Une rue arborée à Paris (photo Paris.fr)
L’Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique, organisme français créé en 2001 dans le but d'aider à prendre en compte les problèmes liés à une aggravation du réchauffement climatique) indique dans une récente communication qu’en France, plus de trois personnes sur quatre résident dans les villes… Il ajoute que « celles-ci sont particulièrement vulnérables au réchauffement climatique du fait du grand nombre de personnes qui y vivent et de la concentration des établissements et des infrastructures… Ce microclimat se traduit par une élévation locale des températures par rapport aux zones rurales voisines de 2 °C pour une ville de 1 000 habitants et jusqu’à 12 °C pour une ville de plusieurs millions d’habitants. »
L’Onerc précise que la manière la plus efficace de faire baisser la température de l’air urbain consiste à « augmenter la quantité de végétation en plantant des arbres et en créant des espaces verts. Une stratégie qui permettrait de réduire la température, jusqu’à -4 °C ! »
Planter davantage d’arbres à Paris que ce qui est prévu jusqu‘en 2020 (voir infra) dans des zones où la verdure est rare, tel le Marais, ne serait pas une action superflue bien au contraire puisqu’ils contribueraient avec les espaces verts à réduire la température. On nous rétorque souvent quel'espace public ne sy prête pas toujours, que le sous-sol parisien est un véritable gruyère avec ses égouts, ses tunnels pour le Métro et le RER, ses multiples conduites et câbles… et qu’en conséquence il n’est pas facile de trouver des emplacements pour planter des arbres. Ce genre d’argument n’a plus cure. Il s’agit d’un problème de santé publique qui nécessite l’engagement fort, actif et urgent des politiques vis-à-vis de leurs administrés.
Sur le site Paris.fr de la Mairie il est écrit « …Paris est l'une des capitales les plus boisées d'Europe… d’ici 2020, la Mairie de Paris plantera 20 000 arbres supplémentaires. Le patrimoine arboré géré par la Ville de Paris représente environ 100 000 arbres d'alignement (soit un linéaire d’environ 700 km planté sur les 1650 voies publiques parisiennes), 40 000 arbres dans les 490 parcs, jardins et squares municipaux, 30 000 arbres dans les 6 cimetières extra-muros et les 14 cimetières intra-muros gérés par la Ville de Paris, 6000 arbres sur les talus du boulevard périphérique, 7000 arbres dans les établissements municipaux scolaires et de la petite enfance et 4000 dans les établissements sportifs.»
Les bois de Boulogne et de Vincennes comptent à eux seuls 300 000 arbres. Tout cet ensemble est géré par le service de l'Arbre et des Bois de la Mairie.
Lorsque l’on se rend à Berlin ou à Londres par exemple, on repart avec cette impression tenace que ces 2 capitales sont plus vertes que la nôtre est que l’effort affiché à Paris bien que louable devrait être davantage ambitieux à la lumière des explications apportées plus haut par l’Onerc. Il doit prendre le pas sur bien d’autres dossiers qui n’ont pas la même acuité et dont on nous rebat mes oreilles comme cette volonté persistante de vouloir développer à tout prix le festif nocturne.
Dominique Feutry