Fan zone Euro 2016, illustration "Le Parisien"
Il est une réalité qu'on nous enseigne sur les bancs de l'école : on n'additionne pas des choux et des carottes. De la même manière, on ne compare, additionne ou soustrait que des grandeurs homogènes. Manifestement les médias l'ignorent ou feignent de l'ignorer : ils nous servent tous à l'unisson une information qui est de la bouillie, à propos des "retombées" de l'Euro 2016.
Voici ce qu'on lit : l'Euro 2016 a "rapporté" 1,22 milliards d'€. Traduisons : le chiffre d'affaires cumulé toutes origines confondues, autour du tournoi, aurait atteint 1,22 milliards d'€. Admettons que ce chiffre, difficile à établir car c'est la somme d'activités dispersées, soit plausible. On peut penser qu'il a généré un profit (mais peut-être une perte) chez les acteurs économiques qui en ont bénéficié mais il n'en est pas fait état. En indiquant "rapporté" on laisse tacitement croire qu'il s'agit d'un bénéfice pour la collectivité ce qui n'est pas du tout le cas.
On cite également le chiffre de la TVA générée : 70 millions d'€. Il n'est pas compatible avec le chiffre précédent puisque la TVA normale étant de 20 % du montant HT, elle pourrait atteindre 220 millions d'€. Certes le taux n'est pas uniformément de 20 % puisqu'il existe des taux réduits. Néanmoins, il faut vraiment faire des contorsions pour expliquer que de 220 millions, la TVA constatée chute à 70. On en conclut plutôt que les chiffres de "retombées" qu'on nous donne à gober sont douteux.
Par ailleurs, et ce n'est pas la moindre surprise, ce que les médias ne communiquent pas car ils ne veulent pas gâcher la fête, sauf certains comme "Le Monde", c'est le chiffre de 200 millions d'€ qu'a couté l'Euro 2016 aux pouvoirs publics, c'est-à-dire au budget de l’État et des communes, dont Paris. Les chiffres homogènes qu'on peut vraiment comparer ce sont ces 200 millions d'€ et et les 70 millions d'€ de TVA recouvrée. Soit un déficit pour la nation de 130 millions d'€.
Ceux qui pensaient exploiter ces chiffres pour nous persuader qu'il faut poursuivre dans le même sens avec les J.O. de 2024 en seront pour leurs frais. On ne nous fera pas prendre des vessies pour des lanternes. Ou alors, s'il est démontré que notre analyse pèche par manque d'information, qu'on nous le dise, nous voulons bien faire amende honorable. Mais attention ! ne croyez pas qu'il suffit pour convaincre les parisiens, de leur jeter de la poudre aux yeux !
GS