Des paquebots qui sont des îles flottante déversent sur Venise 150.000 visiteurs chaque jour
Nous nous faisons l'écho du réseau "Vivre la Ville !" auquel nous sommes liés qui nous signale dans "Le Monde" des 13 et 14 novembre un article intitulé « Venise cherche à canaliser le tourisme ».
Le centre historique de Venise se vide de ses habitants à une cadence accélérée : plus de 1.000 départs par an soit trois départs par jour ! Lors d’un simple week-end comme celui de la Toussaint, la ville voit déferler en un jour 150.000 touristes, soit trois fois le nombre de ses résidents.
Les Vénitiens perdent patience en l’absence de solutions significatives. Le Maire, que les nations étrangères exhortent de prendre des mesures, rétorque que ce flux de visiteurs permet d'assurer 5.000 emplois. Si on l'interrompt dit-il, "est-ce l'UNESCO qui nous les rendra ?"
De 160.000 en 1930, le nombre des habitants du centre-ville est descendu à 55.000, à raison des 1.000 départs par an. Les vénitiens sont exaspérés. A ce rythme, le tourisme de masse est en passe de tuer le tourisme tout court qui est la ressource principale de la ville.
A première vue, on se demande tout de même pourquoi la municipalité ou l’État n'interdisent pas dans les eaux de la ville la présence de ces paquebots monstrueux dont le tirant d'eau, les remous et les vagues causent des dommages irréparables à "la sérénissime" aux 118 îlots reliés par 400 ponts. Ils sont indiscutablement un danger grave pour les constructions prestigieuses et délicates qui bordent les canaux. Quant à la foule, il doit être possible de définir un nombre maximum de visiteurs et jouer sur le curseur de taxes applicables aux activités économiques et à la visite des monuments et lieux célèbres. Pourquoi ne le font-ils pas ?
Les partisans du statu quo ont le même argument que ceux qui, à Paris et ailleurs en province, prônent un relâchement des règlements qui protègent la ville et la qualité de vie de ses habitants traditionnels : privilégier l'emploi ! En oubliant qu'en agissant sans discernement on va tout simplement tuer la poule aux œufs d'or !