Les acheteurs faisant la queue le 22 octobre pour acheter les pop corns de l'actrice Scarlett Johansson, 35 bis rue du Roi de Sicile (IVe)
Quatre cents personnes seraient venues rencontrer l'actrice américaine Scarlett Johansson vendeuse d'un jour dans son nouveau magasin de pop corn « Yummy Pop » inauguré hier 35 bis, rue du Roi de Sicile (IVe) !
L'événement serait plutôt resté banal s'il n'avait pas été accompagné de la fermeture de la rue et la mise en place pour ce faire d'un service de police à la hauteur de la renommée de l’actrice...
Ce genre de « manifestation» commence à indisposer passablement les riverains, voisins et habitants qui n'en ont que faire. Ils constatent impuissants qu'ils ne sont plus maîtres de leurs allées et venues en raison de la privatisation de leur quartier à des fins mercantiles financées finalement en partie par leurs impôts puisqu'il y a par exemple réquisition de la police.
Que dire aussi de toutes ces files d'attente bruyantes qui se multiplient ici et là parce que telle marque de basket, de skate ou autre choisit le quartier pour ouvrir boutique. Le cas du magasin « Supreme » rue Barbette (IIIe) (voir notre article du 12 mars 2016) est assez illustrant de ces nouvelles pratiques qui privatisent trottoirs et rues souvent sur des dizaines de mètres. Rentrer dans son immeuble devient un vrai parcours du combattant entre les clients avançant au pas en longue colonne et les vigiles du service d'ordre parfois musclé embrigadés pour l'occasion !
Magasin "Supreme" rue Barbette (IIIe) photographié le 23 octobre 2016 tôt le matin avec son gardien présent 24 h sur 24. Au calme du matin va succéder l'affluence des acheteurs qui vont s'aligner sur une longue et bruyante file (Photo VlM)
La file qui s'étend jusqu'à la rue des Quatre-Fils (photo VlM/JFLB)
Que dire encore et aussi de ces campagnes d’affichage de grandes marques de prêt à porter, cosmétiques et divers qui continuent à maculer les murs des nos quartiers en toute impunité ?
Le mécontentement ambiant et bien réel, ignoré de ceux qui devraient pourtant s'en préoccuper, est ainsi alimenté par les autorisations données ou non à ces ventes permanentes ou éphémères qui perturbent tout un quartier. Dans de nombreux secteurs il est devenu difficile de pouvoir se reposer tant le jour que la nuit.
On peut se demander si le mot tranquillité ne va pas être bientôt banni du dictionnaire des parisiens
Dominique Feutry