Le journal Le Monde vient de titrer un récent article par ces mots « Discothèques : gueules de bois en série » en expliquant que le secteur (NDLR : comme d’autres) connaissait des difficultés. Nous avons relevé au fil de l’article les phrases suivantes « Profits en berne, faillites en hausse : les entrepreneurs de la nuit n’ont guère le cœur à la fête. En particulier dans la capitale.», ou bien « une sélection naturelle est en train de s’opérer. »
Est-ce la faute aux attentats, sans doute mais la crise économique ne peut pas être évacuée, elle continue à toucher tous les secteurs, la lutte contre le tabac est mise aussi en avant …Pourtant le tonnage de mégots dans les rues et devant les établissements concernés ne semble pas baisser ? Il faut mentionner aussi l’existence de nouvelles implantations concurrentes sur des terrains et dans des locaux désaffectés de la SNCF plus « tendances » et plus en phase avec les attentes des jeunes.
Le fête à Barcelone. Une image qui reflète plus une réputation passée depuis que les habitants sont entrés en résistance contre les nuisances du tourisme festif.
L’article se termine sur le sous-titre « Inciter les jeunes européens à venir s’amuser à Paris » car en fait la « concurrence » est vive entre les villes européennes pour attirer les fêtards et il est indiqué clairement que Paris ne peut rivaliser avec « des endroits où on peut clairement monter le son sans gêner les riverains. Une nouvelle géographie dont Paris se retrouve un peu écarté ». Allusion est faite justement au rapport Fabius sur le développement du tourisme nocturne à Paris que nous avions sévèrement critiqué puisqu’il émanait en réalité de professionnels de la nuit qui ont tenu la plume et qui avaient tout intérêt à voir développer leurs affaires au détriment des riverains, aucunement consultés au demeurant. (voir nos articles des 28 septembre et 12 octobre 2015). Ce projet, aux dires des leurs promoteurs, est à l’arrêt depuis le départ du ministre des affaires étrangères.
Que faut-il penser de ces lignes du journal Le Monde ?
Si les temps sont durs, ils le sont pour tous, malgré les gesticulations et le lobbying faits au détriment des riverains négligés et marginalisés, le vent peut tourner en effet. L’action de nos associations insuffisamment entendues est rejointe par les faits.
Mais il y a des oubliés dans cette histoire, ce sont les jeunes qui s’adonnent à l’alcool ! Leurs habitudes changent et si ceux qui ont encouragé leurs penchants se trouvent aujourd’hui dépassés, l’alcoolisme demeure et empire même, à l’instar de la consommation de drogues, ce qui est dramatique et particulièrement coûteux pour la collectivité. Le sujet n’est de surcroit ni parisien ni français mais au moins européen. C’est pourquoi nous devons agir de concert avec nos voisins étrangers sans baisser la garde parce que des officines de nuit seraient en difficulté, ou des villes se trouveraient plus attirantes que Paris pour y passer la nuit … ?
La réunion publique du 31 mai organisée par le réseau « Vivre la Ville ! » que nous vous annonçons dans notre article du 4 mai 2016 avec les villes européennes soumises aux mêmes problématiques et difficultés fera le point sur toutes ces questions. Des solutions seront proposées afin que le jeunes comme les riverains ne soient plus lésés et laissés pour compte par une minorité agissant pour ses propres intérêts, soutenue par des pouvoirs publics trop souvent complaisants.
Dominique Feutry