Le bruit des moteurs de deux roues est souvent insupportable
Sujet sensible sur lequel nous nous sommes exprimés à de nombreuses reprises (articles des 8 et 14 mars, 12 avril 2017 ), le bruit a fait récemment l’objet d’un article remarqué du journal Libération, et d’autres médias semblent tout à coup s’y intéresser. Interpellant à la fois la Maire de Paris et la Présidente de région, le journaliste de Libération titre son plaidoyer pour moins de bruit « … pitié contre le bruit à Paris et en Ile-de-France ! »
Nombre de parisiens (chiffrés à 250.000) selon cette source seraient soumis à des niveaux sonores qui dépassent largement le seuil réglementaire limite de 68 décibels. Les logements situés sur grands axes, les écoles, les hôpitaux… sont les plus exposés. Ce sont surtout les deux roues qui sont pointés du doigt. Certains motards peuvent avec le vrombissement de leur moteur réveiller à eux seuls « plusieurs dizaines de milliers de personnes par son seul plaisir d’accélérer pour le vertige d’une vitesse sans doute dépassée ? » et le journaliste de s’interroger : « Dans quelle ville qui vise l’excellence écologique peut-on laisser des deux-roues aux moteurs lâchant plus de 150 décibels déchirer impunément nos tympans ? »
Il est rappelé que dans le cadre d’un plan ad hoc déployé par Paris afin de pallier les conséquences sur la santé de ces abus, le baromètre de l’environnement sonore n’est plus publié depuis 2015 ! Sont cités ensuite les anomalies qui pourraient être corrigées tels les rues avec des pavés donc plus bruyantes, les contrôles à opérer sur les 2 roues, la musique assourdissante des bars/discothèques et des soirées privées …, les terrasses où stationnent des consommateurs bruyants, les touristes indélicats, le nombre insuffisant de moteurs électriques. Ajoutons combien ces bruits sont davantage amplifiés dans les rues étroites du Marais formant souvent caisse de résonance.
Bruit souvent consenti, au pire toléré, Libération souligne le coût économique élevé du bruit, « il est considérable. Jusqu’à deux années de vie en bonne santé, en cas de forte exposition, selon Bruitparif. Plus de 16 milliards d’euros pour la seule Ile-de-France. Et près de 4 milliards par an pour les seuls bruits de voisinage. »
De quoi faire réfléchir les élus et les autorités qui n’ignorent pas ces données mais qui au contraire préfèrent développer la fête dont les nuisances en matière de bruit sont malheureusement une des graves conséquences. Récemment toutefois, le Zénith a été lourdement condamné par la justice pour bruit excessif...
Dominique Feutry