A gauche le kiosque à journaux typique de Paris, un de ses emblèmes ; à droite le nouveau kiosque (sans commentaires)
Malgré de nombreuses mises en garde (dont notre article du 23 mai 2016), une pétition qui a tout de même recueilli 40.000 signatures, la Maire de Paris persiste et signe en ayant fait voter par son Conseil le remplacement des kiosques à journaux «... Second Empire signés de l’architecte Gabriel Davioud, décédé en 1881. »
180 kiosques à journaux haussmanniens (sur 409 kiosques divers existants) vont donc disparaître avant la fin de l’année au profit des nouveaux kiosques signés du designer Matali Crasset qui ne font pas l’unanimité, loin s’en faut. Certains élus les auraient qualifiés de «photocopieuses" voire de "poubelles géantes". Il ne subsistera donc plus que 49 kiosques haussmanniens qui seront "adaptés et mis à la disposition de la ville"
Un adhèrent nous a écrit et avoue que l’enlèvement de ces kiosques est une perte de repère et de s’interroger sur les nouvelles lubies de la Maire pour changer ce qui fait le charme de Paris ou tout le moins ce qu’il va en rester en s’attaquant peut-être aux fontaines Wallace, aux colonnes Morris et pourquoi pas aux stations de métro conçues par Guimard. Si Paris ne lui plait pas ainsi, autant tout changer, en faire une capitale banalisée, sans âme et lisse.
Notre analyse ne serait pas complète si nous ne révélions pas ce que le commanditaire des nouveaux kiosques, Mediakiosk, a annoncé, c’est-à-dire le coût de ce remplacement, un investissement de 51,4 millions d’euros ! Peut-être qu’à long terme terme les 4.000 faces publicitaires de ce nouveau mobilier permettront d’amortir une telle dépense.
« Il faut être fier d'avoir hérité de tout ce que le passé avait de meilleur et de plus noble. Il ne faut pas souiller son patrimoine en multipliant les erreurs passées. " (Mahatma Gandhi)
Dominique Feutry