Une fois de plus, l'association des "Motards en Colère" (ils sont statutairement en colère) affiche sa capacité de nuire. On voudrait les rassurer : il n'est point besoin de nous en faire régulièrement la démonstration, nous leur reconnaissons cette capacité.
La raison de leur nouvelle colère : le contrôle technique. Cette mesure s'applique depuis 1992 aux voitures de plus de deux ans. Elle a comme objectif la sécurité. Elle devait s'appliquer aux deux-roues motorisés (2RM) qui comptent pour 2% du trafic et 22 % des accidents de la route, mais les "Motards en colère" s'y sont toujours opposés et les pouvoirs publics ont cédé quand ils montraient les dents.
Le contrôle technique est d'autant plus nécessaire pour les 2RM qu'on voit bien le nombre de véhicules vétustes qui ne sont plus aux normes anti pollution ou ceux qui ont trafiqué leur pot d'échappement pour faire plus de bruit. Il est grand temps maintenant que leurs propriétaires reconnaissent qu'ils doivent être traités à égalité avec les autre modes de transport. C'est leur vie qui est en jeu, la qualité de vie des autres en milieu urbain et leur contribution à un air moins pollué.
La Maire de Paris est concernée par les manifestations spectaculaires auxquelles nous assistons mais en l'espèce c'est le gouvernement qui est en première ligne puisque la mesure est nationale. Il ne doit pas céder. L'argument du prix qui prendrait les propriétaires à la gorge fait sourire quand on sait la valeur des engins sur lesquels les motards manifestent. D'autant plus que contrairement aux voitures il ne s'agit pas ici d'un contrôle tous les deux ans mais d'un seul contrôle à la revente. Une disposition qui a l'avantage de mieux informer celui qui achète de ce qui l'attend !
En sur-réagissant à une mesure de bon sens, les motards qui n'ont pas toujours bonne presse mènent un combat qui dessert leur image.