Longue rangée de verres d'alcool en prévision d'un "Happy Hour"
Dans un rapport accablant publié le 13 juin 2016 intitulé "Les politiques de lutte contre les consommations nocives d'alcool ", la Cour des comptes relève un nombre très élevé de dysfonctionnements dans la lutte contre les consommations excessives d'alcool. Elle indique dans son communiqué de presse que "la coordination entre les acteurs publics est inaboutie".
En conclusion de son rapport, la Cour des comptes formule une série de propositions, censées améliorer quelque peu l'action publique.
- Adapter, à partir de programmes de recherche renforcés, les messages en direction des consommateurs à risque
- Développer la prévention et la communication vers les publics les plus fragiles
- Supprimer l'autorisation d'introduction et de consommation sur le lieu de travail
- Renforcer la formation initiale et continue à l'addictologie, développer l'implication des personnels de santé dans le repérage précoce des consommateurs à risque
- Relever la fiscalité sur les boissons alcoolisées pour diminuer les consommations à risque et préparer la mise en place d'un prix minimum
- Appliquer à tous les supports numériques les restrictions de publicité en faveur des boissons alcooliques
- Accroître la probabilité des contrôles et des sanctions immédiates en ayant recours à un seul appareil portatif homologué de mesure de l'alcoolémie contraventionnelle et délictuelle, en augmentant le montant des amendes forfaitaires et en appliquant un régime de contraventions immédiates jusqu'à une alcoolémie de 1,2 g par litre de sang.
Le rapport de la Cour des comptes prend appui sur le rapport Kopp qui avait été présenté et commenté lors de la réunion publique du 31 mai 2016 organisé par le réseau "Vivre le Ville Europe !" dont est membre "Vivre le Marais !" (voir notre article du 01 juin 2016). Il met notamment en cause :
- Une coordination inaboutie entre les acteurs et à ce titre l’insuffisance du pilotage interministériel, alors que le réseau "Vivre le Ville !" tente de faire le pont entre le ministère de l’intérieur et celui de la santé depuis septembre 2015
- Des subventions mal orientées, dénonçant que les fonds alloués à la lutte contre la délinquance n’aient pas bénéficié à la lutte contre les consommations nocives d’alcool.
Parmi les mesures proposées, nous retrouvons les principales lignes directrices du réseau "Vivre le Ville !" :
- Supprimer les « Happy Hours », et plus généralement agir par le prix, comme cela est pratiqué déjà pour la cigarette
- Rendre plus transparent le lobbying des alcooliers
- Rénover la législation sur les débits de boissons pour responsabiliser les exploitants par une meilleure formation et un meilleur contrôle des ouvertures d’établissements.