De droite à gauche, Matthieu Clouzeau, Directeur de la DPSP, Laurent Jeannin-Naltet, Gérard Simonet, Gilles Pourbaix, Anne Penneau, Jean-François Revah (Vivre Paris !). A la prise de vue Stéphane Devienne, (Photo VlM)
Cette Direction de la Mairie de Paris, que dirige le Commissaire Divisionnaire Matthieu Clouzeau, nous a reçus le 25 octobre en compagnie de Stéphane Devienne en charge du Bureau de régulation de l'espace public. Elle préfigure ce que sera la "Police Municipale de Paris". Il est interdit toutefois de prononcer ce mot tabou car en 2001, quand Bertrand Delanoë briguait la Mairie de Paris, il avait fait du renoncement à cette proposition de son concurrent un argument de campagne majeur. Ses héritiers ont changé d'avis sur le fond mais ils respectent la mémoire de celui à qui ils doivent beaucoup !
De "police municipale", pourtant, la nouvelle direction en a tous les contours. Pour autant que la loi sur le changement du statut de Paris soit votée (voir article "Le Monde" du 3 août 2016), la responsabilité en matière de respect des règles de civilité sera bel et bien assurée par la municipalité, comme elle l'est dans les autres villes de France.
Précision importante : le BACN (bureau d'action contre les nuisances) dont nous avons régulièrement souligné le professionnalisme dans le traitement des nuisances sonores et olfactives, passera sous le contrôle de la mairie en rejoignant la DPSP. Matthieu Clouzeau nous rassure à ce propos : il entend conserver cette unité dans l'intégralité de ses effectifs et de ses méthodes de travail (leur assujettissement en particulier au normes de qualité ISO 9001 qui concernent les entreprises de services).
On sait que la Maire de Paris projette de confier le contrôle et la gestion du stationnement à trois sociétés privées (notre article du 24 octobre). Les 1.500 agents de sécurité de la Ville qui en sont aujourd'hui chargés entreront dans le giron de DPSP pour en grossir les rangs qui compteront alors un effectif de 3.400 personnes, au service de la tranquillité publique et de l'environnement.
Un des services sous-traité au privé par la mairie de Paris : la fourrière. Ici, fourrière "poids lourds" (Photo VlM)
La direction est organisée sur un mode "staff and line", avec une trame de 10 circonscriptions opérationnelles verticales et des fonctions transversales en renfort, notamment la nuit. Les quatre arrondissements centraux (qui attendent d'être regroupés) sont l'une de ces unités de terrain, sous l'autorité de Sophie Lachasse et se son adjoint Daniel Dauphant. Près de nous, le XIe-XIIe sont regroupés ainsi que que les Ve-XIIIe, VIe-XIVe, VIIIe-IXe-Xe.
Le changement annoncé répond à une logique : puisque nos élus sont jugés au moment des élections sur leur gestion des problèmes de sécurité et d'incivilités il n'est pas anormal de leur donner les moyens de les assumer. D'un autre côté, on apprécie le professionnalisme de la police et son dévouement. Trouvera-t-on l'équivalent chez des employés municipaux ? Le dessaisissement des ASP de leur tâche vis à vis du stationnement n'est-il pas le signe que les lourdeurs immanentes à la fonction municipale conduisent à une productivité insuffisante ?
Nous avons posé à M. Clouzeau une question pratique : dans l'état actuel des choses, le réflexe des habitants lorsqu'une difficulté se présente, est "d'appeler la police". Sachant que le respect de l'ordre public, du code de la route, les délits et a fortiori les crimes restent de la responsabilité de la police, comment fera le citoyen ordinaire pour savoir s'il doit appeler la circonscription locale de la DPSP ou le commissariat d'arrondissement qui lui est familier ? On convient que c'est une question sur laquelle il faudra se pencher....
Nous serons attentifs en tout cas aux sujets qui nous intéressent car ils conditionnent la qualité de vie de habitants de Paris : le propreté, le bruit, l'occupation de l'espace public, l'affichage débridé, la circulation, le stationnement.... La DPSP est constituée dans le but de s'y atteler et d'apporter une amélioration visible. Nous lui faisons a priori confiance. Nous observons à ce propos que l'échange que nous avons eu avec son directeur, le pragmatisme, la compétence et l'ouverture dont il a fait preuve, nous invitent à être raisonnablement optimistes.
Gérard Simonet