interventions dans les délais les plus courts possibles. Les enquêtes menées par les administrations concernées et des parlementaires qui se sont penchés sur le dossier ont montré que les secondes et le minutes gagnées permettaient de sauver des vies.
Des avis autorisés affirment que, dans le cas présent, la concentration de la circulation automobile accentuée par la fermeture de l'axe rive droite aura pour conséquence d'augmenter les délais d’intervention et non de les réduire. Et si jamais par exemple, il fallait accéder dans l'urgence à l'Hôtel de Ville, au BHV-Marais ou au Centre Beaubourg tout proches, qui regroupent personnels et visiteurs en nombre, les conditions sont loin d'être optimum malgré les recommandations données.
Densité de population ne fait pas dans ce cas bon ménage avec intensité du trafic automobile ...
La question des difficultés probables d’accès rapide aux policiers, aux pompiers et aux équipes de secours dans des lieux très fréquentés, au travers du prisme des derniers attentats, mérite donc d'être posée et doit être revue quitte à différer la décision d'aménagement arrêtée pour la Rive droite .
Dominique Feutry