Le carrefour emblématique, totalement souillé, des rues des Quatre Fils et Vieille du Temple (IIIe). C'est là où siège la direction de la propreté pour les quatre arrondissements du centre. Un comble ! (Photo VlM)
Nous sommes assaillis par les questions de nos adhérents au sujet de cette perception qu’ils ont et que nous avons du très mauvais entretien de la ville et de la saleté qui règne un peu partout. Un constat sans appel qui est accentué par les épanchements d’urine de plus en plus nombreux liés à la montée de l’alcoolisme et les inscriptions tags et salissures sauvages répandues sur tous types de supports (murs, trottoirs, vitrines, façades des bâtiments classés ou non, manteaux de cheminées, potelets, jardinières, mobilier urbain, câbles tendus entre immeubles, arbres, gouttières, armoires et boîtiers électriques, panneaux de signalisation, squares ...).
Un banc dégradé comme des dizaines d'autres, où on n'ose plus s'asseoir (PhotoVlM)
Tout y passe encouragés que sont les auteurs par l’inertie ambiante en la matière. Même certains commerces ayant pourtant pignon sur rue s’y mettent (voir nos articles sur MAC, groupe US Revlon, des 23 et 30 avril 2016), à l’image des marchands de tapis qui nous inondent de pancartes et affiches tous les week-ends alors que cela est interdit.
Panneau d'affichage maculé de tags sur le mur de l'école de la rue Chapon (IIIe) (Photo VlM)
Ce problème récurrent illustré par les nombreux articles que nous y avons consacré pourrait nous décourager si nous n’étions pas soucieux de l’aspect de notre quartier auquel mercantilisme et incivilités n’hésitent pas à s’attaquer sans une certaine bienveillance de l’administration et des détenteurs de l’autorité car nous sommes déjà au-delà du renoncement ou du manque de courage. En réalité voir rester ballants les bras de ceux qui devraient agir avec force volonté et force énergie pour éradiquer ces phénomènes qualifiés trop souvent de « société », nous donne la force de nous battre pour montrer que non, tout ne doit pas être permis, même au nom d’un angélisme qui n’a plus cours.
Il est plus que temps, deux ans après leur élection, que nos élus mettent en œuvre les engagements pris durant la campagne des municipales en matière de propreté et lancent enfin les mesures d’ampleur attendues par ceux qui, malheureux, constatent jour après jour l’état de saleté désolant dans lequel s’enfoncent nos deux arrondissements, état illustré par une recrudescence des rats.
Station Autolib juste en face de la mairie du IIIe, rue de Bretagne. La décoration se passe de commentaires (Photo VlM)
Faut-il en arriver à ce que les habitants excédés constituent eux-mêmes des brigades d’intervention afin de pallier les insuffisances notoires constatées chez ceux qui ont été mis aux manettes pour agir et non pour encourager le laisser-faire ? L'action récente et quasi humiliante de Japonais qui récuraient des rues de Paris risque de faire des émules.
Dominique Feutry