Le conseil de Paris (Photo "le Parisien")
Si nous devions retenir quelques points clés sur le projet de budget 2017 présenté au Conseil de Paris le 12 décembre, nous pourrions indiquer qu’apparemment il n’y a pas d’augmentation de fiscalité directe (engagement de campagne de la Maire). Toutefois il est prévu de ponctionner, via une taxe spéciale estimée à 45 millions €, les propriétaires de résidences secondaires (932.000 recensées à Paris), une façon pense-t-on de fluidifier le marché immobilier en incitant les taxés à vendre leur bien… alors que parallèlement le souhait contestable mais affiché est de renforcer l’attractivité de Paris, comprenne qui pourra ?
Les grands postes sont le logement, 460 millions € lui seront destinés (soit 7 200 logements supplémentaires), l’augmentation du nombre de places dans les crèches (+ 650), ce qui est une bonne chose mais qui nécessite des embauches que l’opposition critique en demandant de ne pas remplacer certains départs dans d’autres secteurs de manière à ne pas augmenter les effectifs de la Ville. L’accent a été mis par la Maire sur la DPSP, (la brigade contre les incivilités) dont les effectifs passent de 1 100 à 1 900 agents avec l’apport des équipes placées jusqu'à présent sous la responsabilité du Préfet de police et dont nous avons déjà parlé ici. 51 millions € seront consacrés aux espaces verts et 27,1 millions € à la propreté (voir notre récent article daté du 8 décembre), avec un effort conséquent sur la collecte des bio déchets.
Sur le fond, si l’équipe municipale s’enorgueillit de pratiquer la stabilité budgétaire, d’avoir une gestion « sobre et responsable », de n’augmenter les dépenses de fonctionnement que de 0,46 % (soit + 33 millions €) et de rappeler que l’agence de notation Fitch venait de maintenir la note AA avec une perspective à « stable », l’opposition, se fondant sur le dernier rapport de la Chambre régionale des comptes et sur la baisse des dotations de l’État, estime que Paris est trop endettée et devrait réduire ses investissements. A cela il est rétorqué que l’endettement par parisien est de 2.060 €, ce qui serait « faible » comparé à d’autres communes.
Certains vont jusqu’à pointer l’équilibre du budget qui serait faussé par un habillage (légal d’ailleurs, résultat d'une dérogation interministérielle fort opportune) consistant à inscrire en recettes la capitalisation sur 50 ans des loyers que perçoit la Ville sur les logements qu’elle transforme en logements sociaux.
Pour notre part nous préconisons une nouvelle fois une réduction significative des subventions distribuées à tout vent, car nombre d’entre elles ne ressortissent pas d’un intérêt social, solidaire ou économique mais plutôt de "clientélisme", une pratique que nous avons maintes fois dénoncée.
Dominique Feutry